Les Joueurs De Skat

1. Le décor :

Dans cette toile, Otto Dix nous plonge dans une scène banale de la vie quotidienne:une partie de carte, un soir, entre trois personnes assises autour d'une table.

Les trois joueurs n'ont plus l'apparence d'humains mais de monstres.

Le scène étant très sombre, il est difficile d'identifier avec précision le lieu où Otto Dix nous place. Néanmoins, de nombreux éléments du décor montre que la scène a lieu dans un café en Allemagne.

Le mobilier tel que le porte-manteau sur la droite, les articles de journaux allemands affichés au dessus des trois hommes, le lampadaire en haut à gauche du tableau, les chaises et la table au centre du tableau, sont caractéristique de celui des cafés.

La scène est très en désordre : les jambes, bras et prothèses sont dans tous les sens, comme si les

personnages étaient complètement désarticulés.Les lignes du tableau sont très confuses, comme brisées. La désorganisation du tableau renvoie ainsi au chaos de la guerre et des combats.

La scène est éclairée par un lampadaire sur lequel apparaît une tête de mort : il n'y a donc pas d'espoir.

La pièce est plutôt sombre : l'arrière plan est noir et un rideau vient « fermer » la scène à gauche, le sol est marron et l'ombre des chaises se reflètent dessus. A l'inverse, les cartes sont très claires, comme la

table. Les personnages portent des couleurs assez vives et claires. Cette technique est celle du clair obscur,

utilisée par Rembrandt (15 juillet 1606-4octobre 1669, art baroque européen), pour mettre en valeur les personnages.

2. Les personnages :

Les trois personnages sont très gravement mutilés. Cela indique qu'ils ont été blessés lorsqu’ils étaient soldats pendant la guerre. Une mutilation est la perte d'une partie du corps qui cause une atteinte irréversible à l'intégrité physique.

Le premier personnage, celui de gauche est un homme. On ne peut pas lui donner d’âge tellement sa peau est abîmée. Son visage affiche un sourire figé en un rictus. Il est disproportionné : il a une jambe de bois, qui se confond avec les pieds des chaises, et joue aux carte avec le pied qui lui reste. Cette manière de jouer aux cartes nous donne l’image d’un singe ce qui le déshumanise. Il n'a plus de bras : sa manche droite est vide tandis que de la gauche sort une main articulée en bois qui pose les cartes sur la table. Son visage est couvert de cicatrices et de brûlures. Il a perdu un œil : la cavité oculaire droite est vide ; ainsi que son oreille droite. Il est probablement dans l'attente d'opérations chirurgicales. Un tube sort de son conduit auriculaire et rejoint un phonographe (appareil d'amplification sonore) posé sur la table qui lui permet d'entendre la conversation. Il a sûrement perdu l'audition lors de la guerre.

Le second personnage, au centre, joue aussi aux cartes. C'est le plus mutilé des trois. Il lui manque une grande partie du cuir chevelu: sur son crâne artificiel figure une femme nue, un

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