La dame de shalott - analyse

Né à Rome en 1849, John William Waterhouse est un peintre anglais de l’époque victorienne (réinterprètation du style gothique et néogothique) Il a été l'un des grands maîtres du Mouvement néoclassique, Préraphaélite & Symboliste Anglais.

Dès son plus jeune âge, il est confronté à l’univers artistique car ses parents étaient aussi peintres. C’est d’ailleurs son père qui lui enseigne la peinture jusqu’à ce qu’il soit admis à la Royal Academy en 1870, à ses 21 ans.

Ses premières œuvres sont plutôt classiques mais le thème de la femme, inspirée de la mythologie et de la littérature est récurent. Waterhouse a toujours utilisé des modèles dans son travail afin de créer des formes et des positions réalistes pour ses personnages. En 1883, il épouse Esther Kenworthy, la fille d’un professeur d’art mais le couple n’a pas eu d’enfant. Il devient un membre associé de l'Académie Royale en 1885 et un membre à part entière en 1895.

En 1888, il peint La Dame de Shalott qui est l’une de ses peintures emblématique et peut-être l'une de ses huiles les plus connues. Comme pour beaucoup de ses autres œuvres, Waterhouse se concentre sur le sort d'une femme belle et tragique. En effet, la dame de shalott est l’une des premières peintures de waterhouse qui démontre son intérêt pour les thèmes préraphaélites. Ce tableau est une interprétation du poème d’Alfred Lord Tennyson et Waterhouse utilise le symbolisme et le réalisme pour illustrer l'histoire du poème. Tennyson était un sujet d’inspiration populaire pour les artistes de cette période, en particulier les préraphaélites. Bien que l'artiste ne mentionne jamais spécifiquement qui a posé pour lui dans La Dame de Shalott, il est poss es ible qu’il s’agisse de Jennifer Flora, un modèle connu pour avoir posé pour lui en 1888. D'autres assurent qu’il s’agit de sa femme.

Le biographe de Waterhouse, Anthony Hobson, raconte que l’artiste possédait une copie des œuvres collectées de Tennyson et couvrait chaque page blanche avec des croquis au crayon pour les peintures.

Au cours de sa carrière, Waterhouse a exposé dans de nombreuses galeries londoniennes mais aussi hors de la capitale comme à Manchester ou Liverpool.

En plus de la peinture, Waterhouse a également enseigné l'art à la St. John's Wood Art School. En 1895, il est élu au statut d'académicien. Atteint d'un cancer, il meurt le 10 février 1917 à l'âge de 70 ans.

2ème partie : présentation du sujet

The Lady of Shalott / La Dame de Shalott est une œuvre qui s'inscrit dans une série de 3 tableaux représentant le personnage d’Elaine d’Astolat tiré d’une légende. Waterhouse a commencé par peindre La Dame de Shalott en 1888 pour ensuite peindre La Dame de Shalott regardant Lancelot en 1894 et enfin Je suis à moitié malade des ombres, dit la dame de Shalott en 1915.

La Dame de Shalott est une représentation d’une scène du poème de Lord Tennyson qui porte le même nom écrit en 1832. Ce poème s’inspire d’une légende arthurienne (un ensemble de textes écrits au Moyen ge à propos du roi Arthur, de son entourage et de la quête du Graal), cette légende en question raconte l’histoire d’Elaine D'Astolat. Il existe plusieurs versions mais pour les résumer la légende raconte qu’Elaine est morte de l’amour qu’elle portait à Lancelot puisque c’était un amour à sens unique.

Dans la version de Lord Tennyson, une malédiction interdit Elaine de regarder le monde réel par sa fenêtre, elle est donc condamnée à ne voir le monde extérieur qu’à travers un miroir. Un jour en voyant le reflet de Lancelot elle tombe amoureuse et ne peut s’empêcher de le regarder par la fenêtre en sachant qu’elle vient d’accomplir sa malédiction. Elle entreprend par la suite de le rejoindre à Camelot, et comme on peut le voir sur le tableau elle s’y rend en bateau tout en sachant qu’elle va vers sa morte d’où l’expression sur son visage.

En lisant le poème de Tennyson on comprend que Waterhouse s’est inspiré de ce passage :

« Et dans les eaux sombres de la rivière

Tel un prophète téméraire en transe,

Réalisant toute son infortune

C’est avec une figure terne

Qu’elle regarda Camelot.

Et lorsque le jour déclina,

Desserrant la chaîne, elle s’allongeait ;

Le courant au loin l’emportait,

La Dame de Shalott… ». : Cet extrait décrit le moment entre le départ d’Elaine et sa mort, ce qui correspond donc à ce que Waterhouse a peint.

Waterhouse n’est pas le premier à peindre Elaine d’Astolat et à représenter une scène du poème de Lord Tennyson puisque cette légende ainsi que ce poème ont inspiré de nombreux peintres, notamment des peintres préraphaélites, et de l’époque victorienne. En représentant le personnage d’Elaine, Waterhouse ne peint pas une œuvre originale et innovante, mais si on regarde les nombreuses représentations de cette légende on remarque que la plupart du temps Elaine est représentée morte sur son bateau. Mais on voit ci dessous que

William Edward Frank Britten l'a également représentée assise sur son bateau bien que ce soit dans un style totalement différent de Waterhouse. Dans un style plus similaire il y a le tableau d’Arthur Hughes et Sophie Anderson puisque ce sont des peintres préraphaélites. Dans ces tableaux il y a une place importante accordée à la végétation, on retrouve des teintes orangés et jaunes pour représenté l’automne, un blanc qui ressort (mais qui est beaucoup plus important dans l’oeuvre de Sophie Anderson). Le tableau de John Atkinson Grimshaw se démarque avec une ambiance beaucoup plus sombre, moins douce mais où on retrouve toujours des teintes oranges.

Les tableaux ci-dessous ne représentent qu’une infime partie des peintures représentant le personnage d’Elaine puisqu’il y en a eu beaucoup d'autres. Les plus célèbres sont celles de Waterhouse et Sophie Anderson.

3ième partie :

crépuscule, dans une brume ambiante, roseaux et reflets sur l'eau au premier plan,

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