Comment les Nymphéas de Claude Monet ouvrent-t-ils une voie à une recherche plastique où la figure disparaît au profit d’une expression colorée et gestuelle du paysage ?
Dissertation : Comment les Nymphéas de Claude Monet ouvrent-t-ils une voie à une recherche plastique où la figure disparaît au profit d’une expression colorée et gestuelle du paysage ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fraaaaane • 7 Décembre 2022 • Dissertation • 1 164 Mots (5 Pages) • 798 Vues
« J’ai mis du temps à comprendre mes nymphéas… Je les cultivais sans songer à les peindre… Un paysage ne vous imprègne pas en un jour… Et puis, tout d’un coup, j’ai eu la révélation des féeries de mon étang. J’ai pris ma palette. Depuis ce temps, je n’ai guère eu d’autre modèle. »
Claude Monet
Claude Monet (1840-1926) est un peintre français connu pour être l’un des fondateurs de l’impressionnisme. Contrairement aux autres impressionnistes de son temps comme Manet et Renoir qui privilégient la réalisation de portraits : « L’Autoportrait à la palette » pour le premier, fait à la fin de sa vie en 1879 ou plus tard en 1918, au même moment que les Nymphéas, le « Portrait d’Adèle Besson » réalisé par le second, contrairement à ceux-ci Monet ne peint pas de portraits mais des paysages. Il en peint très tôt puisque son célèbre tableau : « Impression, soleil levant » a été réalisé à l’âge de 32 ans.
En 1883 il s’installe à Giverny en Normandie. En 1890, alors qu’il remanie son jardin, qu’il installe son bassin d’eau (Monet était un grand jardinier) il est soudain inspiré, comme il l’exprime dans l’amorce, par ce dernier et commence à travailler sur une série de tableaux qu’il appellera : les Nymphéas. Les Nymphéas est une œuvre gargantuesque comprenant plus de 300 tableaux étalés sur 30 années de travail. Tout cela nous fait nous demander : en quoi Claude Monet avec cette œuvre ouvre-t-il une voie à une recherche plastique où la figure disparaît au profit d’une expression colorée et gestuelle du paysage ?
D’abord nous étudierons les couleurs des Nymphéas, puis dans un second temps nous étudierons la forme que prennent ces jolies fleurs et le reste ainsi que le geste qu’elle induit.
D’abord, il y a le choix des couleurs, l’utilisation de la couleur chez les impressionnistes doit dessiner à elle seule le motif sans avoir recours à la ligne. Monet bien qu’il ait fait des tableaux très sombres au début de sa carrière se limite par la suite à une palette de couleurs claires pures. Dans les Nymphéas, il use de différents procédés coloristiques afin d’attirer l’œil du spectateur, c’est ainsi que d’une part, il perpétue la théorie de la juxtaposition des couleurs primaires et complémentaires très appréciée des impressionnistes, il s’inspire à ce sujet des travaux scientifiques de Michel-Eugène Chevreul, par exemple dans Les Nymphéas : Soleil couchant, la partie centrale est jaune et violette, deux couleurs complémentaires. Dans ce même tableau, cette division de ton à partir de couleurs distinctes forme de nouvelles couleurs et produit aussi un jeu d’optique : la juxtaposition de couleurs entraîne l’œil à créer des formes et à leur donner du sens. D’autre part, Monet superpose les couleurs afin de créer des effets de transparence et de nombreux reflets, ceci est typique des toiles de la fin de sa vie, plus floues, sûrement à cause de sa double cataracte qui rentre inévitablement en jeu dans la conception de ses tableaux, on remarque intensément cette malheureuse dernière lorsqu’on compare le Bassin aux nymphéas et Le pont japonais. Les Nymphéas se trouvent majoritairement dans des bleus, des violets et des verts, des couleurs froides en somme, ponctuées par des tons plus vifs, ceux des fleurs. Les nénuphars sont souvent blancs ou rouges. Bien qu’ils n’utilisent pas de pures couleurs sombres, selon son sentiment spécifique il choisit des intonations chromatiques précises et peint des couleurs sombres et profondes. C’est ainsi que les nymphéas juste par une ombre,
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