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Méthodologie de rédaction : La dissertation

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Par   •  1 Décembre 2021  •  Cours  •  1 425 Mots (6 Pages)  •  381 Vues

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FICHE MÉTHODE

La dissertation

Une bonne dissertation comporte :

 

  • UNE INTRODUCTION, présentant :

  • Une amorce : on part d'une expression courante qui permet d’ancrer les mots clés du sujet dans le réel, ou bien d'une belle citation, d'une anecdote : dans tous les cas, le but est d’amener le sujet, de montrer sa raison d'être, de montrer qu’il ne s’agit pas d’un simple exercice mais d’une vraie question qui mérite d'être posée. (Essayez d’ailleurs, pour bien vous préparer mentalement à traiter la question, de vous la poser à vous-même comme si un ami vous la posait hors de tout contexte d’exercice de philo : que répondriez-vous à votre ami ?) On réécrit le sujet.

  • Une analyse du sujet : on analyse les termes du sujet et l'on donne quelques définitions préalables s'il est besoin. Si la question posée contient un sous-entendu, on le relève et on l’explique.
  • Un travail de problématisation : le moment le plus décisif de l’introduction, souvent même de toute la dissertation ! Il s’agit de transformer la question posée en problème. Un problème est, selon Aristote : « une question pour laquelle il existe des raisonnements contraires » ; on va donc partir des différentes significations qu’on a aperçues dans les termes du sujet ou des présupposés qu’on y a relevés, et chercher quelles questions se posent à partir de là : qu’est-ce qui n’est pas évident ? qu’est-ce qui ne va pas de soi ? On va dès lors envisager que plusieurs réponses contraires peuvent être apportées au sujet, selon la signification initiale qu’on prête aux termes. Pour autant la dissertation ne consiste pas à sauter de point de vue en point de vue contraire comme si tous étaient équivalents : il s’agit de mettre en lumière les raisonnements implicites contenus par les différentes réponses possibles, et de confronter ces raisonnements pour voir dans quelle mesure ils sont valables et où se trouvent leurs limites. On ne va donc pas simplement répondre : « oui, non, peut-être », mais se demander : « si l’on comprend la question de telle manière, alors, logiquement, telle réponse paraît plus adaptée ; si, en revanche, on la comprend de telle manière, alors… etc. »
  • Une annonce de plan : on indique, dans ses grandes lignes, en quoi va consister le développement, combien de parties il comportera et quel sera l'objet ou l’orientation de chacune d'elles. L'annonce de plan dans une dissertation n'a pas obligatoirement à être aussi précise que celle d'une explication de texte : on n'est pas tenu d'empiéter sur le développement en disant trop précisément où l'on va aller.

C’est pourquoi l’introduction ne doit être rédigée que lorsque vous avez compris, au brouillon, quel parcours votre développement va suivre car l’introduction sert à présenter le problème à partir du parcours qui sera le votre pour y répondre. Plus votre réflexion a été précisée au brouillon, plus votre rédaction sera maîtrisée et pertinente. Le brouillon est donc le moment essentiel de votre travail. L’analyse du sujet, l’interrogation qui va vous permettre de le problématiser en abordant les différents points de vue et leurs rapports logiques réciproque, tout cela doit être fait au brouillon.

  • UN DÉVELOPPEMENT :

