Le Japonisme

LE JAPONISME

Le gout européen pour l’art et l’artisanat japonais connait son apogée dans les années 1880. Le mot de « japonisme » fut inventé en 1872 par l’auteur et collectionneur français Philippe Barty pour designer les emprunts artistiques et historiques aux arts du japon. Le japonisme est donc l'influence de l'art japonais sur les artistes, premièrement français, puis occidentaux. L'art qui résulta de cette influence est qualifié de japonesque. L’orthographe française du mot japonisme fut conservé dans toutes les langues mais le japonisme n’en demeure pas moins, comme nous l’avons dit précédemment, un gout qui se rependit aussi bien en France qu’aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne en Amérique et ailleurs encore…

Ce courant ne saurait se réduire a un simple style, les œuvres d’arts japonaises furent une source d’inspiration nouvelles pour de nombreuses disciplines telles que la peinture mais aussi la céramique (notamment la porcelaine dont les japonais sont très friand.) le mobilier ou le textile.

D’un point de vue historique l’essor de ce mouvement fut permis par l’ouverture du japon sur le monde en 1868 avec la fin de la politique du « sakoku » soit « pays fermé » en japonais. En effet suite a cette ouverture, la technologie européenne et l’agressivité commerciale américaine vinrent alors bouleverser la politique intérieure japonaise. Ce bouleversement aura pour conséquences de contraindre le Japon a emprunter la voie d’une inexorable industrialisation qui le révélera au monde. C’est ainsi que bon nombre d’artistes se rendirent au Japon pousser par leur curiosité déjà aiguisée par la présentation d’œuvres Japonaises lors des grandes expositions telles que les expositions universelles.

Avec l'ouverture du Japon, les artistes européens découvrent les estampes des peintres de l'ukiyo-e (scènes du monde flottant) aux expositions de Londres et de Paris, ainsi que chez des collectionneurs privés. Désormais, l'inspiration venue du Japon se transforme en influence : en étudiant les estampes d'Utamaro, de Hokusai, de Hiroshige ... les peintres impressionnistes trouvent des voies d'exploration qui bouleversent l'ordre académique établi : de nouvelles conceptions se présentent pour les couleurs et la lumière, les lignes, la composition et la perspective mais aussi pour les sujets.

Claude Monet possédait une collection de 250 estampes qui sont aujourd'hui exposées dans sa maison de Giverny. Dans le jardin de cette maison se trouve toujours le petit pont de style japonais qu'il a peint aux quatre saisons ; son reflet dans l'eau se mêle aux nymphéas dont les couleurs ont fascine l'artiste. Il a trouvé ces couleurs dans les estampes d'Hiroshige, peintre-voyageur des paysages du Tokkaïdo (la route entre Tokyo et Kyoto). Monet a également peint sa femme (La Japonaise) dans un kimono au rouge vif, un éventail déployé près du visage, à la manière des beautés d'Utamaro.

Van Gogh possédait plus de 400 estampes aujourd'hui visibles au musée d'Amsterdam. Il était sans doute le plus fervent des japonistes, ainsi qu'il écrivit à son frère Théo en 1886 "Tout mon travail se construit pour ainsi dire sur les japonais ... L'art japonais est en décadence dans sa patrie, mais il jette

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