Y-a-t'il une vérité des apparences ?

N'affirme-t-on pas communément le caractère trompeur des apparences ? Des formules telles que « les apparences sont trompeuses»; « il faut se méfier des apparences », sont monnaies courantes. Le sens commun semble d'ailleurs-chose rare-confirmé par la philosophie. Pour ne prendre qu'un exemple, Kant parle d'apparence transcendantale pour désigner l'illusion que produit la raison spéculative quand elle s'aventure au-delà des limites de l'expérience possible contraire à l'opinion public L'intitulé de notre sujet est donc paradoxal, puisqu'aussi bien communément. Philosophiquement la vérité et les apparences paraissent deux termes absolument philosophe

antithétiques. Cependant, le travail philosophique consistant, nous semble-t-il, dans le dépassement de ce qui justement nous apparaît évident (en l'occurrence l'opposition vérité et apparences), ne doit-on pas alors tenter de fonder une unité des apparences et de la vérité, autrement dit, penser effectivement la possibilité d'”une des vérités des apparences”

Il ne s'agit pas ici, de penser la vérité, mais une vérité particulière, effectivement, l'article indéfini « une >> implique la multiplicité, c'est-à-dire que lorsqu'on l'utilise, on pre-suppose que le nom auquel il se rapporte est une unité parmi d'autres, ainsi parler d'une voiture implique qu'il en existe une multiplicité indéfinie. En revanche, l'article défini « le », qui n'est pas utilisé ici comme détermination de la vérité, exprime le plus souvent l'universalité, pour reprendre notre exemple trivial, la voiture en général, le concept de voiture.

Tout cela implique, qu'envisager la possibilité d'une vérité des apparences, c'est supposer le caractère partiel, multiple, pluriel de la vérité. Il n'y aurait pas la vérité, mais des vérités plurielles, multiples et différentes. Mais déterminer ainsi la vérité, n'est-ce pas en définitive la nier en tant que telle ?

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