Qu’est-ce que la mémoire pour un artiste ?
Recherche de Documents : Qu’est-ce que la mémoire pour un artiste ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar qwertzuiop12 • 22 Juin 2013 • 818 Mots (4 Pages) • 917 Vues
Qu’est-ce que la mémoire pour un artiste ? Pour l’art, comme pour les autres
activités, Il est évident que la mémoire, composante essentielle de notre cerveau,
est indispensable pour écrire, peindre, sculpter, inventer. En effet, la création
artistique est un choix entre plusieurs possibilités, et c’est la mémoire qui fournit
au jugement les éléments qui lui sont nécessaires.
Il est sûrement intéressant d’essayer d’analyser dans quelle mesure intervient
pour l’artiste sa propre mémoire et celle, plus large, du musée, considéré comme
un rassemblement d’exemples à suivre, qui vient se juxtaposer à la nature, que
Delacroix comparaît à un dictionnaire.
Cette analyse paraît d’autant plus nécessaire que nous sommes habitués
maintenant à lire et à entendre dire partout que l’artiste digne de ce nom ne vient
de nulle part, qu’il ne sait rien parce qu’il n’a rien appris de personne, que c’est
heureux car il a pu de cette façon conserver toute sa personnalité. Cette
personnalité lui est tombée du ciel par une sorte de fatalité et il exerce ainsi un
pouvoir qu’il serait sacrilège de lui contester.
Pourtant nous étions habitués à constater qu’il a toujours existé des écoles,
des lieux destinés à assurer l’apprentissage et la transmission des pratiques
artistiques. Cet apprentissage était organisé de manière à transmettre un savoirfaire individuel, directement de maître à élève, complété par la fréquentation des
musées et des monuments qui sont par excellence les lieux de la mémoire, de
l’art (…)
Nous nous trouvons ainsi, quoique schématiquement, devant deux attitudes
opposées de l’artiste face à la mémoire : ou bien il profite de l’apprentissage
qu’il a reçu et des exemples que lui proposent les arts du passé afin de s’affirmer
lui-même dans son époque, ou bien il refuse tout héritage et affirme qu’il fait
« table rase ».2
Comme nous le dit le peintre Dubuffet : « Je suis pour les tables rases. A
chaque repas, balayer les miettes et remettre le couvert. Allez-vous accrocher
dans la salle à manger des vieux biftecks et de vieux gigots tricentenaire ? Bon
appétit ! »
Mais quelle est cette table, que l’on veut débarrasser ? Elle ne fait pas
nécessairement partie de l’héritage et elle n’est pas disponible une fois pour
toute.
C’est le socle, c’est-à-dire l’enseignement, dont il convient de parler
maintenant. Il consiste, enfin il devrait consister, en l’éducation de la sensibilité,
comme nous le rappelle le peintre Georges Mathieu. (…)
L’artiste est aussi au service d’une société qui, comme lui, a sa mémoire
collective, celle des monuments, des collections et des musées, à partir desquels
elle juge et apprécie. Aussi doit-il s’interroger sur le langage qui va exprimer sa
vision, car si, pour créer,
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