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Peut-on quitter la société ?

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Par   •  2 Mai 2019  •  Dissertation  •  3 277 Mots (14 Pages)  •  671 Vues

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Sujet: Peut-on sortir de la société?

On pourrait penser que la société nous est non seulement bénéfique mais aussi indispensable pour l'épanouissement de chaque individu. Celle-ci serait présente dans la vie de l'Homme en tant que bienfaitrice: les personnes, aussi differentes soient elles, pourraient s'apporter mutuellement des services et de l'aide ce qui pousserait l'être humain à maximiser sa satisfaction et son bénéfice. L'Homme pourrait alors se voir être épanouie qu'auprès de ses semblables pouvant apporter des réponses et des services qu'il n'aurait pu trouver et faire seul.

Cependant, et d'un point de vue plus réfléchi, est ce que la société nous pousse t-elle toujours en avant? Vivre sans cesse en elle ne pourrait-il pas nous freiner par moments? Mais plus encore, ne prive t-elle pas certaines personnes de la rejoindre? N'étant pas toujours légitime, il y aurait parfois plus de résultats à savoir ce qui est bon ou pas de faire en comptant sur son sens du dicernement et de la justice.

Ce faisant et en prenant en considération ce problème, on peut se demander si l'Homme est réellement fait pour vivre en société?

Pour répondre à cette difficulté, nous verrons que l'Homme peut sortir de la société que ce soit avec son consentement ou non, puis, que vivre seul à l'écart de société humaine n'est pas forcément la solution désirée et enfin, que l'insociable sociabilité de l'Homme est le moteur de son progrès.

"Combien je préfère l'aspect de la nature au commerce de la société ! La société me montre toute la petitesse de l'homme, la nature me révèle la grandeur de Dieu." Ecrira Alfred Auguste Pilavoine dans Les pensées, mélanges et poésies en 1845. En effet, on constate que l'Homme peut avec une certaine aisance, se défaire de la société, mais peut il réellement la quitter? Dans un premier temps, nous pouvons dire que les cyniques sont les premiers à émettre un jugement et à évoquer l'imperfection de la société. Venant du mot grec,"skylos" signifiant "chien", les cyniques se faisaient traiter et se vantaient de vivre comme des chiens. Dans l'Antiquité, les cyniques se trouvaient de l'autre côté de la hiéarchie sociale: des hommes libres, vivants parfois à la manière des SDF d'aujourd'hui, comme Diogène, adressaient aux riches et aux puissants de leur époque un regard et des paroles sans concession. Proches des sophistes en ce sens, les cyniques dénonçaient le caractère conventionnel des lois et des coutumes auxquelles les homme obéissent, et donc par la même occasion, le mensonge de leur prétendu caractère "naturel". Les cyniques se disaient "citoyens du monde": on attribue ainsi à Diogène l'invention du terme "cosmopolite"

De plus, ce n'est qu'en utilisant avec ruse et habilité les passions violentes et asociales des hommes qu'on peut les gouverner et atteindre des fins politiques. La fin justifie les moyens pour Machiavel, et la politique n'est qu'une technique, une pratique qui doit viser une efficacité, et cela ne peut se faire qu'à l'insu d'Hommes qui naturellement s'entre-tuent, complotent et se déchirent sans fin. Seule l'habileté du Prince peut transformer des natures égoïstes et des circonstances hasardeuses en projet pour une communauté.

Selon Nietzsche, l'individu véritable ne peut pas être confondu avec la foule et l'Homme s'affaiblierai s'il échangeait avec des individus dont l'esprit est froid, ainsi, la grande création ne pourrait apparaître au milieu des masses humaines. De plus, pour lui, la démocratie est un gouvernement de faible qui par la masse écrase les forts. De même, Arthur Schopenhauer déclare dans son chef d'oeuvre Le monde comme volonté de représentation de 1918, qu'il préfère la compagnie des animaux à celle des Hommes. Schopenhauer établie ainsi la critique transparente du gregorisme en affirmant sa mysantropie et son dégout des foules.

La nature elle, serait un parfait équilibre, les prèsocratiques comme Anaximandre parlent du concept de Phusis infinie (apeiron). Contrairement à la société qui est normée et qui suit donc le nomos, la nature est omniglobante et propose une liberté infinie à n'importe quel individu. La société laisse de moins en moins d'importance à la liberté individuelle et s'interesse aux résultats plus qu'aux sentiments et aux capacités de ses membres au contraire de la nature qui est omnicréatrice et qui teste toutes les differences. On peut s'en rendre compte dans le système scolaire par exemple, où l'homogénité est très importante. Au Japon, mourir du travail par épuisement et pour sa patrie possède même un nom: le karoshi. Ce n'est pas un hasard si les pays avec le plus gros taux de suicide sont les pays asiatiques, en effet, la pression du travail et le fait de se tuer à la tâche pour l'interêt commun est poussé à l'extreme, autant chez les adultes que chez les enfants. Il n'est pas rare que les étudiants coréens ou japonais se suicident, ne pouvant supporter le poid de la société et la privation de leurs libertés individuelles ( une pause de 5minutes pour manger dans une journée de 14 heures d'études). Selon David Hume dans le Traité de la nature humaine de 1995, la société peut avoir tendance à homonégiser les differences, causant la perte d'hétérogénité. On ne peut pas penser l'Homme dans une condition d'immobilité docile ou comme étant simplement dévoué au fonctionement de la société. Essayer d'envisager l'Homme comme étant dans le flux du devenir ferait gagner à l'individu une puissante richesse humaine.

Par conséquent, les individus seraient tentés de vouloir s'éloigner peu à peu de la société à un moment donné, prétextant qu'elle est inchangeable, le désir de fuite vers une liberté qui saura satisfaire leur égo et leurs envies peut s'installer peu à peu à l'arrière de leur crânes. Le sentiment d'injustice face à un Etat non exemplaire faisant preuve d'illigitimité peut amener un Homme à vouloir se détacher d'une société qu'il ne contrôle pas. Etant parfois obligé d'être dans l'illégalité pour être légitime, on peut penser que sortir de la société afin de faire confiance à son sens de la justice est une solution.

Nous pouvons prendre l'exemple de l'anti héro: Don Quichotte, vivant très bien seul avec sa folie interieure en marge

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