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Analyse linéaire un barrage contre le pacifique

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Par   •  8 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  1 762 Mots (8 Pages)  •  1 199 Vues

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Un barrage contre le Pacifique

INTRODUCTION

L’écrivaine Marguerite Duras a passé son adolescence dans la colonie française d’Indochine, début XXe siècle. Elle s’est inspirée de son experience pour écrire Un barrage contre le Pacifique, publié en 1950. Elle raconte le projet du personnage de la mère en 1931, qui est de consrtuire un barrage car la concession qu’elle a obtenu de l’administration française n’est pas cultivable. D’abord sceptiques et passifs, les paysans se rejoignent au projet, gagné par la ténacité dont fait preuve la mère.

Je vais maintenant procéder à la lecture du texte

La mère incarne la dualité entre la philanthropie coloniale et la deraison humaine.

On peut alors se demander comment dans ce texte est présentée une utopie dont il incombe au lecteur de percevoir l’infaisabilité ?

Ce texte s’articule en 3 mouvements :

  1. un mouvement de mobilisation (1er paragraphe)
  2. la mise en doute implicite du projet (l8-15)
  3. la mise en place progressive du projet (l16-29)

  1. UN MOUVEMENT DE MOBILISATION

ce 1er paragraphe est consacré à comment se mobilise le village

  • cela se fait de manière progressive
  • il y a une avancée dans le temps marquée par des connecteurs temporels > “dès le début” - “ensuite” - “au bout d’une semaine”
  • il y a une gradation du nombre de mobilisés > “une centaine” - “d’autres s’étaient joints à eux en grand nombre” - “tous à peu près”
  • il y a une mobilisation massive, on a l’impression que c’est un ras de marée > les verbes d’actions donnent l’impression que le paysage est en mouvement > “descendre” - “ partaient” - “s’étaient joints” - “s’étaient mis”
  • pdv omniscient nous permet de comprendre ce mouvement
  • on découvre l’origine du mouvement : un perso peu valorisé > accompagnée des qualificatifs péjoratifs “vieille” et “sans argent” > insite sur sa vulnérabilité
  • l’auteur insiste sur sa fragilité physique mais il la décrit aussi comme possédant l’energie de la force de communication > vocabulaire militaire “lutte” + prop affirmative “qu’elle avit décidé”
  • “lutter” est utilisé sans la préposition contre > méconnaissance de ce qu’elle affronte vraiment > l’auteur laisse deja des indices sur son assurance qui ne repose sur aucun fondements
  • c’est elle qui vas les mettre en mouvement
  • Elle est faible mais elle s’illustre paradoxalement par sa force persuasive, c’est ce qui fait la particularité du personnage
  • “un rien avait suffi à les faire sortir de leur passivité” > elle apparait comme une puissance maternelle créatrice > elle fait passer les hommes de la passivité à l’activité = elle semble leur redonner vie
  • “depuis le commencement” > idée d’un Messi, d’un guide > comparaison hyperbolique qui annonce le pdv optimiste de la mère, son assurance
  • “un rien” > nous donne des indications sur les villageois > on sent une facilité à se laisser convaincre > naiveté, crédulité

Ce 1er paragraphe nous montre comment le village entier se mobilise progressivement, poussé par l’energie d’un personnage phare : la mère

  1. LA MISE EN DOUTE IMPLICITE DU PROJET

Le narrateur va imisser dans l’esprit du lecteur un doute quanr à la faisabilité du projet

  • s’ouvre sur “et pourtant” > connecteur logique qui exprime la concession > il nuance l’energie créatrice de la mère
  • il présente une 1ere faille du projet > “la mere n’avait consulté aucun technicien pour savoir si la construction des barrages serait efficace” > sa décision ne repose que sur une intuition et pas sur une expertise > elle ne vérifie pas dans la réalité son intuition > ignorance du réel danger (déja annocé par le lutter sans contre)
  • efficacité du barrage mise en doute
  • “elle le croyait. Elle en était sure” > rythme ternaire qui vient appuyé son assurance si forte mais totalement infondée
  • ces élements viennent conforter la dévalorisation de la mère précedemment > “elle agissait toujours ainsi, obéissant à des évidences et à une logique qu’elle ne partageait rien à personne” > “toujours” adv de temps > dévalorisation
  • cela semble etre une boucle infernale qui les enferme dans la réalisation du projet bien qu’il semble irréaliste (un barrage contre le pacifique) (l’adhésion des villageois la conforte dans sa décision) > “le fait que les paysans aient cru ce qu’elle leur disait l’affermit encore dans la certitude qu’elle avait trouvé exactement ce qu’il fallait pour changer la vie de la plaine” > discours hyperbolique “exactement” et “changer la vie de la plaine” > pdv ironique du narrateur
  • suite de propositions indicatives > “Tous seraient riches [...] et desservirait les terres libérées” > verbes au conditionnel > ambiguité car l’utilisation de ce temps  pourrait avoir deux valeur qui changerait l’interprétation :
  • valeur de future dans le passé > on prévoit un futur > pdv de la mère > elle est sure que cela va se réaliser
  • valeur de potentiel > pdv du narrateur > plus objective > cela est une possibilité, ce n’est pas le futur
  • cela changerait aussi le ton de la phrase > égaration “tous” - “terres libérées” :
  • pdv de la mère > projection dans le futur
  • pdv du narrateur > ton ironique sur l’utopie de la folie du projet de la mère
  • dimension argumentative de ce paragraphe > l’auteur met en doute la faisabilité du projet et donc la possibilité de cultiver les terres > critique du mensonge de l’administration coloniale qui accorde des concessions alors qu’elle sait très bien qu’elles ne sont pas cultivables

