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Méthodologie dissertation

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Par   •  25 Septembre 2018  •  Guide pratique  •  2 163 Mots (9 Pages)  •  545 Vues

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Cours de philosophie

Méthodologie de la dissertation

I) Ce qu’on attend de vous

  1. Identifier et comprendre le thème et les enjeux d’un sujet de dissertation

Il faut d’abord identifier les thèmes auxquels se rapporte la question, et voir quelle notion du programme permet de les étudier. Il faut ensuite déterminer les enjeux, c’est-à-dire l’intérêt à se poser ce type de question (Si, par exemple, un sujet est ainsi formulé : « la science peut-elle venir à bout de la religion ? », l’intérêt est de savoir s’il faut essayer de lutter contre la religion, ou si au contraire il faut défendre son droit et sa légitimité face aux prétentions des scientifiques) : la philosophie ne se pose jamais des questions complètement gratuites ou inutiles ! Vous répondrez à ces exigences en vous appropriant le problème posé par le sujet, en le discutant de façon méthodique, argumentée et rationnelle, en vous appuyant sur les connaissances tirées du cours (sur les raisonnements des auteurs ou vos raisonnements, et non sur leur simple position). On attend de vous que, grâce à l’étude que vous aurez menée cette année en philosophie, vous soyez capable de prendre en compte les difficultés proprement philosophiques de la question. Il s’agit de déterminer quel(s) problème (s) posent les notions, qui sont au programme en vous servant des autres notions avec le bon sens et la culture.

  1. Identifier et analyser le problème philosophique posé par le sujet

La réponse à apporter au sujet n’est ni simple, ni unique. En effet, pour disserter sur la question, vous devez montrer qu’il y a un problème, une opposition latente ou sous-jacente qui vous oblige à distinguer, approfondir et structurer. Un problème suppose qu’on en discute, qu’on apporte une réponse nuancée après en avoir vu toutes les implications, il n’appelle pas simplement une réponse immédiate. Pour discuter ce problème, il faut confronter, mesurer, opposer des arguments, qui permettent de montrer la diversité des façons d’aborder le problème et les multiples sous-problèmes qu’il engendre. Les arguments à utiliser peuvent provenir du cours, de votre réflexion ou de disciplines annexes (écrits théoriques d’artistes, de sociologues, d’historiens, d’économistes ou de savants en fonction des thèmes abordés). Ce qui compte, c’est leur pertinence argumentative, et le fait qu’ils soient justifiés. Le nom de leur auteur n’apporte, en tant que tel, rien à leur pertinence. Il ne s’agit pas de plaquer des connaissances apprises par cœur, mais de les utiliser en montrant en quoi ce que l’argument que vous apportez vous aide à répondre à la question posée. Il faut donc prendre garde à bien maîtriser les connaissances que vous utilisez pour ne pas faire de contresens, ce qui vous desservirait grandement.

Toute réflexion se nourrit de la pensée d’autrui. C’est pourquoi la connaissance des auteurs et de leurs arguments stimule votre propre réflexion. Il est donc indispensable de se donner, par un travail régulier, une culture philosophique. Mais au cours ou un auteur  n’est connu que s’il est assimilé par la réflexion. Si vous devez donc convoquer toutes vos connaissances pour traiter le sujet, celles-ci doivent être repensées de l’intérieur. IL ne faut évidemment pas réciter la doctrine d’un auteur, mais la faire sienne, redire à sa manière les arguments qu’il expose et surtout les adapter à un sujet précis.

II) La façon de faire

1) Il faut commencer par lire attentivement le sujet pour en comprendre le sens. Il faut mettre en relation les termes du sujet pour voir quel problème central ils contribuent à poser. Du coup, énumérer la définition des différents mots ne sert à rien. Il faut en particulier s’intéresser aux éventuels modélisateurs du sujet : « peut-on ? » n’est pas « faut-il ? »

Les questions en « peut-on » ou autre formulation analogue invitent à réfléchir sur la possibilité de fait et la possibilité de droit (cf. distinction au programme : ainsi la question « peut-on préférer son bonheur à la morale ? » suggère, par sa formulation même de réfléchir sur la possibilité effective de cette préférence (est-il en effet possible de préférer son bonheur, et pourquoi ?) ainsi qu’au sens de la légitimité (a-t-on le droit de préférer son bonheur, et pourquoi ?). Réduire le traitement du sujet à une seule de ces déterminations en rend le traitement partiel et inabouti.

De la même manière, les questions en « faut-il ? » ou « doit-on ? » suggèrent d’examiner si ce qu’on doit faire doit être fait par contrainte ou obligation. Et surtout ces questions nous incitent à nous demander pourquoi, ou au nom de quoi, s’impose ce devoir.

2) Il faut formuler au brouillon toutes les questions que le sujet peut nous poser : non pas pour démultiplier les interrogations dans l’introduction, mais pour être bien sûr de traiter tout le sujet et de ne pas se lancer seulement dans une seule piste qu’on croirait être la bonne, alors que d’autres pourraient être tout autant valables. Il s’agit de reconstruire la situation initiale du problème, c’est-à-dire avant que n’en soit envisagée quelque résolution que ce soit. Il importe de montrer pourquoi la problématique est acceptable. En d’autres termes, votre problématique ne doit pas correspondre à un faux problème ou être trop général.

 3) Identifier les notions du programme auxquelles renvoie le sujet.

4) Déterminer les enjeux du sujet : quel intérêt y a-t-il à se poser cette question ? Trouver des cas exemplaires, des paradigmes, dans lesquels la question se pose avec acuité. (Le sujet « doit-on toujours dire la vérité ? » peut ainsi poser le problème éthique de la blessure qu’on peut infliger à quelqu’un en lui révélant ce qu’il ne sait pas...)

5) Trouver des arguments qui permettent de traiter le problème posé par le sujet. On peut alors bien sûr s’appuyer sur des arguments d’auteurs vus en cours pendant l’année en montrant ce qui les justifie et en faisant clairement apparaître en quoi ils permettent de répondre à la question posée par le sujet. Ainsi, il ne faut pas dire : « Je pense que X » ou encore : « X pense Y ». On attend de vous quelque chose comme : « il est pertinent de penser que X parce que Y. ». Dans cette perspective, on peut s’appuyer sur une citation. Mais celle-ci doit absolument être exacte, écrite entre guillemets, attribuée à un auteur, expliquée et mise en rapport avec le sujet : elle ne doit en aucun cas servir d’ornement ou à montrer qu’on a appris son cours !

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