Analyse Turcaret

ANALYSE PRAGMATIQUE

1. La Situation de la parole :

• Qui : Monsieur Turcaret – Homme qui tombe facilement amoureux et qui gâte ses « conquêtes » de sa fortune. Homme jaloux, possessif, caractériel, obsédé par l’argent, vaniteux, fourbe, brutal & naïf. Il exploite les autres pour faire profit sur leurs besoins financiers. Il est un usurier sans scrupule.

• À Qui : La Baronne – Femme amoureuse du Chevalier. Elle profite de la fortune de Turcaret. Elle est profiteuse, manipulatrice & rusée.

• Où : À paris dans le domicile de la Baronne.

• Quand : Près de midi / début d’après-midi. – Ceci est une hypothèse puisqu’il est difficile de déterminer le temps exact. L’action se déroule en une seule journée. Le matin, il y a eu le réveil dont on fait mention. Entre le réveil & la scène III de l’acte II, de nombreuses actions ont lieu. Et la mention d’un éventuel souper qui aurait lieu vers la fin du texte en soirée fait croire que ce dit souper est à quelques heures du moment de l’action.

• Comment : L’action de Turcaret est d’abord une confrontation. Il accuse directement la Baronne sans prendre de détour volontaire. Lorsque la situation se renverse, il teinte l’action en se victimisant et en se culpabilisant. Il réclame le pardon de la Baronne. Tandis que, de son côté, La Baronne demeure sur une défensive dans laquelle elle va d’abord nier ce dont la reproche Turcaret. Elle va dévaloriser Marine & rassurer Turcaret en lui démontrant son affection et l’estime qu’elle a pour lui. Ce qui évidemment une ruse pour ne pas perdre sa vache à lait.

• Pourquoi : Amoureux, Turcaret offre bien des présents à La Baronne & Marine lui est venu conter que celle-ci offre ces présents au Chevalier, qui n’est pas son cousin comme elle l’a dit, mais l’homme qu’elle aime véritablement. Turcaret pensant avoir été victime d’un jeu fourbe et mesquin de la part de la Baronne s’en vient exprimer sa colère.

2. Quels sont les contenus explicites et implicites de l’œuvre?

Quelles sont les thématiques de l’œuvre?

La première thématique de l’œuvre porterait sur la convoitise des richesses. Nous pouvons comprendre que tous les personnages ont pour quête de s’approprier la fortune de Monsieur Turcaret. Il s’agit d’une entreprise pour satisfaire leur super objectif. Par exemple, La Baronne profite des biens que lui offre Turcaret afin de pouvoir continuer à vivre dans l’excès et le luxe, ainsi que pour satisfaire les besoins de Monsieur le Chevalier avec l’objectif de le séduire.

« Il est vrai que depuis votre veuvage il (le Chevalier) a été le premier à vous offrir brusquement sa foi, et cette façon de sincérité l’a tellement établi chez vous, qu’il dispose de votre bourse comme de la sienne. » - Marine, Acte I Scène I

La convoitise des richesses se retrouve également dans le personnage de Frontin. En dépossédant Turcaret, il convoite de prendre sa place dans le monde ainsi que d’épouser Lisette.

« J’en ai déjà touché l’argent ; il est en sureté : j’ai quarante mille francs. (…) Voilà le règne de Monsieur Turcaret fini ; le mien va commencer. » -Frontin, Acte V Scène XIV

Un second thème dans le récit est la séduction. C’est un élément qui est présent dans la nature des relations entre les personnages. La séduction est un autre moyen pour satisfaire le super objectif. Par exemple, Turcaret qui cherche à se faire aimer & reconnaitre par la Baronne en la séduisant grâce à moult présents, ou la Baronne qui utilise ses charmes en retour pour pouvoir obtenir davantage de biens de la part de Turcaret. Des biens qu’elle utilise pour séduire le chevalier en lui offrant ces richesses afin de l’aider dans son infortune. C’est également le cas de Frontin qui promet à Lisette de devenir riche afin qu’ils puissent se marier et partager l’argent. À quoi répond Lisette qu’elle lui donne trois ans sans quoi elle prendra le premier fortuné qui viendra la séduire.

« Hâte-toi d’amasser du bien ; autrement, quelque engagement que nous avons ensemble, le premier riche faquin qui viendra pour m’épouser… (…) Je te donne trois ans ; c’est assez pour un homme d’esprit. » -Lisette, Acte III Scène XII

« L’excellent sujet ; il a de l’argent, il est prodigue et crédule, c’est un homme fait pour les coquettes. » -Marine, Acte I Scène VI

« Avez-vous perdu la raison de m’envoyer un billet au porteur ? Vous faites tous les jours quelque folie comme cela. (…) En m’accablant tous les jours de présent, il semble que vous vous imaginiez avoir besoin de ces liens-là pour m’attacher à vous. » -La Baronne, Acte I Scène V

Quel est le contexte social, les us et coutumes de l’époque?

La pièce se passe en France, entre la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle.

Lors du XVIIe siècle, c’est la régente Anne d’Autriche ainsi qui Mazarin qui s’occupe de gouverner, le temps que Louis XIV soit assez grand pour reprendre le règne. Vers la moitié du XVIIe siècle, la France est en guerre contre l’empire des Habsbourg. Pour financer la guerre, la France a besoin d’argent. Il se produit une augmentation de la pression fiscale. L’état impose des mesures telles que des contraventions pour constructions de maison illégales dans les faubourgs de Paris et une augmentation des taxes d’entrée de marchandise dans Paris. Les gens sont contraints aux emprunts forcés.

Louis XIV prend le pouvoir en mars 1661.

À la fin du XVIIe siècle, l’histoire se répète. Le pays a de nouveau besoin d’argent pour financer la guerre. On demande encore un effort de guerre financé avec l’apparition d’un nouvel impôt qui rend difficile la stabilité financière des petits riches.

Ces évènements ont véritablement créé une crise des valeurs. Les gens vendent et achètent tout et n’importe quoi. On vit dans l’excès, on échange, on s’endette, on joue et on consomme.

Dans cette même époque, la séduction est considérée comme l’exercice de l’influence sur quelqu’un. Séduire c’est rendre l’autre dépendant de soi. Le séducteur est considéré comme reconnu et valorisé par l’action de séduire. La séduction se fait envers quelqu’un qui est son égal

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