Coeur ténébreux

Cœur ténébreux au Centre Dramatique Régional de Tours, d’après le roman de Joseph Conrad. Mis en scène par Guy Cassiers et interprété à merveille par Josse de Pauw.

Coeur ténébreux raconte l’histoire de Marlow, le capitaine d’un bateau à vapeur au service d’une firme commerciale bruxelloise qui s’enfonce dans les terres intérieures peu hospitalières du Congo à la recherche de l’agent commercial Kurtz dont tout le monde parle avec admiration et une sorte de crainte référentielle. Marlow est intrigué par la figure de Kurtz dont on dit qu’il a été membre d’une société internationale pour l’abolition des moeurs sauvages mais on dit aussi qu’il est le plus grand chasseur et détenteur d’ivoire de la région. Quand Marlow, après un périple épuisant et délirant, arrive dans le royaume paradisiaque que Kurtz s’est taillé en pleine jungle est en réalité un enfer où seule sa volonté fait loi. Il n’y trouve qu’une épave humaine, tant sur le plan physique que moral…

Ma première impression fut d’abord, je ne dirai pas négative mais troublante. Je m’attendais à assister à une pièce préparée au millimètre sachant qu’un seul acteur était en lumière. Puis en fait je me suis vite aperçu que cet acteur avait une grande liberté et une grande simplicité dans le jeu. Il était habillé comme une personne ordinaire, il portait un micro pour ne pas avoir à forcer sa voix. Il se permettait de buter sur son texte mais sa présence et son aura lui confère une attention incroyable. Le fond de la scène est rempli de des blocs mouvants où des vidéos sont projetées durant la totalité du spectacle. Des formes de flammes, des formes impossibles à distinguer qui laissent parler l’imagination du spectateur. Des personnages de la pièce également. Josse De Pauw interprète Marlow, mais aussi tous les autres personnages, qui donc apparaissent sur des projections vidéo. Ainsi, Marlow se rencontre constamment lui-même, sous différents avatars. Toutes les personnes qu’il croise au cours de son voyage sont des facettes de sa propre personnalité, jusqu’à ce qu’il reconnaisse en Kurtz son cœur le plus ténébreux.

Pour conclure je dirai que j’ai aimé cette pièce et que e porte une une grande admiration à Josse de Pauw car pour moi cela relève d’une grande performance de tenir deux heures seul sur un plateau sans un réelle mise en scène. Je dirai aussi dans un second temps que son interprétation , à mon sens relève plus du conte que du théâtre.

Texte: Josse de Pauw

Dramaturgie: Erwin Jans

Scénographie: Guy Cassiers, Enrico Bagnoli, Arjen Klerkx

Lumières: Enrico Bagnoli

Son: Diederik De Cock

Vidéo: Arjen Klerkx

Costumes: Kristin Van Passel, Charlotte Willems Maquillage et perruques: Ingeborg Van Eetvelde

Caméra: Patrick Otten

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