Présentation - André le magnifique

                                        ANDRE LE MAGNIFIQUE

                                                de

                 Isabelle Candelier, Loïc Houdré, Patrick Ligardes, Denis Podalydès et        Michel Vuillermoz.

                Collaboration : Rémi De Vos

RESUME DE L'HISTOIRE

L'histoire se passe à Vigoulet, une petite localité du Sud ouest de la France. Alexis Ader, ancien Maire de la ville, aidé de sa femme Janine, a comme projet de monter une pièce qui sera jouée dans le théâtre de la commune... qui n'est plus utilisé depuis Trente ans ! Cette pièce racontera l'histoire de Vigoulet, et de sa création par le chevalier Sainte-Germaine ; l'auteur de cette pièce n'est autre qu'Alexis Ader. Janine joue la femme du preux chevalier.

Afin de l'aider à monter cette pièce, le couple fait appel à Norbert, homme à tout faire qui s'occupe des décors, des costumes et de la régie, et André, le jardinier municipal, qui gardera le théâtre et fera le souffleur. Ader recrute aussi Jean-Pascal Faix, un acteur professionnel parisien ringard et sans travail, pour interpréter le chevalier.

Mais bien entendu, les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu...

UNE CRITIQUE DU MONDE DU THEATRE...

Le théâtre est une « grande famille »... et comme dans toute famille, les membres qui la composent sont finalement très différents voire diamétralement opposés. Rapidement, des conflits apparaissent jusqu'à mettre en péril la bonne entente initiale de cette « famille ».

Les auteurs de ce texte sont tous des comédiens chevronnés qui connaissent bien leur sujet.

Entre le théâtre amateur et le théâtre professionnel, les différences d'appréciation d'un projet sont importantes même si au final, l'objectif est le même et si la réconciliation est au rendez-vous.

Ce qui est formidable dans cette pièce, c'est que tout le monde en prend pour son grade mais cette critique se fait avec beaucoup de bienveillance, en particulier avec le monde de la pratique amateur.

LES PERSONNAGES

JEAN PASCAL FAIX : LE COMEDIEN PROFESSIONNEL PARISIEN

Le comédien professionnel Jean-Pascal Faix est un peu moins épargné. Au début surtout, son mépris des amateurs, ses certitudes et son snobisme parisien vis à vis de la province sont mis en exergue.

Il y a la lâcheté de ce comédien professionnel qui se décharge systématiquement sur le « directeur-metteur en scène - mari » des critiques qu'il veut faire à sa partenaire, Janine ; sa suffisance, sa paresse et son aptitude de « profiteur ». Malgré tout, il y a aussi une dimension tragique dans ce comédien qui n'a pas eu la carrière dont il rêvait et se retrouve à jouer des textes abscons et épouvantablement mauvais.

Ce texte est d'une grande finesse dans ses critiques du monde du théâtre. De grands « principes »  sont détournés et donnent lieu à des scènes d'anthologie. On n'oublie pas la tirade TGV de Janine qui, pour bien faire, récite son texte par cœur et à toute allure. Et surtout la grande « leçon » de théâtre de Jean-Pascal Faix « le théâtre c'est je te parle, tu me réponds ».

JANINE ET ALEXIS :

Bien sûr ils ont les « défauts » des amateurs mais ils en ont surtout l'humanité, l'énergie, la naïveté. Ils sont tellement motivés et volontaires, que toutes leurs maladresses, source de comique inépuisable, sont pardonnées.

Ces personnages sont éminemment sympathiques. Le public a pitié de leur entreprise infructueuse. Ce sont les « petits, les obscurs » qu'on veut voir gagner à la fin.

ANDRE :

Le personnage clef de la pièce qui lui donne toute son originalité et son humanité. Il décale furieusement le propos par sa personnalité et son innocence. C'est le « simplet » sur lequel tout repose, c'est le bon sens des valets ou des servantes de Molière. Celui qui voit les choses beaucoup mieux que les faux puissants. André est un marginal, un vrai. Il appartient à la catégorie de gens inclassables. Il n'est pas vraiment fou car ses réflexions sont souvent très justes et très sensées. Mais il est légèrement fêlé, c'est un « marginal » au sens propre : il est en marge de la société. Et outre l'aspect comique qu'il apporte à la pièce, c'est aussi une réflexion sur la « normalité » dans une société telle que la notre qui est mise en cause.

NORBERT : dit Nono...Tout est dans le surnom.

...ET DU MONDE

C'est l'éternel affrontement entre les puissants et les petits de ce monde qui est raconté dans cette pièce. Ceux qui détiennent le pouvoir et qui peuvent à un moment se heurter à ceux qu'ils ont si longtemps dominés sans vergogne. Il ne faut pas chercher loin pour voir dans cette pièce un aspect politique. L'arrogance des puissants envers les petits finit parfois par leur éclater au visage.

LE THEATRE DANS LE THEATRE

On retrouve les « classiques » du théâtre dans le théâtre qui depuis toujours font le bonheur du public. Les répétitions désastreuses, avec son florilège d'entrées ratées, de répliques oubliées ou mal dites ou redites. Tous les grands principes du théâtre dans le théâtre sont réunis et font de cette pièce un vrai petit bijou de comédie. On pense aux Acteurs de bonne foi de Marivaux, à L'impromptu de Versailles de Molière et plus récemment à Silence en coulisses ou Thé à la menthe ou thé citron.

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