Peut-on dire que l'inconscient parle en nous ?

« Nous possédons de multiples preuves de l’existence de l’inconscient » dit Sigmund Freud. En effet, il est possible de constater que parfois, nous n’arrivons pas à expliquer, par la conscience certains phénomènes. Les éléments ignorés par la conscience constitueraient l’inconscient. En admettant que ce dernier existe, est-ce que nos pensées, nos actions peuvent-elles être guidées par l’inconscient ? Il s’agira tout d’abord de voir comment nos pensées et actions sont influencées par l’inconscient ainsi qu’à quelles barrières tout cela se heurte et enfin quel rôle joue la conscience.

Dire que nos pensées et nos actions peuvent être guidées par l’inconscient revient à supposer que l’inconscient est un guide, ce qui n’est pas anodin. Nous comparons l’inconscient à un élément qui sert de repère et qui par conséquent devient réel voire même humanisé. Pourtant, tout cela nous paraît assez abstrait et confus.

C’est précisément pour cela que nous pouvons nous poser de multiples questions : Comment expliquer le phénomène des rêves ? Les rêves arrivent à se glisser à travers les griffes de toutes explications. Les chercheurs ont passés d’innombrables heures à analyser les données d’activité du cerveau pendant le sommeil pour essayer de mettre le doigt sur le but et le mécanisme de nos histoires habituellement morcelées, mais parfois fantastiques de notre sommeil. Lorsque nous nous engouffrons dans nos lits et nous apprêtons à nous plonger dans le sommeil le plus profond, est-il possible de prédire ce à quoi nous allons rêver ? Cela semble indubitablement impossible. Alors, le rêve ne serait-ce pas une formidable illustration de l’inconscient ? Nos rêves sembleraient mettre à nu nos désirs cachés. Pourtant, nous avons toujours énormément de mal à interpréter ce à quoi nous rêvons d’autant plus que les significations peuvent être très nombreuses et surtout, extrêmement subjectives. En effet, Freud explique que « l'interprétation des rêves est la voie royale d'accès à l'inconscient ». Nos rêves seraient l’expression déformée d’un désir refoulé. Nous pouvons dire que l’inconscient à travers nos rêves permet d’une certaine manière, d’éclairer nos pensées ainsi que nos actions.

Une multitude d’exemples pourraient être employés pour démontrer que l’inconscient s’exprime et influence nos actions. Un président de la chambre des députés qui déclare : « la séance est close » alors qu’il est censé, au contraire, la déclarer ouverte nous illustre le lapsus qui représente une décharge affective, échappant au contrôle du sujet, particulièrement quand celui-ci à son attention portée sur autre chose. Nous pouvons remarquer que l’inconscient essaye de s’exprimer à travers une opposition de deux intentions ce qui prouve son influence sur nos actions. Le président au fond de lui désire si ardemment que la séance se termine qu’il finit par le déclarer oralement. De plus, un élève qui au lieu de se diriger à l’école, se rend instinctivement dans une confiserie non loin de son établissement, nous exemplifie l’acte manqué. C’est-à-dire, l’acte qui échoue et manque à son but (dans ce cas particulier pour l’élève, se rendre à l’école). Nous pouvons remarquer que c’est seulement après avoir commis l’erreur que nous nous en rendons compte. Notre conscience semble ne pas avoir pu intervenir. Par ailleurs, Freud appelle ce phénomène : « échecs », et pense qu’ils ne se produisent pas par hasard car ils ont une signification inconsciente. Nous remarquerons le fait que l’inconscience à travers le lapsus ou l’acte manqué a influencé voire même guidé nos actions.

Comme nous avons pu le remarquer précédemment, l’inconscient peut guider des pensées et des actions. Physiquement, d’autres manifestations de l’inconscient peuvent être observées. Que se passe-t-il lorsque notre corps agit contre notre plein grès ? Généralement peu avant un évènement, un concours ou un contrôle important, nous pouvons ressentir des douleurs au niveau du ventre, des maux de têtes, des tremblements de membres comme les mains ou les bras. Notre corps semble ne pas se sentir bien même si nous sommes en absence de maladie. Ce phénomène semble être étrangement inexplicable. Pourtant, pourquoi ces douleurs seraient apparues à un moment et à un lieu précis ? Cela est confus. De plus, lorsque nous sommes attirés par une personne, nous avons tendance à vouloir aller vers elle, à lui parler, à lui faire plaisir. Cette personne arrive à nous faire oublier nos problèmes. Elle envahit nos pensées et fait battre nos coeurs beaucoup plus vite. Lorsque nous lui parlons, il se peut, sous l’adrénaline, que nous bégayons et perdons nos mots. L’inconscience pourrait expliquer ces deux phénomènes. Il cherche peut-être à exprimer quelque chose à travers cet évènement. Sous l’emprise du stress, par exemple, avant les contrôles, notre corps peut exprimer la détresse de notre état d’âme à travers des douleurs ou des gestes parasites. Nous ne pouvons pas empêcher les douleurs de se produire car c’est l’inconscient qui sert de guide. Ce phénomène est similaire à celui de l’exemple des sentiments éprouvés envers une personne. Notre esprit est tellement bouleversé et chamboulé par la présence d’un être aimé que nous pouvons perdre nos mots en lui parlant. Une autre manifestation de l’inconscient ? En l’occurrence, des études sur des maladies aux manifestations physiques ont été faites, notamment sur l’hystérie. Jean-Martin Charcot, avec l’aide de Pierre Janet et de Sigmund Freud ont beaucoup examiné ce phénomène. L’hystérie est une névrose où les troubles psychiques sont exprimés par des manifestations fonctionnelles comme la paralysie, les anesthésies, les contractures qu’on appelle « crises ». Nous pouvons dire en quelque sorte que les symptômes névrotiques jouent le rôle de satisfactions substitutives de désirs sexuels refoulés. Le terme de refoulement illustré précédemment revient encore une fois. Nous pouvons dire que l’inconscient à travers diverses sortes de « perturbations » physiques permet d’une certaine manière d’influencer nos pensées et actions.

Afin de clôturer cette première partie, nous pouvons considérer que nos pensées et nos actions semblent être influencées par l’inconscient de plusieurs différentes manières que ce soit par les rêves, le lapsus, les actes manqués ainsi que les perturbations physiques. Pourtant, il serait judicieux d’analyser quelles barrières pourraient, même si ce n’est que d’une manière très improbable, se heurter à cette réflexion.

L’inconscient, malgré tout,

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