Dans ce paragraphe, l’auteur oppose le point de vue utopique de la mère et de son projet dont elle ne doute pas de la réussite. Elle l’oppose à l’objectivité du narrateur qui met en doute de manière ironiquement sa faisabilité

  1. LA MISE EN PLACE PROGRESSIVE DU PROJET
  • 3e paragraphe qui s’ouvre sur la mention d’une action en la faveur de l’execution du projet  > l’achat de rondins
  • locution adverbiale “une fois” > cela déclenche une action > paradoxal car c’est l’attente qui devrait préceder l’achat et non pas le contraire
  • > le narrateur montre de + en + son erreur au fur et à mesure que le projet avance
  • les deux propositions subordonnées conjonctive complétive COD du verbe “attendre” “que la mer fut complètement retirée, et la terre assez sèche pour commencer les travaux de terrassement” > montre que c’est mois d’attentes sont fondamentals pour le projet et que cela ne sert à rien d’essayer de les accélerer ou d’aller plus vite qu’eux car cela pourrait mettre en danger le projet
  • 4e paragraphe
  • le narrateur nous décrit comment la mère vit cette attente > “espoir de sa vie” > expression hyperbolique > montre son investissement énorme  > paradoxale car c’est censé etre une attente
  • attente active > marqueur temporel “toutes ses nuits”  (hyperbolique) > elle ne vit que pour ça, allant jusqu’à affecter sa santé par un déreglement du sommeil
  • c’est un projet durement réfléchi > “elle les passa alors à rédiger et améliorer la rédaction des conditions de la future participation des paysans à l’exploitation” > paradoxe : c’est durement réfléchi, mais la reflexion n’aboutit pas à une remise en question ou un vrai discernement
  • alternance de pdv > “prochainement cultivables”  adj appuyé par l’adverbe > pdv de la mère > projection dans le futur
  • son impatience était alors exprimée jusqu’ici implicitement (notamment avec les rondins) > elle le dit explicitement > “mais son impatience était telle” > appuyé par l’adjectif qui exprime l’intensité “telle” > pdv du narrateur > terme péjoratif ici qui montre un manque de prudence, un aveuglement
  • impatience péjorative car elle la pousse à l’action irréfléchie > comme le montre la proposition subordonnée consécutive “ telle qu’il ne lui suffit pas de faire ainsi des plans en attendant que vienne le moment”
  • elle dépense tout son argent dans le projet  > appuyé par le rythme ternaire “Avec ce qui lui restait d’argent, une fois les rondins payés, sans attendre” > les dépenses s’enchainent les unes après les autres > elle veut aller plus vite que les évènements
  • Le narrateur appuie sur cet aveuglement collectif > fait écho à la l10-11 (ils l’avaient cru = l’affermit dans sa certitude) > “les paysans avaient cru si nombreux à sa réussite qu’elle y croyait désormais sans une ombre”  > ironique
  • “si” > adverbe intensif > comme une justification de cette aveuglement
  • il exlique pourquoi ils s’enferment dans cet aveuglement > “Pas un instant elle ne soupçonna que peut-etre ils l’avaient cru parce qu’elle se montrait si sur d’elle” > spirale de l’aveuglement
  • “pas un instant elle ne soupçonna” > negation totale > la devalorise car incapacité de se remettre en question > “soupçonna” > péjoratif
  • “peut-etre” > adv > la dévalorise
  • en effet pour le narrateur, sa certitude semble etre la cause de toute l’escalade de cette folie > “Et pourtant elle leur avait parlé avec tant de certitude qu’un agent cadastral lui-meme aurait pu se laisser convaincre”
  • “tant de certitude qu’un agent cadastral lui meme aurait pu se laisser convaincre” > proposition subordonnée consécutive hyperbolique > certitude de la mère qui est disproportionné à l’image de l’hyperbole
  • “agent cadastral” > agent public en charge du relevé topographique = un exper
  • la dernière phrase confirme la folie de la mère : elle met en danger les villageois en brulant les étapes car terrain encore inondable et inondé car les 3 mois ne sont pas encore passés
  • cela semble déja annoncer une fin tragique, surtout pour ces villageois
  • rythme ternaire “leur donna du riz, des barques et de quoi vivre jusqu’à la récolte des terres libérées” > montre son énergie > elle subvient aux besoins, mais pas les bons (la sécurité)
  • elle met son énergie au mauvais endroit

CONCLUSION

En conclusion le personnage de la mère démontre une grande énergie et humanité, mais l’alternance des points de vue permet de démontrer qu’elle est hors réalité, car c’est un barrage contre le Pacifique comme le dit le titre, un barrage centre un océan, un barrage contre les forces de la nature en somme. Par l’annonce de cet echec, l’auteur veut montrer que l’homme doit se soumettre aux forces de la nature : la mère ne peut pas se mesurer à la mer.

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