Dissertation - Stratégies d'internationalisation des FMN
Dissertation : Dissertation - Stratégies d'internationalisation des FMN. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar abbertrand2 • 2 Avril 2017 • Dissertation • 1 734 Mots (7 Pages) • 1 184 Vues
L’entreprise française Renault a déclaré en 2016 vouloir délocaliser, c’est-à-dire fermer un site productif pour en ouvrir un ailleurs, une partie de sa production française en Algérie afin de diminuer ses coûts de production et accroître ses parts de marché sur ce territoire. Ce choix de délocalisation est un exemple de stratégie d’internationalisation, ensemble des critères stratégiques expliquant les choix de localisation de production des entreprises dans le monde. Ainsi, l’économie assiste à une internationalisation de la production, puisque les firmes multinationales, FMN, entreprise ayant au moins une unité productive en dehors de son pays d’origine, produisent des biens et services dans différents pays. Ces stratégies d’implantation dépendent alors de deux déterminants, qui sont la recherche de compétitivités prix et hors-prix maximales.
Il s’agira donc de démontrer pourquoi la recherche de compétitivités prix et hors-prix maximales explique majoritairement ces choix stratégiques. Après avoir décrit que les FMN cherchent à maximiser leur compétitivité prix en diminuant leurs coûts de production, il sera évoqué que ces sociétés souhaitent améliorer leurs avantages concurrentiels qualitatifs, c’est-à-dire leur compétitivité hors-prix à travers une hausse de la qualité des produits fabriqués.
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Tout d’abord, les stratégies d’internationalisation des firmes transnationales dépendent de la recherche d’une compétitivité prix optimale. Pour une FMN, améliorer sa compétitivité prix consiste à diminuer l’ensemble de ses coûts afin de réduire le prix de vente, et ainsi accroître les parts de marché à travers une hausse de la demande.
Pour cela, les FMN cherchent à faire diminuer au maximum leurs coûts relatifs à la production : coûts des facteurs de production (travail et capital) et consommations intermédiaires. Ainsi, une entreprise se spécialisera dans un pays disposant d’un coût du travail ou du capital le moins élevé possible. Comme l’ont démontré les théoriciens Hecksher, Ohlin et Samuelson, les entreprises ont intérêt à se spécialiser dans un pays disposant d’une dotation factorielle élevée, c’est-à-dire la présence d’un facteur de production abondant et donc peu chère, faisant par conséquent baisser les coûts de production. Cette théorie est à la base de la DIPP, division internationale des processus de fabrication, puisque chaque Etat se spécialise dans un type de production. Les FMN délocalisent alors leurs productions dans les pays dont les coûts des facteurs de production est faible afin de diminuer leurs coûts et ainsi leur prix de vente. Par exemple, le Pakistan dispose d’une main d’œuvre abondante, faisant alors diminuer le coût de production du facteur travail. Ce pays dispose donc d’un avantage absolu par rapport à la France, ayant un coût du travail cinquante fois moins élevé (Cahiers français, 2008). Les entreprises vont alors localiser leur production au Pakistan en adoptant des combinaisons productives peu capitalistiques, comme le fait l’entreprise Abercrombie en fabriquant ses vêtements dans ce pays, permettant de baisser le prix de vente et ainsi accroître leur compétitivité prix. De plus, selon une enquête d’Ernst & Young en 2012, le 3ème critère le plus important afin de choisir la localisation d’une filiale est le coût du travail pour 28 % des FMN interrogées (document 4) : cela montre l’importance de faire diminution les coûts de production pour une FMN.
L’accroissement de la compétitivité prix peut aussi se faire à travers la baisse des coûts fiscaux. En effet, la fiscalité représente un poids assez important dans les charges de l’entreprise et dans le prix de vente d’un produit ; les entreprises paient alors des taxes : impôt sur le bénéfice, taxes sur la valeur ajoutée (TVA)… Afin de diminuer de manière optimale ces coûts de fiscalité, les FMN adoptent alors des stratégies d’optimisation fiscale, c’est-à-dire qu’elles localisent leur bénéfice dans des pays dont la fiscalité est la plus avantageuse. Les pays pratiquent donc un dumping fiscal : ils diminuent certains de leurs impôts ou taxes dans le but d’accroître leur attractivité. Ainsi, les entreprises parviennent à faire baisser leurs coûts [fiscaux] et par conséquent le prix unitaire, in fine leur compétitivité prix. Le cas d’Apple est intéressant ici, puisque cette FMN originaire de Californie limite son taux d’impôt sur le bénéfice à 2,2 %. Pour cela, elle localise ses bénéfices en Irlande, pays dont la fiscalité est très avantageuse, permettant ensuite de faire diminuer le prix de vente de ses produits.
Enfin, la compétitivité prix est être améliorée si les FMN tentent de minimiser les impacts de l’inflation et des variations du taux de change. En effet, l’inflation pénalise les exportations puisque le prix de vente de celles-ci augmente, dégradant par conséquent la compétitivité prix des entreprises. Ainsi, le différentiel d’inflation, écart d’inflation entre deux pays, permet de gagner en compétitivité prix pour les FMN produisant dans un pays dont l’inflation est modérée. Ensuite, le taux de change a un impact sur le prix des exportations entre deux pays. Effectivement, si une monnaie s’apprécie par rapport à une autre, le coût des exportations du pays dont le cours de la monnaie augmente, altérant la compétitivité prix du produit. Par la suite, une FMN tirerait des avantages à s’implanter dans un pays dont la monnaie se déprécie, faisant décroître le prix de vente des exportations. C’est pourquoi une entreprise serait par exemple avantagée de produire dans au Royaume-Uni, dont la livre sterling s’est déprécié depuis l’annonce du Brexit le 23 juin 2016, passant de 1,30 € à 1,17 € soit une baisse de près de 11 % entre juin et août. Le prix de exportations dans cette monnaie diminue alors, permettant d’enrichir la compétitivité prix des entreprises installées sur le sol anglais.
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