La représentation, Adolf Loos
Dissertation : La représentation, Adolf Loos. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yolarchi • 12 Juin 2017 • Dissertation • 1 570 Mots (7 Pages) • 810 Vues
Tomé Yoann PH802 L’enjeu de la représentation
20130355 A.Tüscher
ENSAPLV
2016/2017
Question 4 :
A.Loos, Architecture (1910) : « Une belle œuvre architectonique se reconnaît à ceci : elle ne fait aucun effet, si on la réduit à deux dimensions. (…) Pour ma part, je suis fier de constater que mes intérieurs ne produisent aucun effet en photographie, et que mes clients ne reconnaissent pas leurs appartements, quand on leur en montre la reproduction. (…) Il faut que je renonce à être publié dans les différentes revues d’architecture. »
Adolf Loos met ici en conflit l’œuvre architectonique et l’image matérielle. On comprend que les sensations que nous procure le premier ne peuvent être retrouvé dans le second, et inversement. (Car l’architecture c’est surtout créer des espaces pour l’homme, tout en lui proposant des usages et des effets.) Néanmoins, la photographie ainsi que les autres méthodes de reproduction ont tout de même des qualités et un (voir plusieurs) rôle(s) à jouer dans le domaine de l’architecture.
Pour comprendre quelles sont les différences entre l’œuvre architectonique et la reproduction, quels sont les qualités et le(s) rôle(s) de ce dernier, je chercherais d’abord à montrer comment peut-on percevoir l’architecture. Quels effets peut elle nous faire, et à travers quels moyens ? Le même schéma sera mis en place pour ce qui est de l’ordre de la reproduction. Il sera donc expliqué en quoi les deux perceptions sont différentes, ainsi qu’en quoi l’œuvre architectonique et l’image peuvent être liés, voir complémentaires.
Une œuvre architectonique peut nous procurer des émotions, des sensations, voir les deux ou aucun. Une œuvre architectonique se perçoit par nos sens tel que la vue, l’ouïe ou encore le toucher. Lorsque nous déambulons dans le parcours que nous propose l’œuvre, lorsqu’on la regarde, on la sens, il y a comme une fusion qui s’établie entre l’homme et la matière. La perception ne se fait autre que par le corps et le cerveau, une approche physique et mentale y est nécessaire, qu’elle soit consciente ou inconsciente. De l’ordre de la géométrie, de la lumière, de la couleur et de la matière, ou encore de la proportion, de l’échelle, de l’environnement, de l’usage, de la pureté ou de la brutalité d’une œuvre ; ce que nous voyons par le biais de la vision naturelle est bien réel. Une activité imageante se créer.
La photographie, le dessin, l’image assistée par ordinateur ou encore le collage, ne sont autre que des images matérielles, des représentations. On distingue deux types de représentations en architecture: celle de la création et celle de la reproduction.
La « création » représente une projection d’idées, liée à notre image mentale, elle est le moyen de communiquer les intentions d’un projet. De l’esquisse en bout de table, en passant par le plan d’exécution ou la perspective à montrer au client, elle est la source visuelle de ce que seras l’œuvre architectonique. Résultat en deux dimensions de l’image mentale et de l’image perceptive de l’architecte ainsi que du maître d’ouvrage, l’image de création est ce qui sert de base à la construction physique du projet, des attentes et des intentions. En quelques sortes, de l’activité imageante.
L’image de reproduction est quant à elle une image cherchant à communiquer l’existant, c’est celle dont parle Adolf Loos. Que ce soit par la photographie, ou un dessin (de reproduction), ce type d’image peut montrer l’architecture : sa spatialité, sa matérialité, son environnement. Ce qu’elle ne peut faire c’est l’exprimer t’elle qu’elle est réellement. Puisque nous n’apprécions pas un espace comme on apprécierait un tableau.
Une photographie se lie et s’interprète de part sa composition, ses plans, ses couleurs, ses lumières, son cadrage, son champ et son hors champ, son intensité, son contraste et la nature des intentions du photographe. Un dessin se lie et s’interprète d’avantage grâce à ses traits et ses textures. Par exemple, un support plat ou est retranscrite une œuvre architectonique, peut évoquer une sorte de tridimensionnalité si l’on prend en compte les lignes de fuites ou la profondeur de champ, mais en aucun cas nous ne pouvons sentir l’espace avec notre corps et nos sens. Pour être plus clair, dans cette hypothèse, imaginons alors que l’espace décrit est l’intérieur du Vitra House d’Herzog & de Meuron. Quand on y est, on ressent la qualité spatiale, l’enchevêtrement des volumes, des espaces en quinconces, avec ces doubles hauteurs, ces murs qui arpentent de salle en salle. Notre corps déambulant au milieu de tous ces espaces, nos yeux éblouis par ces différentes proportions qui s’embrassent, la peinture réfléchissante sur les murs des espaces plus petits.
...