Étude de l'oeuvre Cut Piece de Yoko Ono
Analyse sectorielle : Étude de l'oeuvre Cut Piece de Yoko Ono. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 8 Octobre 2013 • Analyse sectorielle • 1 308 Mots (6 Pages) • 2 487 Vues
SOMMAIRE :
Description de l’œuvre
Modalités de mise en scène
Temporalité
Propos de l’artiste et de sa pratique
Le corps comme médium
Une œuvre féministe ?
Dominant/dominé
L’art pour le peuple et par le peuple
Mise en contexte
Description de l’œuvre
Modalités de mise en scène
Cut Piece est une œuvre de Yoko Ono qui a été présentée à New York au Carnegie Hall en mars 1965. C’est une performance pendant laquelle l’artiste invite le public de découper, à l’aide d’une grande paire de ciseaux, ses habits jusqu’à ce qu’elle soit nue. Une vidéo circule sur le net afin de mieux cerner l’œuvre. On peut voir la jeune femme assise dans la posture traditionnelle de la femme japonaise, la paire de ciseaux est placée juste devant elle sur le sol. Des spectateurs défilent chacun à leur tour, montent sur la scène et découpent un morceau de tissu de sa robe noire, qu’ils peuvent garder. L’artiste reste immobile, impassible.
Temporalité
Les deux premières performances eurent lieu à Kyoto et Tokyo en juillet et août 1964. La troisième est celle que je vais étudier, elle se déroule à New York en mars 1965.
Cut Piece connaît un tel succès, confirmé par les médias et les critiques d'art fascinés par son audace, que la représentation parcourt la scène de l'époque, du Living Theater en passant par le Judson Dance Theater. Yoko Ono joue cette pièce également à Londres et dans d'autres lieux de rendez-vous, captant l’attention du public. Au Japon, alors que le public est plutôt réservé, en Angleterre des spectateurs se montrent plus entreprenants afin d'obtenir un morceau de son habit et deviennent violents au point que Yoko Ono doit être protégée pour sa sécurité.
Cette œuvre durera quand même une demi-heure.
Propos de l’artiste et de sa pratique
Le corps comme médium
Ono qualifie ses évènements de « transaction avec soi-même » par opposition à la « camaraderie forcée » de la plupart des happenings. L’action expérimente le lien entre le corps et l’esprit en référence à la méditation silencieuse qui constitue le zen. Cependant, l’utilisation du corps comme médium de l’œuvre est liée à l’expression d’une violence subie et redistribuée. Le corps vidé, dont ne reste selon l’artiste qu’une "pierre", devient la marque d’une colère intériorisée. Cut Piece illustre bien son aptitude à amener le public à accomplir des actes surprenants qui perturbent sa notion du moi et de l’autre. Par exemple, on peut voir dans la vidéo qu’un jeune homme se dirige vers elle, s’empare des ciseaux bien affutés et découpe une de ses bretelles de soutien-gorge. Sa gêne était palpable, même dans une vidéo qui date de plusieurs décennies, on la voit alors se déplacer légèrement pour empêcher le soutien-gorge de tomber pour que ses seins ne soient pas exposés.
Le but dans tout cela étant de confronter le public à ses valeurs et à ses acquis sociaux, ici en lien à la violence et aux rapports de pouvoir, thèmes récurrents chez Ono. Elle oriente le public sans toutefois conclure. Ceci est le caractère très zen de son œuvre et c'est aussi l'essence même de l'art conceptuel auquel elle contribuera énormément.
Une œuvre féministe ?
Cette expérience avec le vide corporel permet de saisir l’intensité du monde intérieur et ses tensions intérieures et extérieures. A travers Bouddha, en position d’Autre face au spectateur, elle interroge sa condition d’artiste et de femme, mais également de toutes les femmes. La critique de la position de la femme, la réflexion sur le genre font de Cut Piece une action de référence de l’art féministe. L’artiste qui ne revendique pas une position féministe dans le processus de création de l’œuvre intègre néanmoins progressivement cette lecture de l’œuvre.
Dominant/dominé
C’est la force silencieuse d’Ono associée à l’exhortation
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