Peut-on désirer l'impossible ?

L’Homme a depuis toujours eu le désir de l'impossible : si Christophe Colomb et son équipage  n'avaient pas rêvés de découvrir le monde à leurs risques et périls, ils n'auraient pas découverts l'Amérique. De même pour Armstrong qui a été le premier à faire un pas sur la lune. Le désir est naturel chez l’Homme et est la recherche d’un objet ou d’une envie que l’on imagine ou que l’on sait être source de satisfaction. C’est une manifestation psychologique et spontanée d'un besoin intense, voir vital pour nous.Il est souvent lié à ce qui nous manque, synonyme de regret, d’une nostalgie. L'impossible, lui est par définition quelque chose d'inaccessible, qui ne peut être réalisé ou alors de manière très difficile voir pénible. Cependant des désirs qui semblaient à première vue irréalistes, impossibles, n'ont pas étés irréalisables. Le caractère apparemment irréaliste de certains désirs n’implique pas qu’il s’agisse au sens strict de désir impossible à satisfaire. Mais cela n'est peut-être pas reproductible pour tous, suivant nos aptitudes, nos objectifs. Le problème qui se pause est de savoir dans quelle mesure on peut désirer l'impossible, et donc si ce désir peut-il être possible, réalisable.

Nous tenterons, tout d’abord de montrer que l’on pourrait croire que l’on ne peut pas désirer l’impossible car désirer l'impossible semble absurde puisque le but du désir est d'obtenir une satisfaction. Désirer l'impossible serait donc une souffrance que l'on s'affligerait. Puis nous tâcherons de montrer que désirer l’impossible nous permet d’avoir des objectifs, et que ce n’est pas une quête irréalisable. Il serait dommage pour l'Homme de s'en tenir au possible; ce qui serait impossible, ce serait de renoncer au désir.

  On pourrait croire que l’on ne peut pas désirer l'impossible si l'on sait qu'il est impossible.A quoi servirait de désirer l'impossible si l'on sait pertinemment que l'on y parviendra pas ? L'impossible est, comme sa définition l’indique, quelque chose d'inaccessible, qui ne peut être réalisé ou alors de manière très difficile voir pénible. Cela paraît donc ridicule de s'acharner, de s'obstiner à atteindre un but que nous ne pouvons atteindre, soit parce qu'il est trop prétentieux, dur à atteindre, ou encore irrationnel. Si l'on sait que nos désirs sont des rêves qui ne pourront jamais être réalisés, ceux-ci s'effacent de notre mémoire, en y laissant des remords, des regrets. C’est ce que démontre la théorie des stoïciens: « Le désir est une maladie de l'âme qu'il faudrait guérir dans la mesure où il nous porte sans cesse à ne pas nous satisfaire de ce qui est. »  Désirer l'impossible serait une perte d'énergie physique et mentale que l'on s'affligerait et dont le résultat conduirait à une grande souffrance.L'origine des désirs provient d'un manque, or manquer de quelque chose d'irréalisable peut poser problème. En se donnant des désirs impossibles, l'Homme est certain de ne jamais être satisfait puisqu’un désir impossible est par définition un désir qui ne pourra en aucun cas se réaliser. De plus, si ses désirs ne sont jamais satisfaits, il vivra constamment dans la souffrance, dans la frustration et dans une insatisfaction perpétuelle. L'homme est donc condamné à désirer quelque chose d'irréalisable toute sa vie, et ressentir un manque toute sa vie.L’Homme est un être de désir mais avant tout un être de raison.  La raison est l'essence de l'Homme : c'est ce qui le distingue des animaux ; c'est pourquoi Aristote dit que l'Homme est un « animal rationnel ». Contrairement aux animaux, il a des limites, une raison et donc une morale. Descartes partage cette vision de l’Homme, pour lui, il est gouverné par la raison et par la conscience : « Je pense donc je suis. » L'homme est donc un être de raison avant tout. Désirer l'impossible signifierait vouloir des choses qui sont au-delà de nos limites. Elles peuvent être de nature physique : par exemple, les lois de la nature nous empêchent d'espérer survivre à certaines épreuves car la nature aura toujours le dessus sur nous et sur les actions de l'Homme. Elles peuvent être morales : la moralité nous interdit certains désirs qui peuvent être malsains, et donc mal vus par la société. Nos limites peuvent également être légales : la justice sanctionne certains comportements qui pourraient être nuisibles à la société. Elles peuvent être également totalement logiques : certaines choses sont juste irréalisables, comme le désir d'un voyage dans le temps par exemple, ou rêver de l’immortalité. L’Homme est donc avant tout un être de raison, car il s'est soumis à la raison

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