Madame Bovary de Flaubert (extrait des noces)
Compte rendu : Madame Bovary de Flaubert (extrait des noces). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fluo01 • 11 Janvier 2020 • Compte rendu • 1 106 Mots (5 Pages) • 1 710 Vues
En 1857, le grand écrivain Réaliste Gustave Flaubert publie l’ouvrage qui fera entrer son nom au Panthéon de la littérature. Il s’agit du roman Madame Bovary, mœurs de provinces. Cette œuvre retrace l’histoire d’Emma Rouault, une jeune femme mariée à un médecin de province, Charles Bovary. Malheureusement, Mme Bovary s’ennuie à la campagne et rêve d’une vie plus mouvementé et plus mondaine.
Cet extrait se situe dans la première partie du chapitre 4 du roman. Le narrateur omniscient nous livre une longue description des noces des deux époux ainsi que le déroulement de la fête.
En quoi ce passage dresse-t-il un portrait critique de la province ? Nous observerons dans un premier temps ces noces qui semblent heureuses, et enfin nous démontrerons par quels procédés ce texte se révèle une satire de la campagne.
I Une noce qui semble heureuse
1 Les coulisses d’une noce somptueuse
Flaubert décrit les noces comme parfaites. Les mets sont abondants : le lecteur se retrouve émerveillé par tant de nourriture aux lignes 20-25, « quatre aloyaux », « six fricassées de poulet », « du veau à la casserole », « trois gigots », « un joli cochon de lait rôti, flanqué de quatre andouilles à l’oseille ».De plus, l’auteur a choisi d’amplifier cette idée de quantité en listant les mets composant le menu sous la forme d’une seule grande phrase. L’énumération est accentuée par l’emploi des cardinaux. Nous pouvons noter que Flaubert souligne la notion d’abondance grâce à des adjectifs et des verbes précis : les lignes 24-27 offrent certaines tournures comme « Le cidre doux en bouteille poussait sa mousse épaisse alentour des bouchons », « et tous les verres , d’avance, avaient étaient remplis de vin jusqu’au bord. », « De grands plats de crème jaune, qui flottaient d’eux-même au moindre choc de la table ». Cette surabondance de nourriture montre clairement le désir de paraître de M Bovary. A l’époque, le but des bourgeois et des notables était de se montrer au yeux de la société. M Bovary, notable de province, saisit sa chance de montrer sa réussite
2 Un gâteau peu harmonieux
Malgré des noces aux apparences parfaites, la suite de l’extrait n’est pas en accord avec cette vision. En effet, cette atmosphère si harmonieuse dérape à l’arrivée de la pièce montée. Celle-ci, sous des dehors majestueux, révèle des goûts grossiers : les lignes 33-45 décrivent le gâteau comme dys-harmonieux et imparfait. La pièce montée est constituée de trois étages qui ne vont pas ensemble, la base du gâteau représente « un carré de carton bleu figurant un temple , avec « temple », « colonnade », « portique » et « statuettes de stuc » tout autour, dans des niches constellées d’étoiles en papier doré ». Ensuite le décor glisse vers le Moyen-Age : « Puis se tenait au second étage un donjon en gâteau de Savoie, entouré de menues fortification en angéliques, amandes, raisins sec, quartiers d’orange, ». Puis le décor se fait bucolique « et enfin, sur la plateforme supérieur, qui était une prairie verte où il y avait des rochers avec des lacs de confiture et des bateaux en écales de noisette, on voyait un petit Amour, se balançant à une escarpolette de chocolat, dont les deux poteaux étaient terminés par boutons de rose naturelle en guise de boules, au sommet ». La majuscule au mot « Amour » indique une référence antique au dieu Eros ou Cupidon. Les trois étages du gâteau représentent des périodes totalement différentes de l’Histoire, ce qui conduit à une impression de grossièreté. A la ligne 30, Flaubert mentionne que le pâtissier qui a confectionné le gâteau débutait, ce qui signifie donc que malgré le fait que M Bovary soit médecin, il reste un provincial qui n’a pas les moyens de se payer les services d’un pâtissier aguerri. La réussite de M Bovary connaît des limites.
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