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Suffit-il d'avoir le choix pour être libre ?

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Par   •  17 Mars 2021  •  Dissertation  •  1 316 Mots (6 Pages)  •  1 678 Vues

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Johanna CHAVEROT

27/01/2021

Suffit-il d’avoir le choix pour être libre?

La liberté est un fait, une donnée de la condition humaine. L’adage selon lequel la liberté d’un individu finit là où celle d’autrui commence indique que chacun possède le même droit à la liberté. L’homme possède donc la liberté de choisir, d’interposer son désir, sa réflexion par opposition à l’animal qui lui, en est incapable.

Mais suffit-il vraiment d’avoir le choix pour être libre ?

Le choix et la liberté apparaissent comme étant deux notions interdépendantes. La preuve étant, l’une ne va pas sans l’autre. Il nous est impossible de ressentir le frisson que nous offre le sentiment de liberté lorsque nous sommes privés de choix. A l’inverse, nous offrir une multitude de choix est le paroxysme de cette liberté. Avoir le choix implique que nous possédons la capacité d’arbitrer entre plusieurs possibilités qui nous sont offertes. Être privé d’un choix semblant primordial, donne alors la sensation de s’emprisonner dans une existence non choisi, bien que certains choix dont nous ne jouissons pas, ne nous font pas pour autant ressentir une certaine privation de liberté. Une liberté sans possibilité de choix paraît alors dénué de sens, néanmoins, réduire la liberté à l’existence de choix serait en donné une définition restrictive.

Le choix serait-il le fondement de la liberté ? Avoir le choix ne serait pas parfois une illusion de la liberté ? Est-ce donc uniquement un acte fondateur de celle-ci ?

La liberté est l’état d’un être qui n’obéit qu’à sa seule volonté, indépendamment de toute contrainte extérieur, il effectue donc ses choix en toute indépendance. Le fait de pouvoir choisir constitue alors l’expression même de la liberté . Le choix est la capacité d’échapper au poids des déterminismes et des lois de causalité. Comme disait Descartes, c’est la liberté d’indifférence et le fondement même de la liberté.

 Un homme ne possédant pas la possibilité de choisir, ne peut faire ce qu’il veut, il est contrait et par conséquent, il n’est pas libre. La liberté est donc un pouvoir d’agir puisqu’on ne peut tenir quelqu’un responsable d’un acte qu’il n’a pas choisi d’effectuer. Selon Descartes encore une fois, il ne peut y avoir de liberté sans libre-arbitre réel, ce qui repose précisément dans la possibilité de choisir. Le libre arbitre est l’hypothèse selon laquelle nous sommes réellement à l’origine de nos pensées et de nos actes, indépendamment de toutes les forces naturelles et sociales qui s’exercent sur nous. De plus, pour lui, l’affirmation biblique selon laquelle Dieu a créé l’Homme à son image, signifie qu’il lui a donné une liberté à l’image de la sienne : une liberté infinie. Ainsi, le libre arbitre ne connaît pas de degrés puisque la multitude de choix offerts ne cesse de croître.  Le  premier  degré  de  la liberté selon ce philosophe est donc cette capacité, dont les animaux sont dépourvus, et qui nous permet de choisir, même arbitrairement. Pour que le libre-arbitre s’exerce, il faut avoir un choix à faire. Inversement, le simple fait de posséder ce choix nous permet d’exercer notre libre arbitre et de sentir ainsi notre liberté.

Mais choisir signifie également prendre position vis à vis du bien et du mal, et donc être tenu responsable des conséquences de ses actes lorsque nous penchons vers la seconde option. C’est en choisissant entre le mal et le bien que l’Homme, qui est le seul être au monde à posséder la liberté, réalise sa vocation d’être à sa propre image.  Chaque action, chaque choix, chaque lever de bras, relève, ou relèvera un jour d’une importance dans son existence. Aujourd’hui, la société de consommation offre toujours le choix, et souvent même avant que le sujet ne le demande. Il y a alors une inversion : je désire ce qu’on me propose, et non l’inverse. Le choix est alors faussé, puisque cette infinité de choix qui nous est alors proposé s’oppose à la définition même de ce qu’est la liberté. Avoir trop de choix devient paralysant et non libérant. Le choix devient alors contrainte et n’est donc plus synonyme de liberté.

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