Exposé sur l'élégance tpe

EXORDE

Une Aston Martin classe et éblouissante s’arrête devant un casino. Un voiturier se précipite, ouvre la porte et un homme descend. Il est habillé d’un costume noir, toujours impeccable, et d’une chemise blanche sans pli avec un col cassé sans tâche recouvert d’un nœud papillon superbe. L’homme jette ses clés au voiturier d’un geste ample et gracieux et se dirige énergiquement vers les marches du casino avec une démarche propre à lui-même qui révèle son énergie et sa carrure d’athlète. Il entre, se dirige vers l’hôtesse d’accueil et, arborant un sourire charmeur inimitable, il dit : « my name is Bond, James Bond ».

Voilà le portrait d’un être élégant. Certes, il est volontairement stéréotypé et semble comme irréel, superficiel mais il a l’avantage de nous présenter une situation où l’élégance impose sa puissance, sa force et son autorité.

THESE

L’élégance peut rivaliser face à la dictature de la mode en révélant la vraie beauté.

FAITS

Qu’est-ce que l’élégance ?

« L’élégance est de paraître ce que l’on est » a dit Balzac. C’est donc un état ou, plus exactement, une attitude de l’être. On peut l’expliquer par la racine latine du mot : « eligo », choisir. Je choisis d’être cohérent entre ce que je suis et la façon dont je me présente. L’élégance peut ainsi transparaître à travers nos vêtements, notre tenue, notre façon de s’exprimer, dans notre apparence extérieure en somme.

Être élégant c’est être invincible, inatteignable face aux préjugés que peuvent porter les autres sur nous et, surtout, c’est être libre face aux diktats de la mode. Car, en effet, la mode repose sur le paraître tandis que l’élégance repose sur l’être, qui doit former une harmonie avec ce que l’on choisit de montrer. Là est l’immense différence qui oppose la profondeur de l’élégance à la superficialité de la mode.

ARGUMENTS

La mode est vaine.

La mode est un procédé qu’ont inventé les grandes firmes pour augmenter leurs chiffres d’affaire en multipliant les produits et donc les ventes. Les tendances sont, en effet, définies par les vendeurs, ce sont eux qui contrôlent les produits phares à travers les médias publicitaires.

Nous voulons être à la mode parce que nous voulons être aimés. Le processus est très simple : personne n’a envie qu’un jour quelqu’un vienne le voir et lui dise qu’il est moche. C’est pourquoi nous avons adopté la mode : s’habiller selon les critères de beauté universels du moment nous évite d’être considérés comme « moche ». Si nous sommes à la mode, nous sommes aimés.

Ceci est paradoxal : nous nous habillons comme tout le monde pour être aimé. Nous voulons devenir unique en nous rendant uniforme. C’est le grand processus de l’uniformisation de la mode. Ce paradoxe s’explique par une deuxième caractéristique : la normalité. Si l’on suit la mode, c’est que l’on est normal et que tout va bien. Il n’y a donc rien de plus ringard que de suivre la mode.

Elle se caractérise aussi par sa frivolité qui est accentué par le caractère éphémère des tendances. Coco Chanel, la célèbre couturière, elle qui a su le mieux influencer la mode, disait : « la mode c’est ce qui se démode ». Ce qui veut dire que la mode va plus vite que la mode. En plus d’une contradiction, cela montre la démesure du processus et sa course sans fin. Suivre la mode demande toujours plus d’attention. Cela en devient épuisant pour les consommateurs et pour leurs portefeuilles.

A quoi s’ajoute parfois l’inutilité des achats (par exemple, à quoi sert un 4x4 dans Paris sauf à ne pas s’embourber place de l’étoile!) et, très souvent, la vulgarité prônée par de nombreuses marques comme un preuve de jeunesse et de modernité. Les shorts sont de plus en plus petit au-dessus des cuisses, les t-shirts de plus en plus rétrécis au-dessus du nombril et les jeans de plus en plus déchirés à hauteur des genoux.

Le problème est que nous vivons dans une société où les gens ont peur. Peur d’être mal jugé par la société s’il ne respecte pas les critères de beauté imposés. C’est pour cela que nous faisons tout pour qu’il n’y ait aucune possibilité de pré jugement sur la manière de nous présenter quitte à oublier son intériorité.

L’élégance est la solution et doit être cultivée.

L’élégance est la porte pour sortir de cet enfermement, de ce cercle vicieux. Opposée à l’uniformité, la fausse normalité, la vulgarité et la superficialité, l’élégance permet de sortir de soi-même en recherchant la beauté.

L’élégance c’est ne pas avoir honte d’être soi-même et de le montrer, c’est arriver à se détacher du regard dégradant des autres et en quelque sorte de son propre regard, c’est se moquer de ce que l’on pense de nous. C’est être beau sans être joli, c’est-à-dire avoir son propre style qui permet de dépasser la normalité.

Exemple : Cyrano de Bergerac. « Moi c’est moralement que j’ai mes élégances » Il est l’exemple typique de l’homme laid et pauvre, avec ses habits vieux et usés et son nez proéminant. C’est pourquoi il nous montre la force de l’élégance : pour lui, elle s’exprime par son esprit, ses vers, ses bravades poétiques, par une attitude qui lui est unique, qui le distingue et qui le place au-dessus des marquis bien habillés, poudrés et à la mode. Il est la preuve de l’extraordinaire propre à l’élégance qui permet une élévation de l’être.

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