The life of camus
Mémoire : The life of camus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sky31 • 4 Avril 2016 • Mémoire • 305 Mots (2 Pages) • 846 Vues
Camus fait un premier constat : « Se tuer, dans un sens, et comme au mélodrame, c’est avouer. C’est avouer qu’on est dépassé par la vie ou qu’on ne la comprend pas. » Serait-ce à dire que la lucidité nous pousse un peu trop loin, dans un univers où le mystère est trop grand, sans limite, abyssal ? La lucidité contrarie les habitudes, elle est comme un grain de sable, troublant les nécessités du quotidien. Tout à coup, les évidences s’estompent, rien n’est plus tout à fait comme avant. Une gêne s’installe, gêne dont l’épicentre n’est que soi-même et nulle autre personne. Dans cet état lucide, nous nous trouvons à la fois comme sujet et objet d’un malaise qui emporte notre être. Camus parle à ce titre d’un divorce entre l’homme et sa vie, comme d’une distance entre soi et ce qui est, un espace, ou un écart, quelque chose empêchant une adhésion au réel. Ce n’est pas là une pensée, mais un sentiment, celui de l’absurde : « Ce divorce entre l’homme et sa vie, l’acteur et son décor, c’est proprement le sentiment de l’absurdité. » Et Camus d’ajouter : « […] il y a un lien direct entre ce sentiment et l’aspiration vers le néant. » Est-ce là suffisant pour comprendre le suicide ? Faut-il voir dans le sentiment de l’absurde le déclenchement d’un mécanisme imperturbable aboutissant à une mort préméditée ? Camus ne le pense pas, voyant dans le corps le dernier rempart contre l’idée du suicide lorsque la pensée abdique. Camus rejoint ici Spinoza en reconnaissant au corps une volonté de persévérance : « Dans l’attachement d’un homme à sa vie, il y a quelque chose de plus fort que toutes les misères du monde. Le jugement du corps vaut bien celui de l’esprit et le corps recule devant l’anéantissement. »
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