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Des Cliques Et Des Cloaques (Thompson) Et Série Noire (Alain Corneau)

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Par   •  5 Mai 2014  •  4 865 Mots (20 Pages)  •  968 Vues

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Titre : Série Noire

Année : 25 avril 1979

Pays : France

Réalisateur : Alain Corneau

Résumé : Franck Poupart fait du porte-à-porte dans des banlieues minables sans gagner le

moindre bon sou et rentre chaque soir aux cotés d’une femme avec qui rien ne va plus. Un

jour, alors qu’il recherche un dénommé Andreas Tikidés, il fait la connaissance de Mona et

de sa tante, qui, contrairement aux apparences n’est pas dans le besoin, c’est à la suite d’une

proposition échangeant la chaire de Mona contre une robe de chambre moltonnée que Franck

se retrouvera dans une situation des plus inconfortable. Il sera possédé par le crime malgré

son statut de gentil garçon qui n’aura de cesse de lui coller à la peau…

Titre : Des cliques et des cloaques (a hell of a woman)

Auteur : Jim Thompson

Année : 1967

Origine : Etats-Unis

« Contre vents et marées, ensanglanté par les épreuves mais jamais battu »

Alain Corneau, grand admirateur du film noir, ou du « noir-polar » comme il aime a

l’appelé, ne pouvait qu’adapté un roman de Jim Thompson au cinéma. Après Police Python

357 (1976) qui se rapproche fortement du film policier américain, il adapte Des cliques et des

cloaques, du dit auteur avec l’aide de Georges Perec pour les dialogues, de Patrick Dewaere,

exceptionnellement doué, qui qualifiera d’ailleurs ce rôle comme le meilleur de sa carrière

et de la jeune Marie Trintignant, qu’il baptise Série Noire (1979), en écho à la collection de

Gallimard qui répertorie tout les polars et roman noirs (reconnaissable en un coup d’œil grâce

au fameux lettrage jaune sur fond noir des premières de couverture).

Je vais de ce fait m’attelé à une comparaison de l’œuvre souche signée Thompson dont en a

découler ce long-métrage de Corneau. C’est en me basant sur mes lectures et mes recherches

que je vais comparé ces deux œuvres, les analysés et à partir de mes argumentations,

déterminé si cette adaptation cinématographique du film est réussie, ou non.

En premier lieu, je vais comparer les personnages du roman à ceux du film (Essentiellement

Franck et Mona). Y’a t’il des différences au niveau du caractère ? Au niveau du physique ?

Est-ce que les liens entre les personnages sont les mêmes ? S’ils sont différents par quels

moyens ? Dans un second temps, je m’intéresserai aux lieux du livre et du film, en quoi sont-

ils différents et pourtant si ressemblant ?

Commençons par le personnage central de notre étude (l’anti-héro par excellence) : Franck

Dillon dit Dolly dans l’œuvre de Jim Thompson ou Franck Poupart, dit Poupée dans celle

d’Alain Corneau. Ce qui est certain, c’est que Dolly et Poupée sont catégorisés tout deux

de « chics types » ou du moins, ce sont tout les deux des « pauvres types ». Dans des cliques

et des cloaques, on le lui répéte sans cesse, dans Série noire ce coté là est moins prononcé

mais bel et bien présent, lors de la rixe avec Andreas Tikidés il se montrera particulièrement

généreux, cela nous prouve tout de même qu’il est en proie aux remords assez facilement (du

moins, au début, c’est ce que l’on souhaite penser). Ces aspects là de l’homme bon qu’incarne

Franck se dégrade tout de même au fur et à mesure de la lecture (et/ou de la vision) du livre

et du film. Effectivement, un passage de l’œuvre de Jim Thompson souligne son dégout

par rapport a un certain type de femme : c’est en passant la porte d’un restaurant qu’il va

se montrer tout a fait abject à l’encontre d’une serveuse : « Je m’installe à une table et la

serveuse me colle un menu sous le nez : pas un seul plat qui me fasse envie ; et, de toute

façon, il m’a suffi de jeter un coup d’œil à la serveuse pour me sentir l’estomac à l’envers.

(…) Je patiente aussi longtemps que je peux, puis je lui décoche un regard glacial et je la

remets à sa place :

- Vous n’avez sans doute pas entendu, la môme ? Je lui lance. Peut-être que je dois

commander mon whisky et ma bière au patron ?

- Mais…

A voir sa bobine, on croirait que je viens de la gifler. Elle en est toute rouge. Elle bégaie :

- Excusez-moi, monsieur. Je vou… voulais seulement…

- Et moi, je voudrais qu’on me serve. C’est pour aujourd’hui ou pour demain ? »

Dans le film, ce coté haineux

...

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