Sur quoi est basée notre réalité si ce n'est sur une vérité tout à fait subjective, propre aux humains ?

Résumé :

Lettre d'un fou est une nouvelle fantastique de Maupassant, qui raconte les doutes d'un homme sur son état mental et sa raison. Dans le texte, le protagoniste qui raconte ce qui lui arrive à son docteur pour qu'il puisse formuler un diagnostique, n'a pas de nom : il restera donc pour nous : "un fou" sans autre identité. Il expose donc ses questionnements sur la réalité, et son effroi grandissant face à la certitude de son incertitude. Ainsi, ce personnage mène une réflexion sur ses sens dont il tire des constats affolants, notamment que le monde est peuplé d'êtres invisibles qu'il ne peut pas percevoir faute de n'avoir pas les organes nécessaires pour les appréhender.

On peut enfin terminer par affirmer que ce monsieur frise la paranoïa, mais cet homme ne peut pas pour autant être totalement fou non plus, car en effet son raisonnement est bien construit et prend racine dans une préoccupation bien fondée : connaissons nous vraiment le monde qui nous entoure ? Sur quoi est basée notre réalité si ce n'est sur une vérité tout à fait subjective, propre aux humains ?

Cette lettre fictive s'appuie sur l'argument philosophique suivant :

Tout notre savoir repose sur des vérités relatives à notre condition humaine, à savoir nos cinq sens, notre taille, notre poids... autant de paramètres qui nous limitent dans la compréhension du monde, et qui de fait biaisent notre jugement.

Paragraphe argumentatif :

Nos sens sont des outils pour la connaissance, à première vue. Ils nous guident et nous font percevoir une réalité extrêmement complexe. Cependant cette réalité telle que nous la voyons est subjective.

Nous envisagerons donc l'hypothèse selon laquelle nos sens nous offrent des possibilités limitées et réduites, qui entravent à notre compréhension du monde objectif. C'est la thèse défendue dans "Lettre d'un fou" de Maupassant. L'hallucination du protagoniste repose sur la "vérité universelle" que ses sens le mènent en déroute. Il affirma ainsi que la seule chose reliant "l'être intérieur" (le moi) à "l'être extérieur" (le monde), ce sont des "filets nerveux", à savoir les sens. Or, s'appuyant sur la phrase de Montesquieu "Un organe de plus ou de moins nous aurait fait une autre intelligence [...] et toutes les lois établies sur ce que notre machine est d'une certaine façon seraient différentes si notre machine n'était pas faite de cette façon", il constate que notre base de référence pour connaître le monde est "incertaine" et les "renseignements que nous percevons sont "peu nombreux" par rapport à l'immensité objective et globale de la réalité en soi. Notre champ de pensée est donc restreint par nos propriétés physiques (un aveugle est par exemple coupé de tout un tas de vérités esthétiques, mais nous savons ce que c'est que de voir).

Ainsi, "nous nous trompons en jugeant le Connu, et nous sommes entourés d'Inconnu", notre compréhension su réel étant selon Maupassant, erronée et biaisée dans

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