La Poesie
Rapports de Stage : La Poesie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bala97 • 23 Février 2013 • 1 645 Mots (7 Pages) • 752 Vues
Dissertation
La poésie est-elle vouée, selon vous, à l'expression des sentiments personnels du poète?
Le mot poésie vient du verbe grec poiein qui signifie "produire", "créer". Le poète se donne un pouvoir d'invention et de création verbale en exploitant toutes les ressources de la langue. La poésie est un travail sur les mots, un art du langage qui en explore toutes les ressources et vise à exprimer ou suggérer quelque chose, en jouant sur les sonorités, le rythme, la musicalité. A l'origine, la poésie était chantée accompagnée d'une lyre, ce qui a donné naissance à la notion de poésie lyrique. Chaque auteur révèle une partie de lui-même dans son oeuvre, fait partager ses sentiments et ses émotions.
On peut néanmoins se demander si l'expression des sentiments personnels rend compte de l'ensemble de la littérature poétique.
Certes, la poésie sert souvent l'expression d'un "moi" intérieur. Mais elle est également en lien avec le monde, comme pour la poésie engagée par exemple. C'est également une clé de compréhension du monde.
La poésie est un moyen pour le poète d'extérioriser ses sentiments, notamment par le biais du registre lyrique. Elle lui permet d'exprimer l'authenticité de ses émotions, de sa sensibilité, de son intimité. Le lyrisme est ainsi une tonalité majeure de la poésie, et se retrouve partout, du Moyen Age où les troubadours chantaient l'amour, jusqu'au XXème siècle avec des poètes tels qu'Aragon ou Eluard.
La poésie lyrique est centrée sur le "moi", chante le malheur, le bonheur, les doutes et les craintes de l'auteur. Elle permet à l'auteur de faire part des émotions intenses, des sentiments, de l'affectivité qui caractérisent l'être humain. Anna de Noailles, dans J'écris, dit ainsi "J'ai dit ce que j'ai vu et ce que j'ai senti". Le poète, par l'utilisation du "je", se place en position centrale. A travers ce "je" auquel chacun peut s'identifier, il incarne la condition humaine au travers de l'expression des sentiments, le plus souvent dans la souffrance.
La poésie est en effet souvent reliée à des sentiments mélancoliques ou de désespoir. Pour Musset, l'inspiration poétique proviendrait même de cette souffrance : "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux", dit-il. Le thème privilégié, surtout chez les romantiques mais aussi chez les poètes des courants suivants, est celui de l'amour. Les femmes inspirant cet amour, dans le bonheur ou dans la souffrance, sont parfois devenues de véritables muses, comme Jeanne Duval pour Baudelaire ou Elsa pour Aragon. Apollinaire, dans Le Guetteur Mélancolique, crie sa douleur de ne pas être aimé et apostrophe "ô mon cœur". Les Sonnets de Louise Labbé sont également inspirés par une déception amoureuse.
Le poète est souvent un être malheureux, mais l'amour n'est pas la seule cause de son désarroi. Il s'agit parfois d'un mal plus abstrait, plus profond : le spleen. C'est un état d'insatisfaction générale de l'âme, une sensation de vide, d'inachèvement. Au XIXème siècle, de nombreux poètes ressentent un manque essentiel, un besoin d'idéal ou d'ailleurs qu'ils ne peuvent exprimer qu'à travers la poésie. Baudelaire évoque ainsi dans Spleen les "longs ennuis" et "l'Angoisse atroce", qui qualifient son mal-être, son mal de vivre. En plus de ce dégoût du monde, le poète recherche parfois un idéal, un monde meilleur. Baudelaire, dans le poème Elevation, exprime ainsi son désir d'ascension vers un idéal qu'il ne peut trouver sur Terre. Stéphane Mallarmé, dans Poésies, ressent des tourments si profonds que seule la mort lui paraît libératrice : "j'ôterai la pierre et me pendrai". La poésie se fait alors plainte élégiaque.
Cet art peut également être l'occasion de s'explorer, de se rechercher, comme Rimbaud quand il affirme que "je est un autre". Au début du XXème siècle, Nerval amorce le mouvement du surréalisme, qui donnera naissance à des poèmes insolites, dominés par des métaphores étranges. Les poètes surréalistes sont en quête d'eux-mêmes, et donnent libre cours à leur inconscient notamment par le biais du poème en prose. Cette prose poétique est qualifiée par Baudelaire de "musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme". Il illustre le genre dans Le Spleen de Paris. Verlaine, dans Les faux beaux jours, s'exprime à travers un lyrisme symbolique, personnel, et renvoie à son passé dans un désir de rédemption.
La poésie permet donc ainsi au poète d'exprimer ses sentiments, que ce soit dans l'amour, le spleen ou la quête de soi-même.
Cependant, la poésie n'est pas centrée uniquement sur la personnalité et les émotions du poète. Elle lui permet de faire le lien entre l'homme et la nature, et de mieux comprendre le monde. Quant à la poésie engagée, c'est un outil qui permet au poète d'exprimer ses opinions politiques et d'inciter le lecteur à l'action, afin de changer la société.
Tandis que certains auteurs comme Verlaine refusent que la
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