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Suis_je_ce_que_j_ai_conscience_d_etre ?

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Par   •  20 Septembre 2015  •  Dissertation  •  2 049 Mots (9 Pages)  •  948 Vues

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Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?

(rédigée par un élève de TS2 en janvier 2013)

Contrairement au reste du monde vivant, l’homme possède la capacité de dévoiler la

vérité sur le monde qui l’entoure. On peut donc penser que, de la même manière, l’Homme

peut connaître la vérité sur lui-même. En effet, étant donné que nous faisons l’expérience

intime de nous-même, il semble naturel d’affirmer que nous nous connaissons, que nous

savons la vérité à notre sujet. Or, la vision que nous avons de nous-mêmes, ce que nous avons

conscience d’être est-il absolument certain ? Ne nous sommes nous jamais sur- ou sous-

estimés ? Ce que nous croyions savoir sur nous n’a-t-il jamais été contredit ? Ainsi, ne peut-

on pas penser que ce que nous croyons être la vérité nous concernant est en fait une vision

purement subjective ? Pouvons-nous vraiment être objectifs sur nous-mêmes ? Pour ces

raisons, n’est-il pas intéressant de se demander : « suis-je ce que j’ai conscience d’être ? ».

A cette question, « suis-je ce que j’ai conscience d’être », beaucoup de personnes

répondraient par l’affirmative. En effet, au vu des progrès de l’Homme en ce qui concerne la

connaissance du monde, comment penser que celui-ci ne se connaît pas lui-même ? Pourrait-

on savoir comment était l’univers à ses débuts, connaître des lois régissant des phénomènes

ayant lieu à des années-lumière de la Terre, sans se connaître ? On sait également que la

médecine et la biologie actuelles poussent la connaissance de l’homme, d’un point de vue

physique, très loin. Mais le « moi » se limite-t-il au domaine physique ou au contraire s’étend-

il au-delà ? Si nous comparons l’Homme avec les autres animaux, il semble bien évident que

l’Homme est différent. En effet celui-ci est doté d’une raison supérieure, et de conscience,

c’est-à-dire d’une certaine connaissance de soi-même. Si on demande à un singe ce qu’il est,

on sait très bien ce qu’il devrait répondre : « un singe ». De même l’homme sait qu’il est

Homme. Or, les autres animaux (et végétaux) ne semblent aucunement avoir conscience de ce

qu’ils sont. Mais qu’est donc l’Homme, pour ressentir le « moi » ? « une substance dont toute

l’essence […] n’est que de penser » pourrait-on répondre, en respectant les termes de

Descartes. En effet, nous avons l’impression d’être «au fond toujours le même » en dépit des

changements qui peuvent nous advenir, physiques par exemple. De plus, le « moi » serait

dissocié et totalement indépendant du corps. Cette vision du « moi » était très répandue, et

l’est toujours aujourd’hui, dans une moindre mesure. On peut penser que la religion a

profondément influencé cet avis : comment pourrait-on ressusciter ou se réincarner si nous

n’étions qu’un corps, ou même si seulement nous en dépendions ? Au moyen-âge notamment,

la question du « salut de l’âme » était constamment posée. Or, n’a-t-on pas conscience d’être

une âme ? Descartes, lorsqu’il affirme être une « substance », le fait-il sans raison ? Aussi,

n’a-t-on jamais eu l’impression d’être « au-dessus » de notre corps ? Il est bien évident que

l’Homme pense. Ainsi, alors que nous pouvons feindre d’avoir un corps, peut-on feindre de

penser ? Il semblerait que non. Par exemple, il nous est très difficile voire impossible de nous

imaginer mort : nous ne pouvons pas « ne rien penser » ; même lorsque l’on pense ne rien

penser, on pense que l’on ne pense pas ! Nous ne pouvons donc que comprendre Descartes

lorsqu’il affirme que nous sommes une « âme » qui ne fait que penser. Nous ferions

l’expérience du moi substantiel, et donc dans ce cas nous serions ce que nous avions

conscience d’être : une substance dont la nature n’est que de penser. Cependant, quand bien

même cela nous paraît possible, en faisons-nous vraiment l’expérience ? En sommes-nous

réellement conscients ? Malgré la certitude de Descartes sur ce sujet, nous ne pouvons que

rester dubitatifs : bien que l’on ne puisse se représenter sans penser, fait-on l’expérience de

cette « substance pensante » ?

La plupart des Hommes, à l’âge adulte, savent qui ils sont, c’est-à-dire connaissent

leur identité. Chacun connaît son nom, son âge, ses parents, etc. Mais sont-ils conscients de ce

qu’ils sont, savent-ils quoi que ce soit concernant leur essence ? A cette question on peut

penser que beaucoup répondront oui. Or, les réponses

...

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