Qu’est-ce qui fait la spécificité de l’être humain pour Hegel ?
Fiche de lecture : Qu’est-ce qui fait la spécificité de l’être humain pour Hegel ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Isabelle Degaugue • 7 Décembre 2021 • Fiche de lecture • 1 276 Mots (6 Pages) • 572 Vues
1) Qu’est-ce qui fait la spécificité de l’être humain pour Hegel ?
Pour Hegel, la spécificité de l’être humain se définit par la conscience de soi. La conscience de soi est fondamentalement réflexive (“pour soi”), elle est ce qui constitue à proprement parler la pensée. L’être pour soi désigne l’être doté d’une conscience de soi par opposition à l’être en soi, qui désigne les choses de la nature.
Pour Hegel, il existe deux façons d’être, celle des choses de la nature et celle de l’homme. Les êtres vivants sont conscients de leur milieu, ils interagissent avec leur environnement. Ces relations sont immédiates. L’animal est donc en continuité avec le milieu naturel.
Par opposition, Hegel nous dit que l’homme est aussi un être vivant naturel, qu’il est donc également dans une relation immédiate à la nature. Mais il est aussi capable du prendre du recul vis-à-vis de cette nature, de sortir de l’immédiateté de cette relation, pour se considérer en particulier, pour s’observer dans sa relation à la nature. Cette mise à distance et de retour sur soi-même définit la conscience de soi ou plus généralement l’activité de la pensée qui caractérise l’homme.
2) Quelle est selon l’auteur, la première façon de prendre conscience de ce que nous sommes ? Comment peut-on la nommer ?
Selon Hegel, la première façon de prendre conscience de ce que nous sommes se constitue de façon théorique par la connaissance spéculative (théorie) qui amène un sujet à se connaître, à se prendre comme objet de ses propres pensées.
Cette première étape est une formation progressive de l’esprit que l’homme va acquérir. Pour ce faire, l’homme va devoir se pencher sur lui-même, faire son introspection de la conscience en son intériorité , mais aussi faire une rétrospection de la conscience qui reprend son passé.
On pourrait nommer ce processus , la formation théorique de la conscience.
3) Comment la transformation du monde peut-elle contribuer à la connaissance de soi ?
La transformation du monde contribue à la connaissance de soi. Il s’agit là de la deuxième étape qu’Hegel décrit, c’est la formation pratique de la conscience de soi.
Pour se reconnaître dans le monde extérieur, l’homme a besoin de transformer son environnement par le travail et la technique afin de le conformer à sa personne. L’homme se retrouve et s’accomplit à travers ses réalisations, il doit s’extérioriser.
4) Les « deux manières » que distingue Hegel pour l’acquisition de la connaissance de soi vous semblent-elles de même valeur ? Pourquoi ?
Les deux modes que distingue Hegel pour l’acquisition de la connaissance de soi, la théorie et la pratique, sont intimement liées.
La dimension pratique (le travail, la transformation de la nature, le jeu, l’art …) découle de la dimension théorique (la pensée, la réflexion, le langage). Donc sans formation théorique de la conscience de soi, peu de chance qu’il y ait une formation pratique qui en découle . L’homme pense puis agit.
Nous pouvons donc dire qu’il y a complémentarité entre la capacité qu’à l’homme d’agir concrètement sur lui-même et sur son environnement matériel, et son aptitude à mobiliser sa pensée, source de la connaissance du réel.
La théorie tire en effet de l’analyse de la réalité des règles d’action et des principes généraux. La pratique se nourrit de son dialogue avec la théorie pour mieux satisfaire les besoins de l’homme.
La théorie a donc plus de valeur car sans ce processus il n’y aurait pas ou peu de formation pratique.
5) Dans quelle mesure, une œuvre d’art serait-elle une « sorte de reproduction de soi-même » ?
Hegel définit une œuvre d’art comme une forme de reproduction de soi-même. L’art, par définition fait appel à la création, à l’imagination, c’est une fiction. L’œuvre d’art nous permet de nous reconnaître dans la mesure où elle instaure une distance entre soi et la représentation qui permet d’être conscient de soi. De même que chacun se reconnaît dans l’enfant qui jette des pierres dans l’eau sans se confondre avec le cas de Hegel, dans la représentation artistique, parcequ’elle est une fiction, c’est-à-dire une œuvre d’imagination qui se donne pour telle, le sujet peut reconnaître ce qui est vrai pour tout homme.
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