Si tous les hommes savaient ce qu’ils disent les uns sur des autres, il n’y aurait pas quatre amis dans le monde ?
Dissertation : Si tous les hommes savaient ce qu’ils disent les uns sur des autres, il n’y aurait pas quatre amis dans le monde ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Quentinooh • 3 Janvier 2019 • Dissertation • 2 368 Mots (10 Pages) • 2 539 Vues
Dissertation n°1 :
Pensez-vous avec Pascal que « si tous les hommes savaient ce qu’ils disent les uns sur des autres, il n’y aurait pas quatre amis dans le monde ? »
Intro :
La phrase de Pascal est toute claire, une amitié sans médisance, sans mensonges n’existe pas et si nous voulons garder nos amis nous sommes obligés de leur mentir. Une amitié ne peut donc survivre sans occultation et sans affabulation, sans tromperie. Mais une des qualités que l’amitié doit comporter est l’honnêteté. C’est un paradoxe. Dans l’amitié, il y a question de morale, de vertu. En effet, moralement, on doit être honnête avec nos amis, c’est même un impératif. C’est grâce à ce principe d’honnêteté que peut s’installer ce que l’on appelle la confiance qui une notion très importante, voir essentielle dans une amitié. En disant la vérité nous voulons Le Bien pour un ami. Mais en mentant, même si cela a pour premier aspect quelque chose de mauvais, c’est aussi vouloir Du Bien à son ami. En effet, nous mentons parfois pour préserver l’autre. C’est ce que l’on appelle le concept de Bienveillance. On veut éviter à l’autre de souffrir. L’amitié est donc un paradoxe entre le principe d’honnêteté et de bienveillance. Nous pouvons alors nous demander si l’amitié ne peut vivre qu’à travers le principe de bienveillance, c’est-à-dire le mensonge dans le but de préserver l’autre ou bien si une amitié ne doit reposer que sur le principe d’honnêteté, c’est-à-dire la vérité pour le bien de l’autre malgré que cela puisse le blesser.
I- A- Une amitié comprend au minimum deux êtres. Deux êtres qui partagent des intérêts commun ou non (il faut de tous dans une amitié même si le fait que les personnes aient un ou plusieurs centres d’intérêts en commun les rapproches forcément). Il est important également de différencier l’ami du copain (co-pain → partage du pain, le bon moment). Un copain nous est agréable, on n’attend pas vraiment grand-chose de sa part alors qu’un ami est quelqu’un envers qui on a une attente morale, il faut que ce soit quelqu’un de bien ! Dans une amitié, les deux individus doivent se faire confiance. L’un doit respecter l’autre et inversement bien entendu. Cette confiance repose sur le principe d’honnêteté. Un ami ne doit, en aucun cas, mentir à son ami sous peine de perdre sa confiance. Quelle chose est plus terrible que la perte de confiance de la part d’un proche, qui plus est d’un ami, c’est-à-dire quelqu’un de bien avec qui nous partageons notre temps, nos aventures et bien d’autres choses que nous ne pourrions pas partager avec des membres de notre famille par exemple. Il y a donc une volonté, dû à une affaire morale, voir à un impératif, de ne pas mentir pour maintenir ce concept de confiance. Si nous respectons cette honnêteté, il est évident que la personne verra l’autre personne comme une personne digne de confiance et ne sera pas méfiante au moindre propos de celle-ci.
B- L’honnêteté peut donner vie à une amitié vertueuse, c’est-à-dire une amitié dans laquelle on veut le bien de l’ami et que l’ami nous veuille du bien. En effet, comment pourrions-nous appeler une personne qui nous pousserait dans des pensées négatives un « ami » ? Dans cette amitié, l’ami veut notre bien. Aristote nous le démontre bien dans Ethique à Nicomaque. Quand on insiste à faire le bien, on accepte sa vraie nature et on l’exécute. La vertu est une valeur essentielle dans une amitié comprenant uniquement le principe d’honnêteté. Dans cette amitié, ce qui est recherché ce n’est ni un bien ou autre que peut nous procurer l’autre, mais c’est plutôt le bien de l’autre. Dans ce cas d’amitié, la question de la durée ne se pose plus. Elle est faite pour être durable car elle comprend toutes les qualités de l’amitié dans le bon sens du terme.
C- Pour Montaigne, l’amitié parfaite est sacrée et ne peut qu’exister qu’entre gens de biens. Cette amitié est née d’une mutuelle estime qui doit être entretenue par les personnes concernées. Cela permet de voir si la personne est véritablement un « ami ». En effet, un individu qui ne fait rien pour maintenir une amitié honnête, une amitié vertueuse et qui, au contraire, essaie de plonger cette amitié dans un principe de bienveillance, c’est-à-dire une amitié emplie de mensonges n’est clairement pas un ami. L’on doit s’assurer de nos amis. On doit s’assurer que sa « fidélité », de sa morale. On doit savoir s’il n’a pas de mauvaises pensées qui pourraient nous blesser (s’il a de la cruauté en lui…). On doit tout connaître sur nos amis pour pouvoir mener une amitié dans les meilleurs termes, les meilleures ententes possibles. Pour Montaigne, la véritable amitié s’effectue lorsque les individus ne font plus qu’un ensemble. Pour lui, l’amitié est un hasard décidé par le destin, qui mêle deux êtres ayant les mêmes centres d’intérêts et les mêmes valeurs pour qu’ils puissent vivre dans une béatitude totale menée par le principe d’honnêteté.
L’amitié repose donc sur un principe d’honnêteté que beaucoup considèrent comme la « véritable amitié » mais est-ce le cas pour tout le monde ? D’autres personnes s’appuient sur ce qu’il appelle la « vérité » et l’interprète selon un autre principe.
II- A- Aristote nous dit qu’il y a trois amitiés. L’amitié vertueuse, l’amitié plaisante et l’amitié utile. Le mensonge, comme vu précédemment n’a pas sa place dans une amitié vertueuse. Cela implique qu’il est présent chez les deux autres amitiés citées par Aristote dans Ethiques à Nicomaque. Le mensonge peut mener à une amitié plaisante. Qu’est-ce qu’une amitié plaisante ? C’est une amitié dans laquelle l’ « ami » nous est agréable. C’est amitié née lorsque deux individus recherchent le plaisir chez d’autres personnes. Ici, on peut dire que l’ami a les mêmes divertissements que l’autre mais il n’est qu’agréable. Il n’est pas un véritable ami. Pourquoi ? L’ami mentira forcément à l’autre à propos de leur amitié. En aucun cas, l’un dira à l’autre qu’ils ne sont « amis » que parce qu’ils ont envie de se détendre et de passer un bon moment ensemble sans forcément vouloir partager leur vie privée comme le ferait des amis dans une véritable amitié (ici, le principe de bienveillance fait la loi). La seule chose qui fait que les deux êtres se considèrent comme des amis est la similitude de leurs divertissements et leurs plaisirs. Cette amitié n’est pas durable. En effet, les hommes changent avec le temps et leurs goûts changent avec eux. Il est donc normal de ne plus être attiré par quelque chose au bout d’un certain temps. Cette amitié, dans laquelle le principe de bienveillance fait roi, est délimité par un facteur temps qui varie d’une personne à une autre. Dans le cas où l’amitié prendrait fin, l’homme mentira sur la raison pour laquelle il fera le choix d’y mettre un terme. Dans ce cas, la notion d’ « ami » n’est pas respectée dans cette amitié.
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