Baccalauréat Technologique Session 2012 Francais: Le personnage de roman, du XVIIème siècle à nos jours (Flaubert, Zola, Duras, Perec)
Mémoire : Baccalauréat Technologique Session 2012 Francais: Le personnage de roman, du XVIIème siècle à nos jours (Flaubert, Zola, Duras, Perec). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LucaBrasi • 28 Février 2015 • 1 891 Mots (8 Pages) • 1 973 Vues
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BACCALAURÉAT TECHNOLOGIQUE
SESSION 2012
ÉPREUVE ANTICIPÉE DE FRANÇAIS
TOUTES SÉRIES
Durée de l’épreuve : 4 heures Coefficient : 2
Le candidat lira le corpus, traitera les deux questions,
puis choisira l’un des trois travaux d’écriture.
Toutes les réponses devront être rédigées et organisées.
Dès que le sujet vous est remis, assurez-vous qu’il est complet.
Ce sujet comporte 7 pages, numérotées de 1/7 à 7/7
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Objet d’étude
Le personnage de roman, du XVIIème siècle à nos jours
Le sujet comprend :
Texte A : Gustave FLAUBERT, Madame Bovary, Deuxième partie, chapitre 12, 1857
Texte B : Emile ZOLA, Germinal, Septième partie, chapitre 6, 1885
Texte C : Marguerite DURAS, Un Barrage contre le Pacifique, Première partie, chapitre 2,1950
Texte D : Georges PEREC, Les Choses, Première partie, chapitre 2, 1962
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Texte A : Gustave FLAUBERT, Madame Bovary, Deuxième partie, chapitre 12, 1857
Emma Bovary mène une existence qu’elle juge médiocre au côté de son mari, Charles
Bovary. Elle a un amant, Rodolphe, et rêve de s’enfuir avec lui.
Emma ne dormait pas, elle faisait semblant d’être endormie ; et, tandis qu’il1
s’assoupissait à ses côtés, elle se réveillait en d’autres rêves.
Au galop de quatre chevaux, elle était emportée depuis huit jours vers un pays
nouveau, d’où ils2 ne reviendraient plus. Ils allaient, ils allaient, les bras enlacés,
sans parler. Souvent, du haut d’une montagne, ils apercevaient 5 tout à coup quelque
cité splendide avec des dômes, des ponts, des navires, des forêts de citronniers et
des cathédrales de marbre blanc, dont les clochers aigus portaient des nids de
cigogne. On marchait au pas, à cause des grandes dalles, et il y avait par terre des
bouquets de fleurs que vous offraient des femmes habillées en corset rouge. On
10 entendait sonner des cloches, hennir des mulets, avec le murmure des guitares et le
bruit des fontaines, dont la vapeur s’envolant rafraîchissait des tas de fruits, disposés
en pyramide au pied des statues pâles, qui souriaient sous les jets d’eau. Et puis ils
arrivaient, un soir, dans un village de pêcheurs, où des filets bruns séchaient au vent,
le long de la falaise et des cabanes. C’est là qu’ils s’arrêteraient pour vivre ; ils
15 habiteraient une maison basse, à toit plat, ombragée d’un palmier, au fond d’un
golfe, au bord de la mer. Ils se promèneraient en gondole, ils se balanceraient en
hamac ; et leur existence serait facile et large comme leurs vêtements de soie, toute
chaude et étoilée comme les nuits douces qu’ils contempleraient. Cependant, sur
l’immensité de cet avenir qu’elle se faisait apparaître, rien de particulier ne
20 surgissait ; les jours, tous magnifiques, se ressemblaient comme des flots ; et cela se
balançait à l’horizon, infini, harmonieux, bleuâtre et couvert de soleil. Mais l’enfant3
se mettait à tousser dans son berceau, ou bien Bovary ronflait plus fort, et Emma ne
s’endormait que le matin, quand l’aube blanchissait les carreaux et que déjà le petit
Justin4, sur la place, ouvrait les auvents5 de la pharmacie.
1 « il » : Bovary, le mari d’Emma
2 « ils » : Emma et son amant Rodolphe
3 « l’enfant » : Berthe, sa petite fille
4 « Justin » : un jeune garçon, employé de la pharmacie de Monsieur Homais
5 « auvents » : volets
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Texte B : Emile ZOLA, Germinal, Septième partie, chapitre 6, 1885
Etienne Lantier, embauché dans une mine du Nord, découvre le monde de souffrances des
mineurs de charbon. Il tente d’organiser une grève puissante, qui se termine tragiquement dans la
violence et la mort. A la fin du roman, le jeune homme retourne à Paris pour prendre des
responsabilités syndicales.
Dehors, Etienne suivit un moment la route, absorbé. Toutes sortes d’idées
bourdonnaient en lui. Mais il eut une sensation de plein air, de ciel libre, et il respira
largement. Le soleil paraissait à l’horizon glorieux, c’était un réveil d’allégresse, dans la
campagne entière. Un flot d’or roulait de l’orient à l’occident, sur la plaine immense. Cette
chaleur de vie gagnait, s’étendait, en un frisson de jeunesse, 5 où vibraient les soupirs de la
terre, le chant des oiseaux, tous les murmures des eaux et des bois. Il faisait bon vivre, le
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