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Le théâtre au XVIIè siècle

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Par   •  2 Octobre 2019  •  Guide pratique  •  3 321 Mots (14 Pages)  •  614 Vues

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Exposé littérature

    Au XVIIe siècle, le théâtre a connu des situations très instables et était énormément remis en question par la société. Souvent critiqués, parfois appréciés, les comédiens cherchaient leur place dans la société tout en essayant de gagner en notoriété. Nous verrons que les troupes pouvaient également se faire concurrence, et que malgré des échecs cuisants, il était possible pour elles de se relever. Cet exposé se divisera en trois parties : la première traitera des comédiens dans la société, la seconde des troupes, en province mais surtout à Paris, et la dernière traitera de deux des principaux théâtres parisiens.

  1. Les comédiens dans la société

Les comédiens ont toujours constitué un groupe particulier dans la société. Cela s'explique par diverse raisons : le caractère public de leur profession, qui les livre au jugement, à la critique ou encore à l'enthousiasme des spectateurs. Au XVIIe siècle, leur condition sociale était surtout déterminée par l’Église.

 

- Les comédiens et l’Église

   Pour comprendre son attitude à leur égard, il faut remonter loin dans le passé.

   Dans l'Antiquité grecque, les représentations théâtrales s'inséraient dans les fêtes religieuses. Les comédiens étaient respectés et traités avec honneur. Mais sous l'Empire, la tragédie et la comédie firent place aux pantomimes, souvent obscènes ; aux combats de gladiateurs, et aux scènes dégradantes au cours desquelles les chrétiens étaient tournés en ridicule.  L’Église a donc réagi en s'opposant officiellement à ces spectacles ignominieux

   Retour au XVIIe siècle : on peut remarquer une évolution notable dans la relation entre théâtre et église. En effet, à partir de 1620-1625, paraissent les premières œuvres de Mairet et Scudéry (entre autres) qui constituent une véritable renaissance littéraire du théâtre aboutissant au triomphe du Cid en 1636. Le théâtre devient un fait social. Il est soutenu par le pouvoir : le cardinal Richelieu fera d'ailleurs édifier le théâtre du palais Cardinal en 1630. Puis c'est au tour de Louis XIV, grand amateur de spectacles et de ballet, d'entretenir plusieurs troupes de comédiens. L'attitude du pouvoir face au théâtre, très éloignée de celle que l'Eglise a pu avoir jusqu'à présent, va avoir pour effet que celle-ci ait, pour un temps, cessé sa bataille contre le théâtre et supporté ce qu'elle ne pouvait empêcher. Le seul incident notable qui soit connu autour de cette période opposant église et théâtre est celui des circonstances de la mort de Molière.

Transition : après avoir passé en revue la position de l'Eglise envers les comédiens, nous allons maintenant examiner l'attitude des spectateurs envers ces derniers. Elle aussi a varié entre 1600 et 1700, mais de manière contraire à celle de l'Eglise.

- Les comédiens dans l'opinion publique

   Au début du siècle, avant l'installation de troupes fixes à Paris, les comédiens ne jouissaient d'aucune considération. Les troupes de comédiens ambulants étaient souvent très pauvres, étaient vêtus d'habits abîmés et ne disposaient que de décors sommaires. Le répertoire se composait surtout de farces populaires. La scène de l'Hôtel de Bourgogne resta le fief des farceurs, dont les plus célèbres sont Gaultier-Garguille, Turlupin et Gros Guillaume. Mais de tels spectacles n'attiraient pas la considération publique sur les comédiens. Ils restaient inconnus de la bonne société, bourgeoisie ou noble.

   Mais les choses allaient rapidement changer. En effet, à partir de 1625, la France à connu une nouvelle génération d'auteurs dramatiques (Rotrou, Mairet et surtout Corneille). Ils apportaient des tragédies, des tragi-comédies dont nombreuses eurent un grand succès. En 1633, le libraire de la galerie du Palais atteste que « la mode est à présent aux pièces de théâtre ».  Les comédiens sont officiellement réhabilités par la déclaration royale de 1641. Les femmes se reconnaissent à travers les personnages des pièces de Corneille et peuvent désormais jouir du loisir qu'est d'aller voir une pièce de théâtre. Ce triomphe du théâtre a ensuite été entretenu par Molière. Le succès qu'il a connu avec ses Précieuses Ridicules et plus tard avec l'école des femmes a suscité la colère et la jalousie de la troupe de l'Hôtel de Bourgogne.

   Ainsi, au fil du temps, sur le plan religieux, moral ou littéraire, les débats publics se poursuivent opposant partisans et adversaires du théâtre.

  1. Les troupes

- En province

   Tandis qu'à Paris l'éclosion des œuvres dramatiques de grandes valeurs sont au goût d'un public cultivé et raffiné, qu'en est-il des petites troupes de provinces ?

   La province a connu beaucoup de troupes ambulantes qui pouvaient trouver un large public dans les grandes villes, mais avaient du mal à se faire une place dans les bourgades reculées et encore moins dans les villages de montagnes. Certains nobles, pour se divertir faisaient appelle à des troupes afin qu'elles viennent jouer dans leur demeure. Il existait également, pour divertir les paysans, des jeux inclus dans des fêtes traditionnelles locales.

   En province, deux types de troupe existaient : Les troupes libres et les troupes protégées.

  • Les troupes libres étaient des troupes qui n'avaient pas de protecteur attitré et qui ne devaient leur fortune et leur succès qu'à leurs propres efforts. Elles représentaient trois quarts des troupes circulant en France à cette époque, mais elles sillonnaient déjà les routes de France au XVIe siècle
  • Les troupes protégées bénéficiaient quant à elles d'un protecteur souvent issu d'une famille royale, mais qui pouvait également être gouverneur de province, et offrait aux comédiens une situation confortable. Paul Scarron, écrivain contemporain de Molière, disait à propos du théâtre de province : « nous allions au théâtre pour y trouver compagnie plutôt que pour entendre les comédiens, et il s'y passait bien d'autres amours que ceux que l'on représentait sur le théâtre ».

- A Paris

La troupe royale de l'hôtel de Bourgogne : Si jusqu'alors Paris n'avait pas encore connu de troupe permanente, elle n'en possédait pas moins une véritable salle de spectacle, celle de l'hôtel de Bourgogne, située au coin des rues Mauconseil et Française, dans le quartier des Halles, sur l'emplacement de l'actuelle rue Etienne-Marcel.

Les Confrères de la Passion étaient propriétaires de « la maison dite de l'Hôtel de Bourgogne ». Cette association avait été créée à la fin XIVé siècle. C'est Charles VI qui, par une ordonnance de 1402, les constitua en corporation dramatique. Ils se transportèrent alors à l'hôpital de la trinité, puis en 1539, à l'hôtel de Flandres. Mais peu après, cet hôtel ainsi que l'hôtel de Bourgogne furent détruits par ordre de François 1er. Les confrères construisirent alors une salle de spectacle en 1548, le nouvel Hôtel de Bourgogne. Les confrères avaient donc le monopole du spectacle.

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