Le rire en bref

Le rire en bref

« Le rire est l’expression primitive de la joie proprement dite ou du bonheur » - Darwin

Qu’est-ce que le rire ?

Définir le rire n’est pas une sinécure puisqu’il s’agit là de mettre des termes précis sur un phénomène spontané et naturel, qu’on ne cherche pas forcément à théoriser… Alors pour mieux comprendre, je vous propose ce prologue au rire, qui se déguste seul ou entre amis, par petites touches jouissives comme un bon chocolat, ou un alcool mûrement vieilli !

https://youtu.be/rPY4yOmNw7w

Rire à gorge déployée, à chaudes larmes, jaune, mourir de rire, rire de quelqu’un, rire dans sa barbe… Tant de façons de rire ! Tant de types d’humour ! Tant d’individus avec leur rire unique et tant de sujets comiques ! Il n’existe pas un rire, mais plusieurs sortes de rires, allant du rire de la timidité au rire explosif. Le rire est un comportement souvent incontrôlable qui permet primordialement de manifester une gaieté soudaine et d’apporter la joie.

Avez-vous réfléchi avant de rire ? Certainement pas ! C’est bien en cela que le rire est un réflexe vital au même titre que l’éternuement, le clignement des yeux ou le bâillement, c’est-à-dire une réponse involontaire, très rapide et indispensable à un stimulus (ou stimulation extérieure). De manière plus générale, Eric Smadja, psychiatre et psychanalyste français, le définit comme « le produit d’une histoire pluridimensionnelle -phylogénétique, ontogénétique, culturelle et individuelle » …

C’est enfin à l’unanimité que les 240 passagers à bord de ce vaisseau (241 si vous vous y joignez) se déclarent gélophiles (du grec gelos, rire, et philein, aimer), ou amateurs du rire. Le rire est donc indéniablement une émotion positive : une bouffée de rire, n’a-t-elle pas suffi à vous rendre de bonne humeur ?

Ontogénèse du rire

Nous sommes programmés génétiquement pour rire. Dès les premières semaines qui suivent notre arrivée au monde, une gamme de sourires apparait sur le visage : du demi-sourire au sourire en « croissant », jusqu’au sourire rayonnant qui illumine un visage inondé de larmes. De la 6ème semaine au 3ème mois, naîtrait le « sourire exogène » ou « sourire réponse » que provoquent des stimuli externes comme les voix, les regards ou les chatouillements des parents ; on dit que le « bébé sourit aux anges ». Ainsi le rire aussi est fortement influencé par les interactions entre le bébé et son entourage. Le sourire va perdurer puis se transformer enfin et finalement au 4ème ou 5ème mois en éclats de rire ! Tous les bébés rient naturellement, y compris les bébés sourds ou aveugles qui gazouillent aussi et sourient ; un sourire qui devient néanmoins moins éclatant dès le 4ème mois, puisque cet élément de communication nécessite tout de même de renforts tel que le contact visuel.

Le psychologue Lucien Malson a aussi rapporté que la plupart des enfants sauvages (ayant vécu à l’écart des hommes) sourient, pleurent et rient, ce qui laisse à supposer que le rire se met en place spontanément. Rire ne requiert pas d’apprentissage ; il a un caractère inné.

Le rire est-il vraiment le propre de l’Homme ?

Aristote puis Rabelais firent le constat :« Aucun animal ne rit, sauf l’homme ». Cependant, des observations scientifiques récentes montrent que nous ne sommes pas les seuls à rire ! En 2009, des chercheurs de l’Université de Portsmouth, au Royaume-Uni, ont chatouillé des nourrissons et des petits d’orang-outan, de gorilles et de chimpanzés afin d’étudier leurs réactions. Verdict ? Tous ont ri, des petits hommes aux petits singes. D’autres études soulignent la similarité du rire chez l’homme et chez certains singes. Leur mimique présente d’apparentes similitudes avec l’expression du rire humain. Le rire serait donc commun non seulement à tous les humains, quelles que soient la culture, la langue ou l’ethnie, mais aussi à leur ancêtres primates depuis 10 à 16 millions d’années. Il n’est en cela pas une caractéristique nouvelle ni propre à l’homme. Et les primates ne sont pas les seuls à rire ! Les rats aussi émettent des sons lorsqu’ils s’amusent… Des chercheurs ont réussi à faire rire le rat en le chatouillant derrière la nuque. Cependant, la fréquence de ces couinements se situe dans les ultrasons ; c’est ce pourquoi

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