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L'art Après La Guerre

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Par   •  19 Décembre 2013  •  1 869 Mots (8 Pages)  •  1 165 Vues

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Toutes les guerres ont eu des conséquences. Matérielles, géopolitiques, physiques, et psychologiques. Les acteurs, victimes et témoins des guerres sont les plus touchés. Le traumatisme est commun à tous. Les esprits sont bouleversés et leur vie restent à jamais marquées des horreurs de la guerre. En vivant avec elle pendant des années, comment retrouver goût au plaisir d'antan tels que la musique, le dessin ou l'écriture de quelques vers ? Selon Adorno, "Ecrire un poème après Auschwitz est barbare." propos violent et fortement contesté, il affirme que l'art est absurde après avoir connu des tels évènements. Les pensées de chacun sont encore emplies de destruction et morts; et les ériger reviendrait à se montrer irrespectueux.

La nouvelle Objectivité est un mouvement artistique apparaissant dans les années 1920 en Allemagne. Après sa défaite militaire, elle est entièrement ravagée et les survivants sont détruits. Le sartistes offrent alors des visions crues et cauchemardesques de leur réalités. Otto Dix est l'un d'eux. Les joueurs de Skat représentent deux survivants de la seconde guerre mondiale, afrreusement mutilés et réparés. Les couleurs sombres qui les entourent rappellent sans aucun doute la mort qu'ils incarnent aux yeux de la société. Ils sont rejettés au rang de rebus de l'humanité. Ainsi l'artiste porte un regard cruel sur la vie après la guerre, lente et douloureuse.

La peinture, la sculpture, la littérature, le cinéma sont autant de supports artistiques pouvant représenter une large gamme de sujets. Cependant, ils arrivent difficilement à rapporter des faits de guerre avec efficacité et netteté, sans basculer dans l'excès de détails ou d'émotions. Claude Lanzmann réalise la "Shoah" en 1985. Ce documentaire de 613 minutes regroupe des interviews de victimes ou acteurs de la seconde guerre mondiale., allant du docteur nazi au rescapé juif. Il restitue avec présision l'intérieur des camps de concentration et travail, se basant sur plus de 500 prises de vues. Les détails sont abondants car le film veut rapporter le plus précisément possible l'extérmination juive durant la seconde guerre mondiale. Cependant il ne s'agit que d'une partie du génocide. En effet, le documentaire n'évoque pas les einsatzgruppen, tueries de masse dans les ghettos, de 1940 à 1943, ou autres massacres. Il est alors incomplet, malgré sa longueur et nombre de détails.

D'autres moyens sont mis en œuvre afin de représenter la guerre. Le choix de Christian Botanlski a été de montrer les camps de concentration « grandeur nature». « Personnes », exposé au Grand Palais à Paris en 2010 occupe 13 500 mètres carrés. Cette immense installation est également dotée de hauts parleurs diffusant des battements de cœurs, et d'une impressionnante pince en métal en action. Des vêtements sont déposés à terre, ou en piles, rappelant le nombre de personnes exterminées par les nazis. Il faut toutefois connaître cette période de l'histoire pour comprendre la démarche de l'artiste. Les plus jeunes récepteurs se heurteront à l'incompréhension, ou ne retiendront que la singularité de l'installation. En dépit des moyens mis en place et du volume occupé par l'objet d'art, tous les récepteurs ne sont pas forcément émus par l'exposition.

Une fois l’œuvre d'art produite par l'artiste, une fois livrée au public, elle peut être utilisée de diverses manières, par diverses personnes et être détournée de son but premier. La photographie est un support qui, malgré son réalisme, n'est pas à l'abri de la manipulation. Quels que soient les États, elle peut être exploitée à différents profits et devient propagande. C'est le cas d'Iwo Jiwa, photographie d'une victoire américaine sur une bataille livrée contre le Japon en février et mars 1945. Elle met en scène des soldats américains dressant le drapeau des États-Unis au milieu de décombres. L'image est devenue symbole de victoire américaine. Outre la question de l'authenticité du cliché, le gouvernement américain n'a pas hésité à l'utiliser en tant que propagande. Le but était de redonner espoir aux peuple américains et combattants alliés, prouvant, grâce à la symbolique explicite de la photographie, que la guerre doit poursuivre sans relâche puisqu'elle mène à la victoire.

L'art propagande a également été employée par les nazis. L'Affiche rouge est une affiche datant de 1943, parvenue jusqu'à aujourd'hui. Elle était un moyen d'expression visant à faire réfléchir les citoyens français sur l'utilité des attentats résistants. Les nazis composèrent avec soin l'image globale de l'affiche afin de représenter au mieux la menace que constituaient les résistants, terroristes. La couleur rouge dominante est celle du sang versée par ces étrangers. De plus, leur portrait sont insérés dans des médaillons suivi de légendes, à l'image de l'iconographie criminelle. Enfin, leur actes terroristes sont exposés au bas de l'affiche. Les autorités allemandes désirent persuader le peuple français que les résistants sont une menace qui risque de livrer le pays au chaos. Ici, cet objet d'art a des objectifs divergents avec l'art pour plaire.

L'artiste est humain avant tout. L'humain est sensible aux évènements extérieurs, ainsi la guerre le marque irréversiblement. Puisqu'un artiste donne une part de lui-même dans son oeuvre, ses productions d'après-guerre peuvent s'éloigner considérablement des anciens thèmes ou habitudes qu'adoptait jadis l'artiste. Allant jusqu'à refuser l'identité allemande en tant qu'antimilitariste, Georg Gross devient George Grosz. Ses oeuvres sont marquées par la mort, la prison, et la destruction. "Explosion" de 1917 est l'une d'entre elles. Elle évoque violemment la fureur d'un bombardement. Les lignes sont brisées, l'espoir anéanti, le chaos règne. La peinture est une véritable illustration de crises cauchemardesques dont il est victime pendant sa dépression, ainsi que de ses troubles nerveux. Le peintre témoigne alors de son horreur pour

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