Le philosophe Scythe
Dissertation : Le philosophe Scythe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rcomar61299 • 10 Juin 2016 • Dissertation • 1 494 Mots (6 Pages) • 1 171 Vues
LA 7 : Le philosophe scythe
Introduction : L’épicurisme et le stoïcisme sont deux écoles majeurs opposés de l’antiquité que La fontaine, un écrivain du XVIIe siècle, faisant parti du mouvement du classicisme, évoque dans sa fable ‘’ le philosophe scythe ‘’.elle évoque une conception du bonheur en relation avec la philosophie de l’antiquité. L’admiration pour l’antiquité explique que La Fontaine trouve une part de son inspiration dans des textes de fabuliste antiques tels qu’Esope ou Phèdre. La fontaine met en scène deux personnages opposés dans un apologue ou il compare les deux manières de vivre. Quels arguments sont apportés par les écrivains et les philosophes pour accéder au bonheur ? Pour répondre à ces questions, nous allons nous intéresser dans un premier temps la rencontre de deux personnages opposées et dans un second temps les idéologies opposées ainsi que la leçon de la fable.
- Le récit d’une rencontre :
- Deux personnages opposés :
Ils sont présentés très tôt dans le texte. Le premier ouvre le texte et figure au début du vers 1, " Un Philosophe " ; le second, au début du vers 4 : " un sage ", avec une mise en valeur par l'enjambement. Ni l'un ni l'autre n'est identifié, mais ils sont l'un et l'autre caractérisés par des adjectifs et situés géographiquement. Le premier personnage est signalé originaire de Scythie, région considérée comme rude et sauvage dans l'Antiquité : l'expression " triste demeure " (vers 21) confirme et explicite la notion d'austérité. L'autre vit en Grèce. L'opposition traditionnelle des lieux (pays barbare / pays civilisé) se retrouve dans l'opposition des caractéristiques des personnages : à l'adjectif " austère " (vers 1) répondent les images du " jardin fleuri ", qui connotent un bonheur simple ainsi que les termes " satisfait " et " tranquille " (vers 6). Les deux personnages sont ainsi présentés d'emblée dans un système d'opposition. L'opposition de nature et d'origine entre les deux personnages est remplacée par la mise en scène de leurs comportements.
- Des comportements opposés.
L'opposition des comportements se révèle particulièrement bien dans la mesure où le premier applique les commentaires du second. Le lecteur perçoit également les différences à travers les activités du sage. Celui-ci est présenté en train de jardiner : les termes " jardin ", " beautés ", " arbres à fruit " suggèrent un contexte édénique, heureux, serein. En revanche, tout ce qui se rattache au " philosophe ", tout ce qui le concerne et permet de le voir en action, est diffèrent. Les termes qu'utilise le philosophe pour définir et caractériser, dans son intervention, les gestes du sage : " ruine " (vers 14), " dommage " (vers 16) sont des termes de connotation violente associés à l'idée de destruction. Les métonymies qui désignent la mort : " faux du Temps " (vers 17), et l'enfer : " noir rivage " (vers 18) ont elles-mêmes des sombres connotations. Et le comportement du philosophe est caractérisé par une violence destructrice qui s'oppose au discernement du sage. La tonalité hyperbolique de certaines expressions comme " à toute heure " (vers 22), " universel abatis " (vers 24) et l'anaphore de tout (vers 29), la succession de négations des vers 27 et 28 soulignent l'ampleur systématique des dégâts. Les verbes " couper ", " taille ", " tronque ", qui reprennent ceux qui avaient été utilisés pour le sage ont des connotations plus violentes, des sonorités plus dures, et figurent dans un contexte qui accentue leur valeur expressive. Le passage souligne l'absence de discernement, de réflexion, l'application systématique et dogmatique des conseils du sage. Le jeu des oppositions est enfin mis en relief par la structure même du récit et les modalités de la fable.
Le récit est construit comme une petite comédie de rencontre, qui suit une évolution temporelle et spatiale précise à l'intérieur d'un contexte qui, lui, n'est pas précisé. On remarque en effet " l'entrée en scène " successive de deux personnages : l'un vient chez l'autre, et en quatre vers, se trouvent précisés les lieux (départ et arrivée) et les circonstances (la recherche d'une vie plus agréable). La présentation du sage, à l'imparfait, constitue un arrêt provisoire dans le récit, qui reprend au vers 8, puis laisse place à un dialogue (vers 14 à 20) exposant, sur le vif, deux points de vue opposés, l'un orienté vers la mort, l'autre vers la vie. La fin du récit souligne un changement de lieu : c'est cette fois le philosophe en action que voit le lecteur. Ce jeu des oppositions mettent en relief une double conception de la vie et du bonheur.
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