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FICHE ANALYTIQUE DESERT DE CLEZIO

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Par   •  15 Février 2016  •  Cours  •  4 107 Mots (17 Pages)  •  2 803 Vues

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Le début du récit de Nour :

entrée dans le désert aux côtés des hommes bleus

1- Comment progresse la troupe des hommes et des bêtes ? Comment le texte rend il cette progression ? Cette avancée est elle seulement d'ordre géographique ?

Le texte initial de Désert s'ouvre sur une description, celle de la lente progression d'un des clans des hommes du désert, celui de Nour et de ses parents, qui rejoignent le campement de Ma el Aïnine.

Cette progression est d'abord décrite sur le plan géographique : la longue file d'hommes et d'animaux se trouve sur le « sommet d'une dune », avant de descendre peu à peu dans la vallée : « lentement ils sont descendus dans la vallée , en suivant la piste presque invisible »

Leur avancée est régulièrement rappelée : « ils continuaient à descendre lentement la pente vers le fond de la vallée, en zigzaguant quand le sable s'éboulait sous leur pieds. »

Cette organisation descriptive a pour but de rapprocher peu à peu le groupe, dans un effet presque cinématographique où le lecteur voit les hommes bleus s'avancer lentement. Les premiers mots du texte sont importants : « ils sont apparus », puisqu'ils présentent l'arrivée des personnages comme une apparition : il n'y avait rien sauf le désert, et les hommes surgissent.

A la dimension spatiale, qui dépeint une apparition puis une évolution, s'ajoute ensuite la description hiérarchique de la caravane, décrite selon un point de vue latéral, comme si le regard du narrateur longeait la file d'hommes : ainsi, « en tête de la caravane, il y avait les hommes », « accompagnés de « deux ou trois dromadaires », puis « les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons », enfin, « les femmes fermaient la marche ».

Le caractère ternaire de cette énumération semble mimer la longue file qui chemine. Vous pouvez, à cette occasion, relever les verbes de mouvements qui scande le texte : marcher, descendre, aller, fuir, courir, passer, continuer à descendre, cheminer.

 Ce cheminement apparemment sans fin s'inscrit d'ailleurs dans la structure même du texte : vous remarquerez que chaque nouveau paragraphe, distingué typographiquement par un alinéa, marque une étape de plus : « ils sont apparus » : c'est le début de l'entreprise ; « ils marchaient sans bruit » : c'est l'avancée silencieuse ; « le soleil était encore haut dans le ciel nu » : les hommes n'en sont qu'à la moitié de leur marche, puisque le soleil est encore à son zénith ; « ils continuaient à descendre lentement » : la marche se poursuit encore, et semble sans fin du fait de ces mentions répétitives qui impliquent le lecteur lui-même dans une progression soumise aux conditions créées par le désert.

En effet la progression dans les sables du désert n'est pas aisée : elle se fait contre les éléments, contre le désert lui-même, dans un milieu dont l'hostilité est soulignée tout au long du texte. Ainsi, tout est difficulté pour les hommes dans leur marche :

  • leurs manteaux trop lourds, pourtant indispensables pour se protéger du soleil et du sable
  • le vent, soit trop chaud soit trop froid, jamais agréable « chaud le jour, froid la nuit »
  • le caractère extrême du milieu, repris plusieurs fois « le silence dur où luit le soleil »
  • le sable, élément instable et agressif tout à la fois « ... fouettait le visage des femmes ... »
  • la chaleur qui écrasent les hommes, elle est évoquée par la présence du soleil dans le ciel sans un seul nuage qui pourrait en atténuer la dureté « le soleil était encore haut dans le ciel nu ». Cette chaleur fait couler le sueur, laquelle en s'imprégnant de l'indigo des tissu teinte la peau des « hommes bleus ».

Dès ces premières lignes, c'est donc la souffrance inhérente à la marche dans le désert qui est soulignée : « un peu courbés en avant sous le poids de leurs fardeaux », « les bébés pleuraient, enroulés dans la toile bleue sur le dos de leur mère ».

C'est pour y échapper que les hommes bleus se rallieront à Ma el Aïnine, fédérés par l'espoir d'échapper à cette errance dans le désert. Car il s'agit bien d'une errance, soumise aux aléas de la piste de sable, dans laquelle la souffrance psychologique de ne pas savoir où l'on va et quand on arrive enfin s'ajoute aux souffrances physiques : « personne ne savait où on allait ». Pour lutter contre cette errance, la progression des hommes et des bêtes se fait solidaire : vous noterez ainsi que le champ lexical des hommes et celui des bêtes s'entrelacent, comme si les uns soutenaient les autres et réciproquement.

2- Quelles sont les conditions de vie du peuple du désert ? Comment sa pauvreté est elle présentée ? Quels sont les rapports que le peuple entretient avec le désert dans lequel il évolue ?

Les conditions de vie décrites ici sont marquées par la difficulté : rien n'est donné, pas même le fait de pouvoir avancer. Il faut lutter contre l'hostilité des éléments déjà évoquée et qui se trouve soulignée par la récurrence des champs lexicaux tant du froid que de l'aridité, de la sécheresse et de la soif. Tous sont touchés, et le narrateur insiste sur les souffrances des plus fragiles : les femmes et les enfants, qui subissent les vents chargés de sable : « le sable ... fouettait le visage des femmes qui rabattaient la toile bleue sur leurs yeux. Les jeunes enfants couraient, les bébés pleuraient, enroulés dans la toile bleue sur le dos de leur mère » ; mais aussi les bêtes : « les chameaux grommelaient, éternuaient », « le troupeau exténué ». Vous noterez que les verbes sont juxtaposés, et non coordonés  « fuyait, fouettait, couraient, pleuraient », procédé presque paratactique qui signifie l'accumulation des difficultés et des désagréments que rien ne peut empêcher.

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