Intégration de l’entreprise dans son environnement
TD : Intégration de l’entreprise dans son environnement. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar viovio2021 • 25 Septembre 2021 • TD • 2 521 Mots (11 Pages) • 400 Vues
Analyse linéaire devoir 3 français
INTRO :
Pierre de Ronsard, poète du XVIè siècle, donc de la Renaissance, est un des fondateurs de la Pléiades : mouvement littéraire qui a pour but de créer une littérature de langue française égalant les poètes latins et grecs en imitant et surpassant les Italiens.
Au cours de sa vie Ronsard aura écrit aussi bien des poésies engagées, des poésies lyriques et des épopées.
Il a écrit le poème Quand vous serez bien vieille en 1578. Celui-ci est tiré du recueil de poésies amoureuses Sonnets pour Hélène, qui se rapporte à Hélène de Surgères.
Dans ce sonnet en alexandrins, Ronsard essaie de séduire sa douce qui refuse manifestement ses avances, en lui faisant le tableau de sa vieillesse solitaire.
Nous verrons donc comment Ronsard présente l’image future peu flatteuse de la femme désirée, puis la tristesse d’une vie solitaire, suivi de la vieillesse à des fins bien différentes et enfin son invitation à vivre le moment présent.
Nous nous demanderons en quoi la stratégie de séduction de Ronsard est-elle paradoxale ?
LECTURE :
Quand vous serez bien vieille
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant : Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.
Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant, Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre et fantôme sans os :
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos : Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain. Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain : Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1578
TROPHE 1 :
Le premier mouvement est un appel à céder aux avances du poète, lui qui prodigue la seule vraie jeunesse qui dure.
Dès les premiers vers, le persiflage du poète est sensible grâce à l’allitération sifflante aux vers 1 et 2 : serez / soir / assise et l’assonance peu agréable en i : bien vieille / assise / dévidant et filant.
Ronsard use discrètement d’une métaphore dans le vers 2 lorsqu’il décrit la scène, il précise au soir qui peut effectivement être relié à la fin de la journée mais qui peut aussi être compris comme la fin de la vie.
De plus il fait intelligemment rimer (chandelle et belle) au vers 1 et 4 qui compare la beauté d’Hélène à une flamme qui vacille puis s’éteint.
Le poète décrit un contexte très précis, par exemple dans le premier vers (au soir, à la chandelle), comme pour appuyer les arguments qu’il avance, pour que ceux-ci fassent plus vrais. C’est tellement précis qu’on se laisse facilement persuader que c’est malheureusement ce qui arrivera à la fin de la vie d’Hélène. Les participes présents répétitifs sont là pour accentuer encore plus le caractère visuel de la scène. L’emploi du futur de l’indicatif confirme ceci. En effet si Ronsard avait voulu parler d’une hypothèse d’avenir il aurait utilisé le conditionnel or c’est bien le futur de l’indicatif qu’il a utilisé pour appuyer sur la certitude des faits.
L’allitération en -ant dont il se sert dans les vers 2 et 3 (dévidant et filant, chantant, émerveillant) appuie sur la monotonie de sa vie future. Il expose les activités domestiques sans intérêt qu’elle devra accomplir seule, sans lui. Le simple fait qu’elle s’émerveille juste en chantant les vers de Ronsard nous fait penser que sa vie est tellement ennuyeuse et répétitive que chanter ces vers est comme une petite échappatoire vers la gaité et que c’est merveilleux.
La projection que fait Ronsard dans le temps est omniprésente, elle est presque oppressante, il insiste énormément sur son âge (Quand vous serez bien vieille). Il lui fait bien comprendre que si elle ne le choisit pas sa vieillesse sera triste, ennuyeuse, solitaire et pleine de regrets. C’est vrai que c’est étrange de faire la cour à sa belle en lui répétant qu’elle perdra sa beauté dans le temps (du temps que j’étais belle). En revanche on s’aperçoit que la laideur d’Hélène dans le temps n’est pas à proprement décrite, il tempère ce qu’il écrit en nous le faisant comprendre subtilement.
STROPHE 2 :
Dans ce quatrain, Ronsard se met essentiellement lui-même en valeur. Il se consacre autant de vers qu’il en consacre à Hélène. Il expose l’honneur que c’est d’être aimé par un poète tel que lui. Il parle de lui-même plusieurs fois notamment à la césure du 7eme vers (Mon nom) qui fait référence au mot Ronsard au vers 4 dans le premier quatrain. Il parle d’Hélène aussi, c’est vrai mais seulement en disant (votre nom) vers.8. Effectivement, jamais le nom d’Hélène n’apparait dans le sonnet. Comme si elle n’était pas si importante que ça pour lui et qu’il pourrait très bien arrêter de lui chanter ses louanges.
Ronsard met en avant sa maîtrise des mots et des rimes comme on peut se rendre compte grâce à la rime riche sommeillant / réveillant aux vers 6 et 7.
(A demi sommeillant) au vers 6 peut faire référence plus qu’au sommeil à la mort et l’association de Ronsard et de réveille vers 7 est aussi symbolique, le poète fait comprendre que c’est lui qui va la tirer de sa vieillesse solitaire, qu’il lui apportera la vie éternelle. Et encore une preuve du talent du poète, au dernier vers du quatrain, le dernier mot : immortelle qui va de pair avec la vie éternelle.
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