La Grande Odalisque
Mémoires Gratuits : La Grande Odalisque. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 29 Mai 2014 • 2 252 Mots (10 Pages) • 1 282 Vues
Ingres, La Grande Odalisque
1814, huile sur toile (91x162), Musée du Louvre.
La peinture à l’huile a été découverte au 15ème siècle par le peintre flamand Jan Van Eyck, qui consiste à un mélange de pigments et d’huile siccative (lin ou œillette) comme liant. Elle supplante alors l’utilisation de la tempera, qui consistait à se servir de pigments et de jaune d’œuf en tant que liant.
Une de ses principales caractéristiques est son long temps de séchage, adéquat pour permettre à l’artiste de prendre son temps pour travailler son motif et ses couleurs. On l’applique selon la règle « gras sur maigre », qui signifie que chaque couche de couleur doit être plus grasse que la précédente.
Longtemps immuable, elle évolue dès la fin de la Renaissance : les peintres commencent à expérimenter la pâte, lui donnant plus d’épaisseur afin d’accentuer la lumière. De ces expérimentations sont nées plusieurs techniques : peinture en pleine pâte, à la touche…
Techniques qui accompagnent les peintres Baroques, Rococo et Romantiques. Ces techniques s’opposent à la manière plus lisse et léchée du néo-classicisme et du style pompier.
En 1839, Chevreul énonce la loi du contraste simultané des couleurs donnant ainsi naissance à une nouvelle génération de peintres, tels que les Impressionnistes, les pointillistes et les néo-impressionnistes.
Les courants qui suivirent n’eurent de cesse d’expérimenter et d’explorer les possibilités et les limites de cette technique.
Ingres, de son vrai nom Jean-Auguste Dominique Ingres, fut élève de David, et est considéré comme le second représentant du Néo-classicisme, grand mouvement intellectuel et artistique qui surgit dès la fin du 18ème siècle, pour s’achever dans les environs de 1830. Ce mouvement vient en réaction contre le Rococo, à la mode durant la seconde moitié du 18ème siècle, et à ses frivolités. Le Néo-classicisme est l’expression de la volonté d’un retour à la vertu, à la pureté de l’art Antique, condamnant les raffinements excessifs, la dépravation et l’oubli des mœurs de la société de l’époque, dont l’art Rococo et le Baroque sont les symboles artistiques. Ses thèmes de prédilection sont héroïques et moralisateurs, s’inspirant de l’histoire et de la mythologie antique.
En effet, son émergence est due notamment à la découverte des cités antiques Herculanum (1738) et Pompéi (1748), ainsi qu’aux écrits de Winckelmann (« Histoire de l’art chez les anciens », 1764), rendant le 5ème siècle av. J-C période de référence pour les artistes et, apogée stylistique. Dans ce retour au classicisme, on recherche aussi une perfection morale. L’artiste doit assumer des engagements civiques dans la société et proposer des sujets édifiants.
Bien qu’Ingres fut le plus solide défenseur des principes néo-classiques – s’opposant aux forces jaillissantes du Romantisme, qui connait son apogée vers 1820 – il s’en éloigne pourtant de par ses thèmes, ne mettant plus sa peinture au service de grandes idées morales et politique ; le classicisme pour lui, n’étant qu’une question de forme, il traite donc des thèmes orientalistes et érotiques.
Ingres connait un parcours tortueux, et va mettre un certain temps à être reconnu. Au fond, il a été mal compris de son vivant et connaitra les honneurs assez tardivement, voir à titre posthume.
Né le 29 août 1780 à Montauban, il meurt le 14 janvier 1867 à Paris. Fils d’un peintre/sculpteur non reconnu, il reçoit un enseignement classique à l’Académie de Toulouse. Il y remporte une série de succès et un certificat lui permettant de venir à Paris et d’intégrer l’atelier de David.
Il remporte le prix de Rome en 1801 avec « Agamemnon dans l’attente d’Achille ». Il y part en 1806, et financera pratiquement son séjour grâce à des portraits au crayon de français y résidant. Il y fait la connaissance de Raphaël et d’autres, qui influenceront son style de manière déterminante. Il peindra des portraits de Raphaël, notamment « Raphaël et la Fornarina, 1815 ».
Durant son séjour, il peint énormément et envoi à Paris deux toile, « Œdipe et le Sphinx » et « La Grande Baigneuse », mais ces œuvres n’y remporteront pas le succès des critiques. Il reste à Rome au-delà de la période officielle, et y bénéficie de nombreuses commandes, la décoration du palais de Rome, entre autre.
Il peint essentiellement de sujets mythologiques (« Jupiter et Thétis », « Virgile lisant l’Énéide ») inspirés de l’antiquité, ainsi que des sujets historiques (« Henri IV jouant avec ses enfants »), ainsi que des tableaux d’une veine plus orientaliste (« La Grande Odalisque »).
Il connait par la suite certains problèmes financiers qui l’amènent à s’installer à Florence, où il y peindra le tableau qui fera son succès en France, et sera exposé au Salon de 1824 où il sera acclamé (« Le vœu de Louis XIII »).
Il rentre à Paris où il reçoit la légion d’honneur et est reçu à l’Académie des Beaux-arts. Il ouvre son propre salon en 1825.
Il séjourne une nouvelle fois à Rome, s’occupant de la Villa Médicis, pour revenir à Paris en 1841.
Il meurt à Paris en 1867, après avoir connu les plus grands honneurs. Ses tableaux seront exposés à l’Exposition Universelle de 1865.
La Grande Odalisque est une huile sur toile exécutée en 1814 par Ingres, lors de son séjour à Rome. Le tableau lui avait été commandé en 1813 par Caroline Murat, sœur de Napoléon et reine de Naples. Comme dans La Baigneuse Valpinçon, Ingres exploite ici la veine orientalisante puisque le titre exprime clairement la référence à la femme de harem dans l’empire ottoman. La toile, de grandes dimensions (91x162 cm), aujourd’hui conservée au Musée du Louvre, montre une femme nue allongée sur un divan, dans la tradition de la Vénus d’Urbin du Titien ou plus encore de la toilette de Vénus de Vélasquez. Néanmoins, l’auteur a transposé ici le thème du nu mythologique dans un Orient de rêve.
Le tableau présente deux plans principaux, le premier plan, occupé par l’unique figure féminine et l’arrière-plan qui montre le mur gris et sombre de la pièce, mur dépouillé dont la seule fonction est de donner de la profondeur à la composition et de mettre en valeur la femme.
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