Le Cauchemar, Fussli
Documents Gratuits : Le Cauchemar, Fussli. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar smasheur • 9 Juin 2014 • 2 187 Mots (9 Pages) • 1 120 Vues
I. Johann Heinrich Füssli
Füssli, de son vrai nom Johann Heinrich Füssli, née le 7 février 1741 à Zurich (Suisse) et
meurt le 16 avril 1825 à Londres (Angleterre).
Il est élevé dans un milieu aisé et cultivé. Son père, Johann Kaspar Füssli, était luimême
peintre et critique d’art, comme son fils, plus tard. Il écrivit Histoire des meilleurs
peintres de la Suisse (1755-1780). C’était aussi un collectionneur de dessins suisses et allemands.
Dans cette atmosphère artistique, Füssli commença très tôt à dessiner des reproductions de la
collection paternelle. A cette époque aussi, il rencontre Johann Bodmer, critique d’art de son
métier, qui lui fait découvrir les oeuvres de Milton, Shakespeare, Dante, Goethe…
En 1764, âgé de 23 ans, Füssli entreprend son premier voyage en Angleterre. Il
rencontre Joshua Reynolds, un peintre spécialiste des portraits. De ce voyage, Füssli garda deux
influences majeures : celle classique, après son étude de l’oeuvre de Winckelmann et celle
romantique, des poèmes de Milton.
De 1770 à 1778, Füssli s’installe en Italie, sur les conseils de son ami Reynolds. Il voulait
découvrir l’antiquité, mais il consacra l’essentiel de son temps à l’admiration des fresques de
Michel-Ange. Fasciné par ce travail, il fit à cette époque plusieurs dessins inspirés des corps
représentés par Michel-Ange. De cette période datent aussi une quinzaine de tableaux
illustrant les pièces de Shakespeare, aujourd’hui disparus.
Il s’installe définitivement en Angleterre en 1779. Il peint beaucoup d’illustrations des
oeuvres de Shakespeare et Dante, dont le célèbre tableau Macbeth en 1784. En 1884, il
rencontre William Blake. Cette amitié aura une grande influence sur le travail de Blake qui
s’inspira de l’atmosphère fantastique régnant sur les toiles comme Le Cauchemar (1784) de
Füssli. En 1790, Füssli est élu à la Royal Academy et devient professeur d’art 9 ans plus tard. Il
fut aussi un critique d’art reconnu en Angleterre.
Füssli fut célèbre grâce à ses ambiances fantastiques, oniriques, surnaturelles. Il
représentait le fantasme, l’érotisme, la folie, la femme, le rêve, l’angoisse… Ces thèmes plurent
aux Romantiques puis aux Surréalistes.
L’inspiration de Füssli est essentiellement littéraire (Shakespeare, Milton, Dante, poètes
antiques, dramaturges contemporains…). C’est pour cela qu’on l’assimile souvent au Sturm und
Drang (tempête et passion en français), un mouvement de précurseurs du romantisme
allemand. Cette peinture, d’après des textes qui ne sont plus religieux, est nouvelle en
Angleterre, mais elle est bien acceptée car le contexte le permet.
2
II. Contexte historique et naissance d’un mouvement
artistique
Alors que le XVIIIème siècle est le siècle des lumières, le XIXème joue au yoyo. En
Europe, les régimes autoritaires et libéraux se succèdent sans succès. La jeunesse rêve de
liberté, de démocratie, d’être entendue et écoutée et les bourgeois dominent. La religion
s’estompe peu à peu au profit de la science.
En Angleterre, la crise a laissé une dette énorme. Les classes sont en pleine lutte car la
loi est inégale : elle protège les forts et enrichit les riches. Plus de la moitié des anglais sont
pauvres. La misère règne, des conflits internes au pays explosent. En 1814, à Londres a lieu un
attentat contre le prince. EN 1819, c’est le massacre de Manchester, opposant la police à la
jeunesse assoiffée de liberté. Des régimes plus ou moins autoritaires se succèdent. Rien ne peut
calmer le désir de liberté et d'égalité des jeunes.
Dans ce pays, le Classicisme n’était pas trop installé et les mentalités sont prêtes à
changer, le conflit est social, mais pas artistique. Les Romantiques s’élèvent, comme des
artistes engagés. Ce sont des poètes, principalement, ils défendent les faibles, écrivent ce qu’ils
pensent, se battent contre les inégalités sociales, l’esclavagisme moderne. Ils se plaignent de
l’Histoire trop rude de leur pays. Leurs héros deviennent de simples pauvres, comme les
Anglais.
En Allemagne, la résistance face aux conquêtes napoléoniennes provoque une envie de
liberté, d’unité nationale, de démocratie chez les étudiants. En 1817, cinq-cents étudiants
manifestent devant le château de Waterburg. En 1819, un auteur au service su tsar est assassiné.
Cela provoque une politique de surveillance et de répression. Mais dans les années 1830, les
trois glorieuses en France et les insurrections polonaises et grecques relancent l’opposition
allemande. En 1832, vingt mille personnes se réunissent devant le château de Hambach pour
réclamer une démocratie. A partir de ce moment, rien ne les arrête plus, le Romantisme est un
mouvement
...