Carmen par Dada Masilo
Commentaire d'oeuvre : Carmen par Dada Masilo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hugoletacon • 15 Novembre 2015 • Commentaire d'oeuvre • 697 Mots (3 Pages) • 824 Vues
CARMEN PAR DADA MASILO
"Carmen", pièce tirée du roman de Mérimée mais revisitée par la chorégraphe sud-africaine Dada Masilo. Cette jeune femme est issue de la Dance Factory de Johannesbourg. Passée par l'école de la grande chorégraphe flamande Anne Teresa de Keersmaeker, elle se fait connaître assez rapidement chez elle, en Afrique du Sud. Elle se produit dans bon nombre de festivals et remporte beaucoup de distinctions. Elle a décidé de revisiter l’héroïne de Mérimée fort du succès de sa précédente œuvre Swan Lake.
Pourquoi Dada Masilo a-t-elle coisi Carmen ? Eh bien les réponses à cette question sont multiples. Tout d'abord, la chorégraphe a pris grand plaisir à faire vivre sur scène cette "méchante" qu'est Carmen, quoi de mieux que d'interpréter la désobéissance au théâtre ? Carmen est également un classique et tout le monde se retrouve dans les classiques. Un classique ouvre les portes à beaucoup de sujets comme le racisme, le sexe, la mort, la manipulation ou encore l'ambition. De plus, Masilo, jeune femme étant née en Afrique du Sud, pays qui a subi l'apartheid à un grand nombre de choses à nous dire à propos de ces sujets.[pic 1]
Dada Masilo a utilisé des costumes très originaux pour ce type de pièce, l'Espagne n'est qu'à moitié représentée, les femmes sont vêtues de robes de soie rouges et les garçons en costume noir. La chorégraphe n'a pas utilisé les vêtements traditionnels espagnols car ils étaient trop lourds et inadaptés pour le travail au sol, le but recherché étant la fluidité dans les mouvements. On note également la présence de roses dans les cheveux des danseuses même si elles n'ont pas de cheveux.
Pour ce qui est de la danse, on y retrouve trois domaines, le flamenco, rapport avec l'Espagne ; la danse contemporaine, qui apporte un vent de jeunesse et de modernité ; mais également la danse zouloue, cette fois-ci en rapport avec les origines sud-africaines de Dada Masilo. Les trois danses se complètent et se mélanges parfaitement au fil de la représentation.
Cette version de Carmen, et c’était la volonté de Dada Masilo, est très vraie, on reçoit tout en pleine face ! La timidité et la politesse n'ont pas leur place dans la pièce. On assiste à des scènes sexuelles, le crime est présent sur scène, au moment où Carmen se fait violer par exemple. Cette femme manipulatrice, libre, sans filtre débarque sur scène dès les premiers instants et s'approprie le spectacle, vêtue d'une robe rouge, elle danse d'une façon explosive sur un flamenco, puis, rejointe par les quinze autres danseurs. A ce moment on assiste à l'embrasement du ballet, les robes de couleurs virevoltent, les interprètes crient et se chamaillent. Carmen, à la fois bourreau et victime, vulnérable et manipulatrice, sensuelle et forte incarne de vrais problèmes de sociétés comme la violence, l'homophobie, le sida, le viol etc. Mlle Masilo, forte de son talent a décrété : "Je ne pense pas être une rebelle, j'ai beaucoup de respect pour les techniques de danse que j'apprends, mais quand je monte sur scène je veux pouvoir m'en libérer. Avant de briser les règles, il faut les connaître".
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