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Songes et métamorphoses, Guillaume Vincent

Commentaire d'oeuvre : Songes et métamorphoses, Guillaume Vincent. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Septembre 2017  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 688 Mots (7 Pages)  •  806 Vues

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Songes et Métamorphoses - Guillaume Vincent.

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1- La fable : que raconte pour vous le spectacle « Songes et Métamorphoses » ? Quels liens pouvez-vous établir entre les mises en scène de certaines Métamorphoses d’Ovide et Songe d’une nuit d’été de Shakespeare ?

Selon moi, le spectacle raconte le questionnement que l'on peut avoir sur la nature en elle-même, mais également sur notre besoin constant d'illusions.

Les liens établis entre certaines Métamorphoses d’Ovide et Songe d’une nuit d’été de Shakespeare sont la joie, l'amour, la tristesse ou bien encore la colère. L'acte le plus présent est celui d'être amoureux, de la folie amoureuse. Il n’est pas raconté pour sa beauté mais pour sa puissance dévastatrice. Ce spectacle rend hommage aux pouvoirs de l'imagination.

2 - Analysez tout particulièrement un moment du spectacle : la mise en scène de la métamorphose de Procné : que raconte la mise en scène dans le spectacle ? confrontez le récit originel d’Ovide (Métamorphoses VI) à sa transposition théâtrale (variations dans l’intrigue, esthétique, codes de jeu retenus,…), l’émotion du spectateur. Vous répondrez à cette question en mêlant analyses, schémas, couleurs, matières.

Le mythe de Procné : "Procné épousa Térée, fils d'Arès et roi de Thrace, dont elle eut un fils, Itys. Comme elle s'ennuyait de sa sœur et elle demanda à la revoir et son mari se proposa d'aller lui-même la chercher. Térée se rendit à Athènes et demanda à Pandion l'autorisation d'amener la jeune fille chez lui. Térée trouva fort jolie sa jeune belle-sœur. Pour la conquérir, il fit courir le bruit que Procné était morte et il abusa de sa belle-sœur dans une bergerie. Quand Philomèle découvrit la trahison, sa colère éclata, mais Térée lui coupa la langue et l'enferma au milieu des esclaves. Puis il alla rejoindre Procné pour lui apprendre la mort de sa sœur pendant le voyage. Le désespoir s'empara des deux sœurs. Philomèle se mit à l'ouvrage et tissa une tapisserie relatant son malheur. Une vieille servante se chargea d'apporter l'ouvrage à Procné. Ivre de haine elle se vengea sur Itys. Elle tua l'enfant, le découpa en morceaux, le fit cuire et le servit à son mari. Puis elle avoua son crime et pour bien montrer qu'elle disait bien la vérité elle jeta la tête de son fils sur la table. Atterré, Térée n'eut même pas la force de réagir. Les deux sœurs en profitèrent pour fuir mais Térée, ayant repris ses esprits, saisit une hache et se mit à les poursuivre. C'est alors que les dieux intervinrent: Philomèle se métamorphosa en hirondelle, car elle ne pouvait pas chanter, et Procné, en rossignol. (les rôles changent un peu selon les auteurs). Quant à Térée, il devint une huppe. Itys, rendu à la vie, fut changé en chardonneret; toutefois Ovide ne lui donne pas cette chance."

La mise en scène de la métamorphose de Procné est extrêmement sombre. La scène se joue sur des praticables au centre du plateau. Il y a un fin rideau devant les projecteurs afin de tamiser l'ambiance et rendre l'atmosphère encore plus pesante. Procné est représentée dans une longue robe noire ce qui assombrit encore plus la scène. Elle est assise sur une chaise au niveau d'une table. Procné apparaît seule. Elle nous raconte son histoire de femme battue. Tout est sombre, aucune lumière n'apparaît, du moins elles sont très faibles. De plus la comédienne possède une voix très rauque ce qui permet d'accentuer encore plus l'aspect sombre de la scène. Durant toute la scène, la comédienne possède un visage tellement neutre qu'il en devient angoissant.

Cette scène a beaucoup d’intimité avec le spectateur. Elle est créée tout d’abord par l’emploi du “tu” qui nous donne l’impression qu’elle nous parle à nous spectateur, que l’on est assis en face d’elle et qu’elle se confie à nous. L’usage de la vidéo nous permet de penser que l’on est en train de regarder un reportage à la télévision d’une femme qui témoigne de son histoire de femme battue. Ceci est renforcé par l’utilisation d’un écran sur lequel on voit le visage de cette femme en gros plan, sous différents cadrages. Cette femme change alors tout à coup pour se transformer en Procné, dont la sœur a mystérieusement disparu depuis une semaine. Elle la retrouve par la suite sortant de la cheminée. Procné apprend alors que c’est son propre mari, qui lui répétait sans arrêt : “elle est morte ta sœur”, qui l’a mise dans cet endroit après l’avoir violée et lui avoir coupé la langue pour qu’elle ne puisse pas témoigner. Dans les Métamorphoses Procné et Thérée ne possèdent qu’un enfant. Ici, Procné et Christian (changement de prénom, ce qui permet d’être en accord avec le choix du parti pris moderne) en possèdent deux. Ils vivent tout d’eux dans une HLM. Ce qui crée un énorme contraste car ils descendent d'une famille royale dans le mythe de Procné. Cet ordre de royauté est tout de même rappelé par la longue robe noire que porte Procné.

Le son durant toute la pièce joue un rôle très important. La musique est assourdissante. Et le bruit du fusil quand elle tue ses enfants et à couper le souffle. Toute la salle arrête alors de respirer pendant quelques secondes.

Cette métamorphose de Procné crée un effet rupture avec le rythme installé durant le début de la pièce. Ce rythme apparaît alors un peu plus lent que les autres, et beaucoup plus sombre. Il y a très peu de lumière présent sur le plateau ainsi qu'un fond tamisé.

Le père possède un fusil qu'il ne quitte jamais si ce n'est pour le ranger sur la cheminée, juste au dessus de la trappe de la cheminée où il a enfermé la soeur de Procné qu'il a soigneusement violé.

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