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Philosopher, est-ce douter?

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Par   •  17 Décembre 2022  •  Dissertation  •  1 792 Mots (8 Pages)  •  1 409 Vues

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                           Dissertation de Philosophie : Philosopher, est-ce douter?

                         

                        La philosophie peut se présenter comme un savoir totalisant, c'est-à-dire un type de réflexion visant une interprétation globale du monde et de l'existence humaine. Mais quand nous parlons de philosophie, nous désignons également une activité de recherche, d'investigation, une manière de poser des problèmes à propos de sujets extrêmement variés, tels que la vérité, le bien ou la morale. Car contrairement aux autres disciplines, la philosophie n'a pas d'étude privilégiée : elle porte sa recherche de la vérité sur de multiples domaines de l'existence humaine.

Le doute consiste à s'interroger sur quelque chose, avec le pressentiment ou l'impression d'une réalité différente possible. Le doute s'oppose à la certitude, qui est a l'inverse la notion de ce qui est sûr et indiscutable. Douter de quelque chose revient donc à soupçonner qu'elle est fausse ou différente de ce que nous pensions d'elle au premier abord.

En nous demandant si pour philosopher il faut douter , nous posons une question a laquelle il semble "facile" de répondre. En effet, on ne peut douter pour philosopher car l'objet même de la philosophie est de parvenir a une certitude, a quelque chose dont on est sûr. Or, si philosopher incite à douter, cela revient à empêcher la philosophie de parvenir à une quelconque certitude.

Cependant, ne prenons nous pas des risques en tenant pour vrai des idées que nous n'avons peut être pas suffisamment examinées avant de les accepter ? Si pour philosopher il ne faut sans doute pas douter, sans doute faut-il douter dans un premier temps afin de fonder notre réflexion sur des bases assurées.

La question au centre de notre réflexion sera donc de déterminer si le doute est nécessaire pour l'activité philosophique.

                  À première vue, il semble que nous ne pouvons affirmer qu' il faut douter pour philosopher. En effet, examinons un peu ce que "douter" signifie : si nous doutons, nous mettons en cause la véracité ou la fiabilité des faits que nous utilisons pour notre réflexion. Nous doutons non seulement des vérités acquises, mais aussi des impressions qui nous viennent de nos sens. Or, nous ne saurions dire qu'une telle démarche est nécessaire pour la philosophie. En effet, elle risque d'engager cette dernière dans une démarche qui est paradoxale, associée à une difficulté logique. On entend par difficulté logique le résultat d'une démarché sceptique conduisant à une incertitude généralisée. Le scepticisme est en effet cette idéologie philosophique qui nous pousse a généraliser le doute au point de ne pas accepter notre propre  l'existence ou des objets qui nous entourent. Nous dirons donc qu' une telle démarche est absolument anti philosophique, car si la philosophie consiste a produire un discours prétendante au caractere de vérité, alors que le doute nous interdit au contraire de rien tenir pour vrai, alors il ne faut pas douter de tout pour philosopher.

Nous dirons donc que s'il n'est pas nécessaire de douter pour philosopher, il en résulte que la philosophie doit se tenir sur des bases solides, éprouvée, incontestables. En effet, si on dit "Tous les hommes sont mortels, or Freud est un homme, donc Freud est mortel" on affirme quelque chose sur un fondement certain. On sait par notre propre expérience, aussi bien que par celle des autres hommes avant nous, que tous les hommes sont effectivement mortels, que nul n'échappe a la mort : on peut donc fonder notre raisonnement sur cette base assurée. La remettre en doute, douter de la fiabilité de l'expérience, revient a engager la philosophie dans une démarché qui mène à un paradoxe, à l'absence de certitude. Nous dirons donc que pour philosopher, il ne faut pas douter, notamment des fondements du raisonnement que nous menons.

                       Cependant, la thèse que nous soutenons se heurte à de vives critiques que Descartes a été le premier a formuler. En effet, il semble qu'un doute systématique est nécessaire en philosophie. Descartes montre bien dans les Méditations Métaphysiques que la difficulté contre lequel s'est heurtée la philosophie avant lui est la difficulté qui consiste a tenir pour absolument certain ce qui ne l'est sans doute pas autant que nous pourrions le penser. En effet, Descartes nous dit au commencement des Méditations Métaphysiques qu'il a décidé de commencer par douter de tout, prétendant ainsi rejeter tout ce qu'il tenait pour vrai en dehors de la sphère de la philosophie avant un examen préalable. Il écrit : « Comme nous avons été enfants avant que d'être hommes et que nous avons jugé tantôt bien et tantôt mal des choses qui se sont présentées à nos sens lorsque nous n'avions pas encore l'usage entier de notre raison, plusieurs jugements ainsi précipités nous empêchent de parvenir à la connaissance de la vérité, et nous préviennent de telle sorte qu'il n'y a point d'apparence que nous puissions nous en délivrer, si nous n'entreprenons de douter une fois en notre vie de toutes les choses où nous trouverons le moindre soupçon d'incertitude. ».

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