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Devoir de Culture générale CNED

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Par   •  21 Mars 2018  •  TD  •  3 188 Mots (13 Pages)  •  1 143 Vues

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Synthése

Le plan

I) Les caractéristiques du héros traditionnel :

A) Un être exemplaire.

B) Qui incarne des valeurs fortes

C) Dont les actions sont rapportées dans des récits légendaires.

II) Les caractéristiques du héros moderne :

A) Il affirme son humanité foncière.

B) Il affiche un héroïsme au quotidien dans la société.

C) Il est reconnu.

III) Les enjeux liés à ce nouvel héroïsme :

A) C’est un combat contre les normes sociales.

B) C’est un combat pour sa propre existence.

C) C’est l’affirmation de sa naissance au monde.

Le héros se définit traditionnellement comme un être exceptionnel qui s’illustre dans des actions d’éclat, ce qui le distingue du commun des mortels. À cette conception usuelle, deux auteurs contemporains, Bruce Bégout dans un essai, La découverte du quotidien, et Jean-Marc Lamarre dans un article intitulé « La Littérature, l’héroïsme et l’histoire », publiés respectivement en 2005 et 2003, opposent une nouvelle vision : la figure du héros légendaire a laissé aujourd’hui la place à des êtres plus humains, plus communs mais porteurs d’autres valeurs. En 1932, dans son roman Voyage au bout de la Nuit, Louis-Ferdinand Céline, quant à lui, met en scène le soldat Bardamu qui réfléchit sur le champ de bataille au sens du mot « héros » et avoue sa lâcheté foncière. En contre-point, dans une enluminure des Chroniques de France, le célèbre Jean Fouquet illustre la mort de Roland à Roncevaux soulignant ainsi la tradition du héros légendaire. La figure légendaire du héros est-elle toujours d’actualité ? Après avoir recensé ce qui rend aujourd’hui caduc le personnage du héros traditionnel, nous constaterons qu’il est peu à peu upplanté par une version plus récente, plus humaine voire plus lucide de l’héroïsme et, enfin, qu’il incarne de nouveaux enjeux.

- La figure légendaire du héros semble bien révolue. Le héros s’incarne à travers des personnages exemplaires qui lui servent de modèles intemporels. Ainsi, Lamarre évoque d’emblée les personnages légendaires que sont Hector et Achille, les héros troyens de L’Iliade et fait mention explicite d’Homère qui reste une référence lorsqu’il s’agit de caractériser le héros puisque ce terme est né dans l’épopée antique. Bégout, quant à lui, rappelle la figure emblématique de Don Quichotte, héros déchu de l’épopée espagnole. Jean Fouquet pour sa part, dans son enluminure du 15e siècle, rappelle la geste héroïque du fameux Roland qui combattit et mourut à Roncevaux. Le héros est identifiable à son épée qui souligne son engagement aux côtés de l’empereur Charlemagne. Quant à Céline, il renvoie à une autre forme d’héroïsme, plus récente, celui des Poilus de la Grande Guerre et qui va marquer des générations par leur sens du sacrifice.

- Le héros, dans sa forme traditionnelle, incarne des valeurs quasi immuables, comme le montrent tous les auteurs. Il se définit premièrement par sa bravoure au combat, comme Roland à Roncevaux ou les Poilus lors de la guerre de 1418. Cette valeur atteint son paroxysme dans la scène représentée par Fouquet, puisqu’ici le héros fait le sacrifice de sa vie et qu’il est peint gisant sur l’herbe, mort. Sa fidélité à Charlemagne fait de lui un exemple, alors que la légende nous dit que Ganelon a trahi. Lamarre, lui, n’hésite pas à évoquer le code de l’honneur et présente l’héroïsme comme réservé à une élite aristocratique, en somme l’apanage des hommes bien nés. À défaut du don de sa vie, le héros traditionnel se définit par la force de ses actes comme le dit pour sa part Bégout. Enfin, le héros recherche la reconnaissance à travers son goût pour la gloire qui finalement lui permet d’être légitime dans son statut d’être supérieur.

- Enfin, le héros traditionnel est toujours plus ou moins lié à la notion de récit. Ce peut être le mythe ou la légende, en particulier pour les personnages évoqués par Lamarre : l’épopée troyenne inaugure les récits élogieux à la gloire du héros et sert de modèle à toute une littérature. Mais le héros possède aussi cette capacité à initier sa propre histoire, sa propre geste. Cette dimension est sensible dans l’enluminure de Fouquet qui reprend au 15ème siècle un épisode d’une chanson de geste plus ancienne. Tout le tableau s’organise comme un récit en plusieurs étapes : la bataille contre les Sarrasins au fond du tableau, l’épée Durandal avec laquelle se bat le preux, l’olifant qu’il sonne en vain, puis la scène tragique de la mort du héros. La dimension narrative est indéniable. De son côté, Bégout suggère en creux que l’Histoire a longtemps été portée par les hommes d’exception, ceux que l’on nomme aussi les grands hommes et qui ont créé les événements marquants.

- Mais cette forme d’héroïsme, ancien, est aujourd’hui fortement dévaluée au profit d’un héroïsme plus moderne. Ce héros moderne, au lieu d’affirmer sa supériorité, ne cesse de mettre en avant son caractère foncièrement humain. Ainsi, Lamarre rappelle que même chez Homère, le héros désigne avant tout un homme libre, qui revendique son humanité. D’une certaine façon, Fouquet, en représentant Roland gisant à terre, affirme son caractère mortel, puisque le héros est vaincu et qu’il n’échappe pas au destin commun. Quant à Bégout, s’il évoque le personnage de Don Quichotte, c’est pour mieux en souligner le caractère décalé, désuet. Il lui substitue très vite la figure plus triviale de Sancho Pança, le valet. Il affirme ainsi la naissance d’un nouveau modèle, plus proche de la réalité du monde : celui de l’homme ordinaire. Chez Céline, enfin, Bardamu incarne carrément l’anti-héros, cette figure emblématique de la modernité, qui tremble au combat, se définit par sa lâcheté et la revendique même, inversant les valeurs habituelles, puisque ce sont les combattants qui font alors preuve de folie.

- Les auteurs affirment ainsi un héroïsme plus prosaïque. Lamarre introduit même la notion d’héroïsme civique pour souligner la profonde humanité de son héros, mais aussi, par opposition à Fouquet, pour suggérer que son action d’éclat

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