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Dissertation sur le Cinéma

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Par   •  29 Avril 2015  •  3 234 Mots (13 Pages)  •  1 887 Vues

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Dissertation cinéma

Le cinéma, dans le prolongement de la peinture, puis de la photographie, est une tentative de reproduction du réel. André Bazin explique dans son article « Le mythe du cinéma total », dans Qu’est ce que le cinéma ?, que les précurseurs du cinéma envisageaient d’emblée « la restitution d’une illusion parfaite du monde extérieur avec le son, la couleur, le relief. » : on devine dans sa genèse que par essence le cinéma est un assemblage d’images de la réalité.

Ainsi, comme l’explique Pascal Bonitzer, dans La Champ aveugle, Essais sur le réalisme au cinéma : « Le cinéma est donc pris comme un espace de faux-semblants, de trompe l’oeil en tous genres. L’aveuglement du public aux ressorts secrets de la machinerie devient le prétexte d’un jeu, non seulement avec la perspective, comme cela a pu être le cas en peinture, mais avec tous l’espace du cinéma, y compris l’espace sonore, y compris l’espace off, le hors-champ où prennent racine toutes les équivoques, toutes les inquiétudes, tous les désirs que le cinéma anime. ». Ce critique, cinéaste et scénariste expose ici sa vision du cinéma qui est dominée par la jeu permanent que celui ci entretient avec la réalité. Il compare le cinéma à la peinture. Cet art serait donc un assemblage de techniques qui aideraient à représenter la réalité. A la différence que le cinéma est un « espace » : il n’est pas réduit à la surface plane de la toile et intègre d’autres dimensions, comme le temps, à la représentation qu’il fait d’un objet. Cette richesse des techniques cinématographiques permet donc au réalisateur de créer des illusions parfaites de la réalité. C’est à travers les éléments implicites, les « ressorts secrets », les techniques d’imitation du réel que se forment les images cinématographiques. Le cinéma permet alors de transporter le spectateur vers une autre réalité, créée de toutes pièces. Le décalage entre cette réalité reconstituée et celle du spectateur peut exister, et le langage cinématographique devient alors explicite. Ce train animé par toute une machinerie, qui nous transporte vers une autre réalité, ne nous apprend il pas quelque chose sur notre propre réalité ? Le décalage, conscient ou inconscient, qu’implique l’image cinématographique avec le réel, n’est-il par une façon d’accéder au réel en le révélant? Le cinéma n’est-il qu’illusion pour l’homme?

Dans un premier temps nous aborderons le cinéma au niveau de sa capacité à créer une représentation de la réalité grâce au langage cinématographique. Mais nous expliquerons ensuite que le cinéma ne nous soumet pas totalement à ces illusions : l’image cinématographique n’est pas, par définition, la réalité et le spectateur n’est pas dupe. C’est pourquoi la réflexion que le cinéma entretient par rapport à la réalité, en la représentant, nous permet d’apprécier le réel car il l’aborde sous un prisme, artistique, métaphorique; décalé, qui flatte notre sensibilité.

Une image cinématographique tend à représenter le vrai alors que c’est une construction, un assemblage. C’est pourquoi le cinéma peut être désigné comme le trompe l’oeil par excellence, si vraisemblable qu’il aurait affolé les spectateurs dans la salle lors de la première représentation de de l’Arrivée d’un train en gare de la Ciotat des Frères Lumières en 1895.

En effet, le cinéma est un art total qui vise une représentation totale et intégrale de la réalité. L’essence du cinéma préexistait dans l’imaginaire humain avant que les avancées techniques ne la porte. C’est pourquoi le cinéma n’a cessé de se complexifié malgré qu’il soit un art relativement jeune. Le montage, l’apparition du parlant, la couleur, et les autres avancées techniques se sont inscrite dans la continuité de cet art total. Le premier film parlant est le Joueur de Jazz d’Alan Crosland, sorti en 1927. L’arrivée d’un son intradiégétique révolutionne le cinéma. Il y a plusieurs scène chantées et quelques dialogues au milieu des scènes muettes : cet accord nouveau entre son et image donne une profondeur nouvelle au cinéma. Le langage cinématographique se complexifie mais cela lui permet de gagner en réalisme. Le film The Artist de Michel Hazanavicius illustre l’apport de la parole au cinéma. Il est sorti en 2011 et pourtant il est en noir et blanc et muet. Ce film est un pari risqué qui montre avec brio l’intérêt que pouvaient avoir les films muets. L’absence de parole est largement compensée par le jeu des acteurs (Jean Dujardin et Bérénice Bejo) qui ont d’ailleurs été récompensé pour ce film, la musique ou encore l’esthétique des plans.

Ainsi le cinéma s’appuie sur un langage cinématographique, une « machinerie ». Malgré le mythe du cinéma total, c’est à la maitrise du langage cinématographique que l’on doit la vraisemblance du cinéma. L’accumulation de procédés cinématographique ne suffit pas à rendre un film vraisemblable, c’est la maitrise de ces outils qui permet au réalisateur d’illusionner le spectateur. En effet, les outils du réalisateurs sont nombreux et il les utilise pour toucher le spectateur. D’ailleurs, George Sadoul écrivait que « tous les plans successifs dont maintenant use le cinéma ont été en fait utilisés dans l’Arrivée d’un train en gare de la Ciotat depuis le plan général du train qui arrive à l’horizon jusqu’au plan rapprochée ». Cet exemple nous montre donc les différentes échelles de plans que l’on utilise au cinéma. Ces plans sont aussi définis par un cadre, une délimitation qui peut être mise en avant parfois (avec un surcadrage). Au sein du cadre se détermine aussi ce qui appartient au champs (ce qui est montré) et au hors champ (ce qui est suggéré). Le cinéma c’est aussi le mouvement. C’est pourquoi les déplacements de la caméra sont importants dans le film. Mariage en auto réalisé par Alfred Collins est un film où se multiplient les innovations au niveau des mouvements de caméra autour d’une course-poursuite. L’illusion qu’entretient le cinéma est donc soumise à cette maitrise technique.

L’outil primordial du réalisateur apparait alors être le montage. Il est un élément central du film, à tel point que le final cut (le montage final) était devenu un enjeu dans le monde du cinéma. Les réalisateurs on en effet du définir certains de leur droits, comme celui de disposer du final cut, qui étaient auparavant détenus partiellement par le producteur. Le style de montage peut aussi être caractéristique du réalisateur. Le cinéma Russe des années 1920 est composé d’un ensemble de précurseurs

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