L'art Est Il Une Représentation Illusoire De La réalité?
Note de Recherches : L'art Est Il Une Représentation Illusoire De La réalité?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 6 Janvier 2013 • 1 426 Mots (6 Pages) • 4 661 Vues
L’art est-il une représentation illusoire de la réalité ?
On assigne le plus souvent à l’art comme fonction principale d’imiter la réalité, d’en être le reflet. Aussi, cette fonction imitatrice de l’art a été maintes fois critiquée : quel serait l’intérêt de « re-présenter » une deuxième fois la réalité, de redoubler la présence d’un objet par une absence, en somme d’en donner une image quasi identique que l’homme serait susceptible d’admirer alors qu’en temps ordinaire il n’admire pas l’objet en question dans la réalité. Certes, l’art représente la réalité, mais s’il ne faisait que cela il ne serait qu’un pâle reflet de celle-ci si l’artiste lui-même ne venait pas ajouter quelque chose à cette représentation, soit une certaine expression de sa subjectivité, une certaine intelligence, un message, une dose d’esprit.
Mais qu’entend-t-on par illusion ? L'illusion se définit comme une erreur de perception ou de l’esprit, que l’on abuse et que l’on trompe et qui fait prendre l’apparence pour la réalité. Elle se différencie de l’erreur, acte de l’esprit jugeant vrai ce qui en réalité est faux. L’illusion produit du réel. Il y a en elle quelque chose de positif, alors que l’erreur est simplement une « privation de connaissance ».
Or qu’est-ce à dire de définir l’art comme une représentation illusoire de la réalité ? C’est insister sur le rapport d’imitation et le caractère trompeur de l’art. L’art ne serait qu’un divertissement ne permettant pas d’accéder à la vérité ou à la réalité de la chose représentée. En effet, la « re-présentation » exprime bien ce rapport de coexistence entre l’art et le réel : l’art serait un double, un reflet, un miroir du réel. Mais alors à quoi bon ? N’est-ce pas une entreprise démesurée de vouloir rivaliser avec la nature réduisant l’art à une simple question d’habileté ?
I)- l’art comme simple imitation et représentation de la réalité:
L’on croit que l’artiste essaye de reproduire ce qu’il a sous les yeux le plus fidèlement possible : un beau portrait serait le portrait d’une belle femme, un beau paysage serait la copie d’un paysage naturel.
Donc la beauté de l’œuvre d’art ne serait que la reprise de la beauté de la nature.
Pour Platon, « l’art ne fait qu’imiter la nature », mais comme la copie n’est jamais aussi parfaite que le modèle, il y a un écart, un décalage entre l’art et la nature, et donc l’art est inférieur à la nature. De plus, les œuvres d’art ne sont que des mauvaises imitations qui nous induisent en erreur et nous éloignent de la vérité : par exemple au théâtre, on oublie que les personnages joués par les acteurs ne sont que des personnages, on les prend pour des personnes réelles, donc on confond la réalité avec ce qui n’en est qu’une copie. De ce point de vue, l’art serait sans valeur et même dangereux.
D’après HEGEL (philosophe allemand du début du 19ème) : on ne peut pas admettre que l’art doit imiter la nature car :
- refaire une seconde fois ce qu’on a déjà sous les yeux est inutile
- l’art n’a pas les moyens d’imiter la nature (ex : une rose peinte n’a pas de parfum), donc si son but était d’imiter la nature, il serait voué à l’échec.
Dans cette optique, l’art se réduirait à de la technique donc les beaux-arts n’existeraient pas, or ils existent.
D’autre part même si certaines œuvres d’art peuvent nous faire croire que l’artiste a voulu imiter la nature (par ex : certains portraits), il y en a beaucoup d’autres qui n’ont aucun rapport avec la nature : la musique, la peinture abstraite (pur jeu de formes et de couleurs, par ex les monochromes). Pourtant ce sont des œuvres d’art donc on ne peut pas admettre que la beauté des œuvres d’art n’est qu’une copie de la nature.
Selon FREUD: « Les oeuvres d’art sont des satisfactions imaginaires des désirs inconscients de l’artiste » l’artiste ferait des œuvres d’art pour exprimer d’une manière détournée ses désirs inconscients et refoulés.
Pourtant, il reconnaît les limites de son hypothèse :
« Le véritable artiste sait donner à ses désirs une forme telle qu’ils perdent tout caractère personnel susceptible de rebuter les étrangers et deviennent une source de plaisir pour les autres : il sait les embellir de manière à dissimuler leur origine suspecte.»
C’est-à-dire que l’artiste est capable de rendre beau (=embellir)
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