AUTISME
Fiche : AUTISME. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar haise2107 • 6 Janvier 2019 • Fiche • 2 278 Mots (10 Pages) • 679 Vues
TPE – Comment les autistes s’intègrent-ils dans la société ?
II/ Les difficultés d’intégration
b) Dans le milieu du travail
Bien que plusieurs personnes autistes intègrent le marché du travail, seulement 10 % des TSA réussissent à se trouver un emploi. Sur 400 000 adultes autistes, 1% seulement est employé. Les employeurs ont fréquemment des préjugés à leur sujet et sont réticents à les embaucher. Leurs comportements inhabituels peuvent heurter les conventions sociales et font qu’elles passent souvent pour des personnes «dérangées». Ainsi, plusieurs TSA vivent de l’aide sociale malgré leurs qualifications ou occupent un emploi pour lequel elles sont surqualifiées.
Si une majorité des personnes autistes est au chômage, c’est aussi parce que les solutions manquent pour faciliter leur inclusion en milieu professionnel. Aucune tentative de cadre adapté pour les stages n’a été mise en place. Le recrutement, lui, reste largement favorable aux personnes qui ne souffrent pas de troubles envahissants du développement. Surtout, les autistes sont assimilés aux seuls déficients intellectuels. Le syndrome reste mal connu. Ils sont vus comme des personnes dangereuses, qui crient et se font mal. Cela créé des réticences dans le monde du travail.
Le premier obstacle de taille pour accéder à l’emploi est l’entretien d’embauche. C’est une étape très difficile puisqu’elle fait appel à des savoir-faire relationnels. Il faut donner du sens à son parcours, décoder les attentes durant l’échange, parler de soi. L’'épreuve est rendue difficile, sinon impossible à réussir, car le jugement est fondé non pas sur la détention des compétences requises pour le poste, mais sur le respect de codes sociaux (politesse, habillement, coiffure...) pendant l'entretien, qui constituent un point de difficulté commun à tous les autistes. De fait, dans la majorité des pays, les adultes autistes qui ont accédé aux postes souhaités y sont parvenus par cooptation (mode de recrutement consistant à recommander une personne de son réseau pour un poste), sans passer d'entretien d'embauche.
L'un des défis majeurs posés par les TSA réside dans la gestion des compétences sociales, des amitiés, des difficultés de communication (notamment pour tenir et gérer des conversations), et des difficultés à deviner les désirs et pensées des autres. Les relations sociales constituent un facteur majeur de rejet de l'emploi. Les adultes autistes interprètent souvent les intentions de leurs employeurs et collègues de façon erronée. Ils peuvent involontairement passer pour très malpolis vis-à-vis de leurs collègues, bien qu'ils n'aient aucune intention de l'être. Beaucoup manquent de diplomatie.
Une promotion de poste peut être non-souhaitée et néfaste, car cela inclut souvent la nécessité d'encadrer ou de gérer des groupes de travail, compétences qui font partie des points faibles des travailleurs autistes. L'évolution de certains secteurs économiques s'est effectuée à leur détriment, entre autres dans l'informatique, qui exige de plus en plus de compétences sociales. Les chargés de recrutement sont souvent surpris par le profil des personnes autistes fortement diplômées, puisque les attentes des entreprises portent aussi sur de bonnes aptitudes sociales.
Des difficultés de gestion d'émotions telles que la colère, l'anxiété et la dépression sont fréquemment liées à l'autisme. Le stress au travail est très fréquent, la quasi-totalité des travailleurs autistes témoignant en expérimenter et être facilement placés dans ces situations de stress, notamment par les imprévus. La sensibilité aux imprévus se traduit souvent par des réactions vives en cas d'interruption durant une tâche qui requiert de la concentration, chez environ la moitié des travailleurs autistes. Un problème de retard des transports en commun peut déclencher une crise de panique, ou une absence sur le lieu de travail. Ce stress au travail est connu pour générer des automutilations.
Néanmoins, malgré les apparences, les TSA, et particulièrement les Asperger, ont de nombreuses aptitudes pouvant bénéficier à une entreprise : honnêteté, ponctualité, garantie de délais, souci du détail, raisonnement logique, aisance dans les tâches répétitives… Cependant, les points faibles sont à considérer : difficulté à travailler en groupe, facilement manipulables, faible estime de soi et réticence aux changements. Leur incapacité à mentir et à saisir les sous-entendus peut aussi leur attirer des ennuis. Finalement, certains TSA ont tendance à tenir des discours interminables sur leurs sujets d’intérêt, des thèmes aussi étonnants que les ventilateurs, même si ces derniers paraissent anodins pour les «neurotypiques ».
Cependant, les autistes Asperger ont plus de facilités à trouver un travail grâce à leur hyper mémoire et leur aisance en calcul et en codes. Les capacités exceptionnelles des personnes atteintes de ce trouble commencent à intéresser les entreprises informatiques et spécialisées en gestion. Ils sont pourtant freinés par de nombreuses barrières dans le monde du travail. Leur handicap est avant tout social. Ils ont un déficit dans les interactions et une incompréhension face aux codes, normes ou sous-entendus.
III/ Améliorer leur intégration
Il est possible d’offrir aux TSA de meilleures méthodes pédagogiques pour mettre en valeur leur potentiel. L’autisme est une façon différente de voir le monde qui pourrait être mieux exploitée.
Le secret pour diminuer les difficultés d’une personne autiste au moment de son entrée en poste est de préparer le milieu de travail à son arrivée. Il faut l’encadrer davantage qu’un autre travailleur, notamment parce que ses lacunes sur le plan de l’imagination réduisent sa capacité de se représenter des solutions en cas d’imprévus. Il est également recommandé de lui présenter ses collègues, puisque faire leur connaissance sera pour elle plus long et moins spontané que pour un non-autiste. Par ailleurs, réaliser une visite guidée des espaces de bureaux s’avérera rassurant, en plus de l’énonciation des différentes consignes, même lorsque celles-ci semblent implicites. L’idéal est de désigner parmi les collègues de l’employé autiste un accompagnateur qu’il pourra solliciter pour ses interrogations, de façon plus régulière au début, puis ponctuellement par la suite.
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