Exposé castellum

L’eau a une place très importante dans les activités des villes de l’époque romaine. En effet, que ce soit pour les thermes, les fontaines ou aux rites de purification on estime  une consommation d’eau moyenne supérieure à celle de  nos jours. C’est par de ces besoins que fut édifiés au 1er siècle l’aqueduc qui aboutissait sur le Castellum divisorium . Le mot latin Castellum désigne aussi un petit fort romain. Le Castellum  aquae divisorium est ici la fortification qui répartit le chemin de l’eau. On peut ainsi associer à cette structure la fonction du château d’eau dans sa répartition de l’eau.

L’eau parcourait ainsi 50 km depuis la fontaine d’Eure via l’aqueduc et ainsi le pont du gard pour se déverser dans un bassin circulaire de 20 pieds romains (5,95 mètres) de diamètre sur 1,3 mètres de hauteur pour un volume d’environ 16 mètres cube pour un débit probable de 20 000 m3/ jour de quoi remplir 6 piscines olympiques. Il faut savoir que ce volume était trop limité pour parler réellement de « Château d’eau » pour une ville de 20 00 habitants. Le Castellum est donc un simple ouvrage de répartition.

L’arrivée de l’aqueduc se présente par un carré qui ne débouche pas exactement dans l’axe du bassin. En effet, cette arrivée d’eau inclinée générait un mouvement tournant dans le bassin pour améliorer l’écoulement des eaux.

On peut voir sur la circonférence, dix orifices circulaires qui servaient à la distribution de l’eau grâce à des conduites en plomb. Les deux orifices centraux débouchaient à l’air libre dans un bassin où l’on a retrouvé des monnaies antiques ce qui s’associe à l’habitude de lancer des pièces dans l’eau.

Ces conduites qui acheminaient l'eau dans les différents quartiers de la ville via cinq aqueducs secondaires fournissaient la ville en eau de qualité, satisfaisant les divers besoins auxquels répondait l’aqueduc : confort individuel et collectif des habitants, fontaines, lutte contre l’incendie, etc.

Les trois orifices au fond du bassin servaient à la vidange et l’évacuation du trop-plein. On peut ainsi imaginer qu’ils furent surmontés de tubes métalliques de longueur égale à la hauteur d’eau souhaitée. Si ils étaient enlevés, ils permettaient de nettoyer le bassin à condition d’avoir coupé l’arrivée d’eau en amont dans un bassin de régulation. On en connaît deux sur le parcours de l’aqueduc, près de la source d’Eure et juste avant le pont du Gard.

Les eaux recueillies par les orifices situés au fond du bassin s’écoulaient directement dans les égouts.

Le Castellum devait être surmonté d’une coupole. Les murs entourant le bassin étaient décorés de fresques encore visibles à la redécouverte de l’ouvrage, en 1823. Le trottoir circulaire entourant le bassin était protégé par une grille dont on peut observer les trous de fixation.

Les canaux de distribution contenaient des tuyaux en plomb

En effet, la distribution de l'eau est inégalitaire puisque seules les domus des notables et certains ateliers artisanaux bénéficient de l'eau courante ainsi que les édifices publics, comme les fontaines ou les thermes, qui sont prioritaires. Il est certain que ces privilégiés privés devaient verser un impôt supplémentaire pour recevoir l'eau courante. Il est en lien avec le réseau d’égout qui lui était beaucoup plus démocratique.

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