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Elf En Afrique Depuis 1967-1999

Thèse : Elf En Afrique Depuis 1967-1999. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Octobre 2017  •  Thèse  •  3 572 Mots (15 Pages)  •  811 Vues

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Elf En Afrique De 1967-1999

Thèmes :         - La responsabilité sociale des entreprises

- Éthique, responsabilité et politique

La France a-t-elle voulu conquérir et conquis par le biais d’Elf les ressources pétrolières de l’Afrique ?

PLAN :

I- Déstabilisation et mise en place de régimes favorables

a) Les déstabilisations de régimes non favorables

b) Mise en places de régimes propices

c) Conservation de la stabilité

II- L'exploitation des ressources africaines par ELF

 a) Les premières exploitations

 b) L'élargissement des exploitations

 c) Des pays convoités par les exploitations

III-   Les répercussions des actions d'Elf sur les territoires concernés

a) Les répercussions sociales/politiques

b) Les répercussions économiques

c) Les répercussions sur l'environnement

Introduction

Aujourd’hui, Total fait partie des premières entreprises françaises cotées en Bourse. C’est aussi l’un des plus grosses entreprises pétrolières mondiales. Cela s’est fait, en partie, grâce à la fusion avec Elf, l’ancienne grande entreprise pétrolière tricolore. La fusion avec Elf a permis à Total de devenir l’entreprise qu’elle est aujourd’hui : car en 1999, lors de la fusion, Elf est une entreprise publique. C’est-à-dire une entreprise sur laquelle l'État peut exercer directement ou indirectement une influence dominante. Partons de sa création : en 1920, la France de la IIIe République décide de créer une compagnie pétrolière nationale, la C.F.P (Compagnie Française des Pétroles), pour s'affranchir de la tutelle anglo-américaine, très mal vécue par le président du Conseil de l’époque, Georges Clémenceau. En 1945, après la seconde guerre mondiale, Pierre Guillaumat est l'homme-clé pour mettre en œuvre une nouvelle fois une stratégie d'indépendance énergétique, voulue désormais par Charles de Gaulle, alors encore président du Conseil du GPRF (Gouvernement Provisoire de la république française). Sous la Ve République, en décembre 1965, alors que le même De Gaulle revenu au pouvoir en 1958, est élu président de la République, mais cette fois au suffrage universel, la fusion de la RAP (Régie Autonome des Pétroles) et du BRP (Bureau de Recherche de Pétrole) donne naissance à l'ERAP (Entreprise de Recherche et d'Activités Pétrolières), dont Pierre Guillaumat devient le premier président. A partir du 28 Avril 1967, l’entreprise se nomme Elf (jusqu'à son rachat et sa fusion avec l’entreprise privée Total) : c’est une multinationale, implantée dans beaucoup de pays étrangers et, en particulier, sur le continent africain.

La France a-t-elle voulu conquérir et a-t-elle conquis par le biais d'Elf les ressources pétrolières de l’Afrique ?

        Tout d’abord, nous commencerons par exposer la déstabilisation réelle de régimes non favorables et la mise en place de régimes propices à l’installation d’Elf en Afrique ; ensuite, nous parlerons de l’exploitation du pétrole africain ; enfin, des répercussions de cette exploitation sur les territoires concernés.

I- Déstabilisation et mise en place de régimes favorables

a) Les déstabilisations de régimes non favorables

Malgré l'indépendance, donnée ou arrachée entre le milieu des années cinquante et le début des années soixante aux pays colonisés d’Afrique, la France souhaite tout de même garder un contrôle sur ses anciennes colonies, pour rester ou devenir indépendante énergétiquement. Pour cela, la France va chercher, par le biais d’Elf, à déstabiliser les régimes africains, qui sont hostiles à l’implantation de sa Compagnie.

Pour cela, elle utilise différentes méthodes : en Guinée, la première colonie en Afrique noire française à demander son indépendance et à l’obtenir dès 1958, avec Sékou Touré, le leader nationaliste qui a su tenir tête à la France et réussi à instaurer un semblant de démocratie, l’Etat français fait circuler de faux billets de francs guinéens pour faire chuter sa valeur, donc l’économie du pays pourtant déjà fragile. On le rappelle, l’augmentation de la masse monétaire entraîne l’accroissement de l’offre monétaire, ce qui fait baisser la valeur de la monnaie. De plus, L’Etat français n’hésite pas à faire régner l’insécurité dans le pays, en armant les opposants politiques à Sékou Touré.

 Elf a aussi financé plusieurs interventions armées, notamment pendant la « Guerre du Biafra » (1967-1970), où elle a permis l’envoi d’avions chargés d’armes, avec le sigle de la Croix-Rouge. Le Cameroun aussi a eu droit à une guerre civile, préparée, de 1957 à 1970.

En 1991, au Congo-Brazzaville, le peuple se révolte contre ce contrôle européen et crée un semblant « d'états généraux » de la démocratie, appelés CNS (Conférence Nationale Souveraine), qu’Elf tente de contrer par les armes. Pour cela, elle arme le dictateur déchu, Sassou Nguesso, pour une guerre civile, en 1997 : Elf finance tous les camps, pour gagner à coup sûr.

La déstabilisation joue ainsi un rôle capital dans l’exploitation pétrolière, puisque qu’elle a permis de “casser” le régime d’un état fragilisé, pour y instaurer un contrôle total et, tout cela, par l’argent de “l’or noir” africain.

b) La mise en places de régimes propices

Elf a ensuite installé des régimes qui lui étaient favorables et cela, principalement, grâce à la mise en place de présidents dévoués à la France ou en corrompant les présidents les moins résistants.

Le Gabon est un bon exemple de ce système “françafricain”, notamment avec la mise en place, par Pierre Guillaumat et Jacques Foccart, d’un système de contrôle, appelé officieusement, par la suite, les « réseaux Foccart ». Un réseau social est donc un ensemble d’individus qui sont reliés par des échanges sociaux réguliers. Ensuite, Jacques Pigot s’est chargé de l’entourage de Léon M’ba. Et même lors du coup d’état, durant lequel Léon M’ba perdit la présidence, la France a tout fait pour le remettre à la tête du pays, car elle protège d’abord les intérêts d’Elf et souhaite y continuer son exploitation. De plus, Léon M’ba, de santé fragile, décide de nommer vice-président Albert-Bernard, alias Omar Bongo, l’un des présidents les plus dévoués à la France, à partir de 1980.

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