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Théâtre

Commentaire de texte : Théâtre. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Mai 2015  •  Commentaire de texte  •  1 032 Mots (5 Pages)  •  614 Vues

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Classique, moderne, contemporain, drôle, tragique ou délirant, énervé ou apaisant, les

spectacles de cette saison 2014-2015 sont faits de ce qui fait la vie des Hommes. «Hommes»

comme «genre humain» car les femmes metteures en scène cette saison sont nombreuses

et nous nous en réjouissons. Il ne devrait d’ailleurs pas être besoin de le souligner tant cette

parité est naturelle. C’est juste la vie, cette vie qui nous irrigue et nourrit notre théâtre de

hauts, de bas, et de hauts débats. Si on riait tout le temps, dans cette vie, ça se saurait. Et si

c’était tout le temps l’horreur, ce serait trop triste. Il existe, heureusement, des nuances. Le

théâtre est plein de ce qui agite nos cœurs, des questions que l’on se pose, de nos révoltes

ou de nos espoirs, de nos détresses ou de nos joies, de nos enthousiasmes et de nos craintes.

La météo de nos esprits n’est pas tous les jours la même. Heureusement. Rien n’est pire que

l’uniformité. Rien n’est plus abominable que le lisse et le fade, le trop propre et le stérile sur

quoi rien ne pousse, surtout pas l’art. Louons l’hybride et le métis, préférons le «trop» au «pas

assez ». Vive la fantaisie! Vive le fantasque et l’âpre, vive le violent, l’amour et la furie, la

douceur qui réconforte ou la tendresse qui émeut. Tous les sentiments, toutes les humeurs

ont droit de cité sur la scène. Nous préférons les grands espaces de l’imagination aux limites

étriquées du convenu. À nous d’être dans le monde et de l’interpréter, à nous d’essayer de

comprendre et de faire nos choix. À nous d’être plutôt que de ne pas être. À nous d’être plutôt

que de nous contenter de paraître.

Molière est un moderne et c’est à ce titre qu’il est notre invité. Pas comme un monument

embaumé mais pour sa capacité à embrasser l’universel dans un détail, à dévoiler ce qui se

cache derrière les clichés, la petitesse chez les grands et la grandeur chez les petits. Avec Le

Malade imaginaire il ne nous parle pas avec de grandes idées abstraites mais il nous fait rire

de ce que nous sommes : un corps, faillible, fragile, dérisoire, parfois, mortel, toujours, et un

esprit qui ne cesse de penser jusqu’à la fin. Entre les deux, ça tiraille, ça grince, ça fuse. Pour

le meilleur ou pour le pire. Si le théâtre est plein de vie, c’est peut-être pour ça qu’il s’intéresse

à la mort, à la conscience de la fin qui est le propre, dit-on, de notre humanité.

À rebours de l’air du temps mais en même temps en plein dedans, le théâtre résiste contre la

tentation du «présentisme» qui voudrait que seule compte l’instantanéité du présent. Son

arme, ce qu’il a de précieux et d’unique : des corps présents. Le théâtre ne tue pas comme les

bombes des révolutionnaires des Enfants de la terreur ou de J’avais un beau ballon rouge. Le

théâtre nous invite à nous servir des armes du débat fécond et de la libre opinion d’une

démocratie qui ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. En interrogeant le passé, le théâtre peut

édito

« Être ou ne pas être, telle est la question. »

Hamlet, William Shakespeare

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