  • Propre et organisé : chaque partie correspond à une réponse apportée à la question ; chaque partie doit donc bien traiter du sujet et proposer un point de vue qui permette, en fin de partie, d’apporter une réponse argumentée. On saute au moins une ligne entre l’introduction et le développement. À l’intérieur des parties, on revient à la ligne à chaque nouvel argument qu’on développe et l’on prend soin de les lier par des connecteurs logiques. Ce qui revient à faire des sous-parties dans chaque partie. On soigne l’orthographe et la syntaxe.
  • Une progression logique : chaque partie propose, comme on l’a vu, un nouveau point de vue sur le sujet ; attention toutefois à ne pas tomber dans un catalogue de réponses qu'on énumèrerait sans lien entre elles ! Une dissertation est un raisonnement articulé, qui présente une progression logique : le point de vue proposé par la première partie doit découler logiquement des éléments présentés dans l'introduction ; le point de vue proposé par la deuxième partie découler logiquement d'une remise en question de celui de la première partie. Et ainsi de suite. Idéalement, chaque argument et chaque partie doivent jouer un rôle réel dans votre esprit pour en arriver à la réponse finale que proposera votre dernière partie : réponse qui devra être aussi riche et nuancée que possible, puisqu’elle sera le fruit de tout le cheminement parcouru. On prend soin de mettre en valeur la logique du raisonnement par des transitions entre les parties : c’est essentiel puisque c’est par ces transitions qu’est justifié le changement de point de vue et de partie. Sans transitions qui expliquent ces changements, votre copie pourra ne paraître que contradictoire.
  • On peut se donner comme règle de faire trois parties (avec trois sous-parties chacune) puisque la progression sera la suivante : d’abord on répond par ce qui paraît l’évidence ; ensuite on remet en cause cette évidence par l’opposition d’un autre point de vue : ce qui mène à la contradiction problématique ; enfin, on cherche à résoudre cette contradiction à partir d’un point de vue plus large, point de vue que l’opposition des deux premières réponses a permis de comprendre.
  • Des arguments précis : on ne jette pas des idées comme des banalités. On cherche à approfondir, à justifier, à définir les mots importants ou les distinctions conceptuelles lorsqu’on les introduit. On raisonne. Si possible on essaie de démontrer. On illustre son propos avec des exemples chaque fois que cela peut éclairer le sens, mais on ne raisonne pas par l’exemple : le raisonnement vaut pour le cas général, il utilise des concepts ; l’exemple ne sert qu’à illustrer les idées générales, pas à les remplacer. Une phrase par argument est en général insiffisant.
  • Des références : on s'appuie sur des arguments des auteurs vus en classe (ou de toute autre référence que l'on juge pertinente) afin de soutenir son propos. Mais attention : en aucun cas on n'énumère les positions des auteurs ou l'on ne se contente de faire un compte-rendu de la pensée d'un auteur. (Le catalogue d'auteurs est pénalisé presque aussi durement que le hors-sujet.) Par exemple, on ne commence jamais une partie ou même un paragraphe par : « Untel a dit, etc. » L'auteur vient comme appui, il s'intègre dans votre pensée personnelle ; il est là pour donner plus de solidité à votre raisonnement, pas pour raisonner à votre place.
  • De la culture générale : si elle est amenée à propos, la culture générale est toujours un apport positif qui sera valorisé par le correcteur. Il faut simplement faire attention à ne pas dire ce que l’on sait juste pour montrer que l’on sait : il faut que cela soit pertinent au regard du sujet.
  • UNE CONCLUSION, présentant :
  • Un résumé réflexif : on retrace le fil parcouru, pour en montrer la progression logique. Lors de cette étape, nul besoin de revenir en détail sur les arguments : il faut surtout faire ressortir la progression globale du raisonnement qu'on a tenu. Il s’agit de synthétiser le sens de la réponse obtenue grâce au parcours. Pour cela, il peut être très utile de revenir sur les enjeux qui avaient été repérés dans l’introduction et de montrer comment la réponse les résout. La conclusion doit vous permettre de montrer que vous avez pris la question posée au sérieux et que votre compréhension du problème a évolué. Il n’est pas nécessaire du tout de finir par une « ouverture ».

Dernière remarque générale : Quand vous dissertez, évitez à la fois le dogmatisme (penser qu’il n’y a qu’une réponse valable et refuser d’envisager les points de vue adverses) mais aussi le relativisme (penser qu’il suffit de lister les différents points de vue possibles). Vous devez confronter les points de vue en regardant sérieusement ce que chacun a de valable, et dans quelle mesure, mais vous devez en fin de compte parvenir à votre propre réponse personnelle et nuancée à la question qui vous a été posée. Vous devez donc éviter de poser un problème creux ou complétement artificiel, c'est-à-dire qui n’existe pas vraiment. Chercher toujours ce qui peut être dit de plus raisonnable selon les différents points de vue possibles.

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