Robert Capa

« Mort d'un milicien républicain par Robert Capa » (1936)

La scène se passe dans un cadre ensoleillé, dans un paysage d'Andalousie avec ses horizons immenses. D'après l'ombre du soldat, la photo est prise en fin d'après-midi. Il s'agit du front andalou. Un homme est fauché par une balle, c'est un soldat des milices républicaines abattu par les troupes franquistes.

Capa était là, il a appuyé sur le bouton de son appareil photographique à cet instant précis.

La victime est comme suspendue en l'air, pendant quelques instants entre la vie et la mort, avant que finalement ce soit la mort qui l'emporte et que le soldat ne s'écroule sur le sol.

Légèrement floue, la photo semble être prise au vol, comme un réflexe et non pas posée. C'est cet instant précis qui fait toute la célébrité de cette photographie car Robert Capa a saisi « le passage de la vie à la mort ».

La mort est matérialisée par la chute de l'homme sur l'herbe, le relâchement de la main et le fusil qui lui échappe. Ce même fusil symbolise la lutte pour la liberté. La vie, au contraire est matérialisée par le ciel clair et les nuages blancs, et la lumière de cette fin de journée.

La ligne d'horizon « ombrageuse » (en bas à droite de la photo) rejoint la ligne dessinée par l'ombre du milicien. Leur point de fuite est matérialisé par le fusil.

Les jambes vacillent et les genoux fléchissent tandis que la partie supérieure du milicien révèle une tension extrême due à la violence de l'impact.

Le cadrage est en léger contre-plongée, qui place le partisan directement devant le ciel et donne l'impression qu'il est seul face à l'ennemi.

A ce sujet Régis Debray, philosophe français écrira « Il y a autour de ce sacrifice lumineux, suspendu en plein ciel, quelque chose de solaire et d’océanique, qui le soustrait à la rubrique « horreur de la guerre ».

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