Méthodologie de la dissertation philosophique.

Dissertation – méthodologie

La dissertation est une démonstration : il s’agit de répondre à une question en montrant quel problème elle soulève et en élaborant une argumentation visant à proposer une solution. Il faut chercher à convaincre le lecteur que vous avez compris le problème dans toute son étendue, que vous avez analysé différentes réponses possibles et les raisons qui permettent de les soutenir, et que cette analyse justifie la solution que vous proposez.

Votre réponse, et la dissertation, comporte une introduction, un développement et une conclusion.

Introduction

c’est la bande-annonce : elle doit donner le cadre général, mettre en appétit, mais ne pas tout dire. Elle a (au moins) deux fonctions : (cf. le 2nd document sur l’introduction)        1        poser le problème, c'est-à-dire expliquer la nature du problème que pose le sujet : il faut donc l’analyser, en reformuler certains aspects, en délimiter la portée et les enjeux. Il s’agit de montrer que vous avez compris le sens de la question, et que vous prenez en compte chaque mot de l’énoncé. Vous pouvez définir ou préciser les mots importants pour expliquer dans quel sens vous les utiliserez – inutile de faire la liste de tous les sens possibles, retenez ce qui est pertinent – et reformuler le sujet comme pour l’expliquer à quelqu'un. Il s’agit surtout de montrer les enjeux du problème et d’expliquer pourquoi la question est importante (inutile en revanche de répéter qu’elle l’est sans dire pourquoi…)

2        annoncer la manière dont vous allez traiter la question, et qui constitue le plan de la dissertation, tel qu’il sera traité dans le développement. Chaque partie doit apparaître clairement, et son objectif doit être indiqué, par exemple en indiquant à quelle question elle doit répondre.

Donner envie : s’adresser à quelqu'un dont on veut capter l’attention. Avec des exemples factuels, des paradoxes, un étonnement, etc.

Développement

C’est la partie réservée au déroulement de l’argumentation. Elle doit être organisée pour constituer une démonstration, et rédigée avec le souci d’argumenter pour convaincre. C’est le sujet qui doit guider la constitution du plan : il n’y a pas de plan type valable dans toutes les situations. C’est la construction du problème posé par le sujet qui doit commander l’organisation de la réflexion.

Imaginez les questions du lecteur

Que veux-tu dire ?        expliciter

Qu’est-ce qui te permet d’affirmer cela ?        argumenter et justifier

Oui mais…        objection et réponse

Il faut dégager les problèmes soulevés par la question.

Le plan est le chemin qui mène de la question de départ à la réponse. Pas de plan type : il faut inventer le chemin à chaque fois. Il n’y a pas une bonne réponse à la question, ni une seule bonne solution : une dissertation de philosophie n’est pas faite pour apporter des solutions définitives, mais pour délimiter les aspects d’un problème, en montrer toutes les dimensions, explorer l’univers de la question et de ses réponses possibles. Le plus souvent, cela suppose de rester dans une posture interrogative plutôt qu’affirmative.

Il faut bien comprendre le sens et la portée d’un concept, en analyser l’usage (ordinaire et philosophique), et ne pas omettre une des dimensions de la question.

Être sensible à la manière dont est posée la question :

Peut-on (tout échanger)… ? : possibilité de faire quelque chose (est-ce possible)/légitimité juridique et morale : a-t-on le droit de (tout échanger)

Pourquoi (faisons-nous X) ? renvoie à la fois à la recherche d’une fin (un objectif) et d’une cause (qu’est-ce qui fait que nous faisons X)

Ensuite, il faut suivre le plan préparé, développer chaque argument. Le développement est un raisonnement : il doit marquer clairement les articulations logiques.

Il faut idéalement développer un argument par paragraphe, si possible en s’appuyant sur un exemple et une référence. Faire des transitions : à la fin ou au début de chaque partie (ou dans un paragraphe séparé placé entre les 2), récapituler ce qu’on a dit, et annoncer de quoi on va parler ensuite, pour permettre au lecteur de suivre le raisonnement. Il s’agit de relier le nouveau développement à ce que vous venez de dire : i faut donc faire un bilan très bref de ce qui précède, reformuler la question à la lumière de ce qui a été  dit.

La dernière partie du développement doit servir de résolution, de démonstration.

Usage des citations

Une citation n’est pas un argument : elle doit être expliquée, sinon elle est juste décorative. Elle doit être utilisée comme le condensé d’une thèse qu’il faut restituer de façon détaillée. Ne pas citer sans expliquer ou commenter : la citation doit devenir un argument à l’appui d’une démonstration qui est la vôtre.

Conclusion

Récapitule le chemin parcouru, énonce de façon définitive la question, c'est-à-dire la manière dont vous avez choisi de traiter le sujet. elle rappelle la thèse, ne contient pas d’argument nouveau (ils ont été donnés dans le développement).

Dissertation : construire l'introduction

L'introduction est essentielle : elle permet de montrer que vous comprenez le sens et les enjeux du sujet.

3 moments distincts :

1° Introduire la question : amener la question en montrant qu’elle s’impose, qu’elle est légitime. Pour cela, partir d'une évidence commune ou d'un constat et en dégager un paradoxe, de façon à ce que la question se pose nécessairement. Il faut alors faire figurer l’énoncé de la question.

NB : ne pas supposer le sujet connu, ne pas commencer par énoncer le sujet sans préalable. Il faut entrer en matière et capter l’attention.

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