Les inventions au cinéma
TD : Les inventions au cinéma. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elouen • 1 Mai 2017 • TD • 7 685 Mots (31 Pages) • 732 Vues
28 décembre 1895, dans le sous-sol du Grand Café, 14, boulevard des Capucines à Paris.
Un opérateur allume une boîte en bois, le mur s'anime et 33 personnes, médusées, assistent à la première séance publique de cinéma.
Riciotto Canudo est le premier à employer l'expression de "7eme art" pour désigner le cinéma. Son idée est que le cinéma réunit ce que peuvent faire chacun des arts classiques que ce soit les arts de l’espace ou les arts du temps.
Mais avant de devenir un art, le cinéma est une somme de techniques.
L’optique, le son, la mécanique ont marqué de leurs avancées le développement du cinématographe et ont ouvert de nouveaux horizons et de nouvelles possibilités aux créateurs, car si la technique n'est pas tout, elle est dans tout.
Ainsi, comment les différentes techniques et innovations ont-t-elles permis aux réalisateurs de créer des œuvres qui leur sont propres au fil du temps ?
C’est une longue et passionnante aventure née des rêves des ingénieurs et des désirs des cinéastes que nous allons tenter de vous la conter.
I
Le cinématographe, c’est cette célèbre invention des frères Lumières, le début d'une ère qui bouleversera notre rapport à l'image et une longue histoire qui ne fait que commencer.
Louis Lumière aurait eu l'idée le lendemain d'une nuit d'insomnie : adapter à la caméra le système d’entraînement d'une machine à coudre permettant l'avance du tissu.
En tournant la manivelle de façon continue, l'opérateur fait avancer un film perforé de façon discontinue. La caméra enregistre une image fixe. On dit que le cinéma filme le mouvement, mais c'est juste une illusion : il ne fait qu'enregistrer une succession d'images fixes.
Ici, le train n'avance que par saccade : c'est le cerveau du spectateur qui transforme ce mouvement décomposé en un mouvement continu.
Le cinématographe de 1895 est ainsi en apparence basé sur la simple idée de transformer un mouvement continu en un mouvement intermittent mais relève en réalité de bien plus de complexité.
La rotation de la manivelle fait tourner la came qui entraîne alors un cadre dans un mouvement vertical de va-et-vient. Ce cadre étant relié à une griffe permet l'entraînement du film par le biais des perforations de manière saccadée de façon à lui imprimer des déplacements successifs séparés par des temps de repos durant lesquels s'opère l'impression sur la rétine.
Il est ainsi important de faire défiler les images à une vitesse supérieure à la persistance rétinienne pour que le cerveau ne lise plus le caractère saccadé des images.
"L’œil voit un objet parce-que l'image de cet objet se dessine sur la rétine, ou sur le nerf optique situé dans le fond de l’œil. L'expérience a montré que l'impression ainsi transmise à l'esprit dure environ un huitième de seconde après la disparition de l'image". C'est ainsi que John Ayrton décrivit ce phénomène, phénomène primordiale et indispensable dans l'histoire du cinéma. La persistance rétinienne, c'est donc la capacité de l'œil et du cerveau à superposer une image déjà vue aux images que l'on est en train de voir.
Au niveau de notre rétine, l’œil possède une couche de cellules sensibles à la lumière, dites photosensibles. Elles possèdent une substance qui se dégrade à la lumière, produisant ainsi une image, puis se régénère avant d’être de nouveau dégradée. Le temps que la substance se régénère, l’image reste en quelque sorte imprimée sur la rétine. Il existe donc une limite à la vitesse de perception de l’œil.
Or, des expériences ont établis qu'il est nécessaire d'avoir au minimum 16 images par seconde pour obtenir l'illusion d'un mouvement fluide.
Nous avons donc procédé à notre propre expérience pour vous le démontrer. D'une part, nous avons réalisé un stopmotion contenant 12 images à la seconde. D'autre part, un second constitué lui de 16 images à la seconde. La différence est manifeste.
Ainsi, l'opérateur tourne la manivelle deux fois par seconde, ce qui permet par l'intermédiaire d'un rapport de démultiplication de faire défiler 16 images par seconde sur la pellicule entraînée par des roues dentées.
II
Les Frères Lumières demeurent les inventeurs officiels du cinématographe mais bien d'autres techniciens contribuèrent en réalité à préparer son émergence en faisant progresser les instruments d'optique et de restitution du mouvement.
De cette période du XIXe siècle, intense en expérimentations technologiques et surnommée "précinéma", en découlera un formidable foisonnement d'innovations qui aboutiront finalement au cinématographe.
La lanterne magique est née au XVIIe siècle.
Les traces écrites les plus anciennes relatant son principe datent de 1646 par Athanase Kircher dans son traité Ars magna Lucis et Umbrae.
Elle est au départ un jouet pour adulte utilisé en privé, dans les salons mondains. Néanmoins, les organisateurs de spectacles s'empareront rapidement cette invention, conscients de son potentiel prometteur.
La lanterne magique nécessite trois éléments essentiels : une source lumineuse, une plaque de verre peinte et une lentille convergente.
C'est un appareil utilisé pour projeter des images fixes à partir d'un principe de base qui s'inspire de la caméra obscura, mais la source lumineuse et les images projetées sont ici remplacés par des éléments artificiels, comme une bougie ou des plaques de verres peintes représentant des personnages ou des paysages.
Ces images sont ainsi projetées à l'envers par le biais du faisceau de lumière qui traverse les plaques de verre et la lentille.
Fille de l'optique et de la magie, la lanterne magique ouvre ainsi la voie à la féerie en projetant sur écran toutes les créations de l'esprit.
Imprégnée de magie, de poésie et de mysticisme, elle suscite l'émotion chez les spectateurs qui ne concevaient pas qu'une image puisse apparaître dans le vide.
L'histoire retiendra d'ailleurs parmi les plus anciennes projections publiques de lanternes magique les fantasmagories d'Etienne-Gaspard Robert qui projetait des tableaux fantastiques qui terrorisaient les spectateurs.
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